Accueil / Monde

Trump, 3e président américain à subir une procédure de destitution

Temps de lecture

Donald Trump est devenu ce mercredi 18 décembre le troisième président américain à être mis en accusation dans le cadre d’une procédure de destitution. La Chambre des représentants, à majorité démocrate, accuse le dirigeant républicain d’avoir commis un « abus de pouvoir et une entrave à la bonne marche du Congrès ». Toutefois, il est peu probable qu’il soit démis de ses fonctions. Les articles de destitution, rédigés par la Commission judiciaire de la Chambre, vont être soumis à la volonté des républicains majoritaire du Sénat, qui ont précédemment assuré que le président sera acquitté.

Ce mercredi 18 décembre, Donald Trump est devenu le troisième président des États-Unis à être mis en accusation dans le cadre d’une procédure de destitution. Après un débat tendu de 10 heures, la Chambre des représentants, à majorité démocrate, a voté à 230 voix contre 197 en faveur de l’article de mis accusation sur l’abus de pouvoir »,puis à 229 voix contre 198 pour le deuxième article concernant l’entrave à la bonne marche du Congrès, rapporte Reuters. « Il est tragique que les actions imprudentes du président rendent sa destitution nécessaire. Il ne nous a pas laissé de choix », a déclaré la cheffe des démocrates à laChambre des représentants, Nancy Pelosi. « C’est un fait que le président est une menace permanente pour notre sécurité nationale et l’intégrité de nos élections ».

Réactions de Trump et des républicains

Les républicains ont accusé les démocrates de ne pas accepter le résultat des élections de 2016. Selon l’AFP, ils soutiennent que l’enquête de destitution a été précipitée etque Trump a été traité plus injustement que les hommes et les femmes accusés et exécutés pour sorcellerie à Salem auMassachusetts dans les années 1600. De plus, ils déplorent que les démocrates ont été influencés par des extrémistes socialistes et des « Trump-haters » (des personnes qui détestent Trump). Les républicainsont également averti que cette affairerisquerait d’affecter l’opposition lors desélections présidentielles de novembre 2020. « Il ne s’agit pas de l’affaire ukrainienne, mais d’une course aupouvoir », a déclaré le républicain Matt Gaetz. « Les électeurs n’oublieront jamais que les démocrates ont initié la procédure de destitution à l’encontredu président juste parce qu’ils ne l’aiment pas, et qu’ils ne nous aiment pas ».

Pour sa part, Trump qui suivait de près le vote de la Chambre des représentants, a déploré quecette mis en accusationreflète« trois ans d’une sinistre chasse aux sorcières, de canulars et d’escroqueries », souligne le Huffpost France.

Les articles de mis en accusation votés

Les deux articles de destitution ont été rédigés par les démocrates de la Chambre des représentants. Le premier accuse Trump d’avoir « abusé de ses pouvoirs de président etd’avoir porté atteinte à la sécurité nationale pour servir ses propres intérêts politiques ». Plus précisément, l’actuel locataire de la Maison-Banche a demandé à l’Ukraine d’enquêter sur un de ses rivaux potentiels à la présidentielle de 2020, le démocrate Joe Biden.Selon l’accusation, il a de plus exercé des pressions pour obtenir gain de cause, notamment en gelant une aide militaire de 391 millions de dollars destinée à ce pays en crise ouverte avec la Russie, rappelle Euronews.

Le deuxième article, poursuit la même source,accuse Trump d’entrave à la bonne marche du Congrès.Lorsque l’affaire de chantage visant Kiev a été révélée par un informateur anonyme, la commission judiciaire a affirmé que le milliardaire républicain a commis une obstruction à la justice eninterdisant à ses conseillers de témoigner, de fournir des documents ou decontribuer d’une quelconque manière à l’enquête du Congrès.

« Dans toute l’histoire de la République, aucun Président n’a jamais ordonné le défi total d’une enquête de destitution ni tenté d’entraver de manière aussi complète la capacité de la Chambre des représentants d’enquêter sur les crimes et délits graves « », s’indigne Pelosi.

Quand aura lieu le procès du Sénat ?

Officiellement mis en accusation par les représentants, c’est désormaisle Sénatqui va prendre le relai etorganiser le procès de destitution de Trump,conformément à la Constitution américaine. Ce procès commencera sans doute dès janvier. Une équipe d’élus démocrates se chargera de rassembler et de présenter les éléments de preuves et les témoignages incriminant le président. Selon Le Figaro, même si« la dramaturgie entourant cette affaire est bien réelle,son effet serait largement atténué par la très forte probabilité que l’issue soit défavorable au combat des démocrates qui devraient se heurter à la majorité des républicains au Sénat ». En effet, les républicains, qui occupent 53 sièges sur 100 à la Chambre haute, ont ouvertement annoncé leur intention d’acquitter Trump. Notons que pour que la procédure de destitution aboutisse sur un départ forcé du milliardaire républicain, les démocrates doivent convaincre 20 sénateurs du parti adversaire d’approuver les articles de mis en accusation.

Par ailleurs, dans le cas peu probable où le Sénat condamne et révoquele dirigeant américain, le vice-président Mike Pence deviendrait président et terminerait le mandat de Trump, qui prend fin le 20 janvier 2021, explique Al Jazeera.

Troisième procédure de destitution de l’histoire des USA

Seuls deux anciens présidents américains ont subi une procédure de destitution. En 1998, Bill Clinton a été accusé de parjure et d’obstruction à la justice après avoir menti sur sa liaison avec la stagiaire de la Maison-Blanche, Monica Lewinsky. Le président Andrew Johnson a été poursuivi en 1868 pour 11 accusations liées au limogeage de son secrétaire d’État à la guerre. Tous deux ont été acquittés au Sénat.

Dernier articles
Les articles les plus lu

La Syrie après la chute de Bachar el-Assad : une ère d’incertitudes et de tensions

Monde - La chute historique de Bachar el-Assad, provoquée par une offensive rebelle menée par Abou Mohammed al-Joulani, ouvre un nouveau chapitre pour la Syrie. Entre ambitions politiques, rivalités géopolitiques et défis humanitaires, le pays se retrouve à un carrefour décisif.

Farah Nadifi - 9 décembre 2024

Royaume-Uni-UE : relance des relations au cœur de la visite de Rachel Reeves à Bruxelles

Monde - La ministre des Finances, Rachel Reeves, entame ce lundi une visite à Bruxelles pour renforcer les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Syrie : Bachar Al- Assad évincé du pouvoir par une coalition de rebelle

Monde - Une coalition de rebelles a annoncé la chute du régime de Bachar al-Assad, au pouvoir en Syrie depuis 24 ans.

Mbaye Gueye - 8 décembre 2024

Syrie : les statues des Assad renversées dans un élan populaire historique

Monde - Des statues de de la famille Al-Assad sont déboulonnées et piétinées après l’annonce par une coalition de groupes rebelles de la fuite de Bachar al-Assad.

Mbaye Gueye - 8 décembre 2024

L’Espagne dévoile sa stratégie pour l’Afrique 2025-2028

Monde - Le gouvernement espagnol a présenté son plan 2025-2028 pour l'Afrique, axé sur le renforcement des relations économiques et diplomatiques avec les pays africains.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Mercosur-UE : un accord historique après 25 ans de négociations

Monde - Après un quart de siècle de discussions, le Mercosur et l’UE ont signé ce vendredi un accord historique de libre-échange.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Donald Trump nomme David Perdue ambassadeur en Chine

Monde - Donald Trump a désigné l’ancien sénateur républicain David Perdue comme ambassadeur des États-Unis en Chine.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Syrie : l’étau rebelle se resserre sur Damas

Monde - Alors que l’offensive rebelle bouleverse l’échiquier syrien, le régime d’Assad est-il à l’aube de basculer ?

Farah Nadifi - 6 décembre 2024
Voir plus

Canicule mondiale au printemps

Monde - +51°C au Pakistan, +48°C au Mexique, +46°C en Égypte. Et hier, jeudi 19 mai, il a fait 28° C à Berlin, soit 10 degrés de plus que les normales saisonnières. Partout dans le monde, des températures historiques sont enregistrées

Atika Ratim - 20 mai 2022

Loi martiale, parlement assiégé, que s’est-il passé en Corée du Sud ?

Monde - Pour la Corée du Sud, cet épisode pourrait bien marquer une renaissance de la démocratie, à condition que les leçons soient tirées et que les responsables rendent des comptes.

Sabrina El Faiz - 4 décembre 2024

Syrie : l’étau rebelle se resserre sur Damas

Monde - Alors que l’offensive rebelle bouleverse l’échiquier syrien, le régime d’Assad est-il à l’aube de basculer ?

Farah Nadifi - 6 décembre 2024

Trump : nominations et affaire de famille

Monde - Le poste d'ambassadeur des États-Unis en France n'est jamais donné à la légère. Eh bien, Trump, vient de nommer le père de son gendre à ce prestigieux poste.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire