La COP 25 de 2019, qui a eu lieu àMadrid du 2au 15 décembre,visait àsouligner le besoin urgentde réduire les émissions de carbone pouratteindre l’objectif de l’accord 2015 de Paris. Elle a été prolongée de 48 heures afin que les gouvernements puissent discuter de la manière dont ils vont réglementer le marché mondial du carbone. Face à une impasse, les négociateurs ont finalement décidé de se repencher sur ce sujet lors de la prochaine COP, qui aura lieu en 2020 à Glasgow.
Cette édition a fait suite à des mois de conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquenteset à des manifestations massives à l’échelle mondiale essentiellement menées par des jeunes qui ont exhorté leurs gouvernements à sauver la planète. Confrontés à ces pressions, les scientifiques, les chercheurs, les activistes et les observateurs s’attendaient à ce que les gouvernements profitent de ce rendez-vous pour s’engager davantage en terme de lutte contre les changements climatiques. Notons que, des représentants de près de 200 nations se sont rendus dans la capitale espagnole dans le but de compléterl’accord de Paris. Ce derniera pour objectifde limiter la température mondiale à moins de deux degrés Celsius (3,6 Fahrenheit) d’ici 2030.
Manque d’efforts pour lutter contre le changement climatique
Étant donné que l’accord de Paris sera effectif l’année prochaine, les activistes espéraient que leurs protestations, les données scientifiques alarmantes, les tempêtes mortelles et les incendies de forets qui ont marqué 2019 allaient forcer les gouvernements à agir. Toutefois, les plus importants pollueurs du monde se sont montrés réticents et ont déclaré ne pas être prêts à réduire leurs émissions de carbone ni à soutenir financièrement les pays moins riches dans ce sens, souligne BBC News. « Jamais je n’ai vu un tel décalage entre ce que la science exige et ce que les négociations sur le climat apportent en termes d’actions significatives », a déclaré Alden Meyer, directeur de la stratégie et des politiques à l’Union of Concerned Scientists. « La plupart des plus grands pays émetteurs de carbone du monde manquent à l’appel et résistent aux appels à l’augmentation de leurs ambitions climatiques ».
Pour sa part, le secrétaire général des Nations Unies a déploré : « Je suis déçu du résultat de la COP25 ». Et d’ajouter dans un communiqué de presse :« La communauté internationale a raté une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande en matière d’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre), d’adaptation et de financement de la crise climatique. Nous ne devons pas abandonner, et je n’abandonnerai pas ».
Selon l’AFP, les petits États insulaires, les pays les moins développés et l’Union européenne sont les principaux acteurs qui exigent le renforcement des stratégies de réduction des émissions de carbone. Ils ont appelé les pays qui bloquent les négociations, notamment les États-Unis, l’Australie et l’Arabie saoudite, à intensifier leurs efforts. La Chine et l’Inde, qui sont les principaux émetteurs de carbone au monde, ont indiqué de leurs côtés qu’elles ne voyaient pas la nécessité d’améliorer leurs plans actuels de réduction des émissions. Les deux pays ont plutôt choisi de mettre l’accent sur la responsabilité historique des nations riches qui selon eux devraient fournir un financement et une aide aux pays pauvres, rapporte la même source.
Blocage et désengagement
Le sommet devait également permettre de finaliser le chapitre de l’accord de Paris sur les marchés du carbone. Cependant, les échanges à ce sujet ont été vains et ce dossier sera de nouveau aborder lors dela COP 26, qui aura lieu en 2020à Glasgow, au Royaume-Uni. En outre, les États-Unis, qui quittent l’accord de Paris l’année prochaine, ont bloqué les négociations relatives à des sujets vitaux pour les pays vulnérables au changement climatique.Ils ont notamment bloqué le fonds « pertes et dommages » destiné à aider les pays touchés par les changements du climat. France 24 déplore que même si tous les pays s’appliquent pour concrétiser les engagements de l’accord de Paris, la Terre risque de chauffer de plus de 3°C d’ici 2100. « Nous devons tous agir rapidement, et travailler ensemble pour décarboniser nos économies et nous adapter à l’impact du changement climatique », a lancé Archie Young, chef des négociations internationales sur le changement climatique en Grande-Bretagne.
L’engagement du Maroc
Malgré la déception générale qu’a suscitée la COP 25, le Maroc a été salué pour ses efforts en matière de transition énergétique et de développement de grands projets d’énergies renouvelables, indique Maroc Diplomatique. Le journal ajoute que les réalisations du royaume ont été qualifiées « d’ambitieuses » et de « compatibles » avec l’objectif ciblé par l’Accord de Paris. « La contribution active du Maroc à l’élaboration de trois rapports sur les conséquences du changement climatique par le Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat (GIEC), une organisation relevant de l’ONU et sous la tutelle de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et ONU Environnement, a été mise en exergue lors de ce Conclave mondial », ajoute le média.
Pour rappel, le Maroc vise à réduire de 42 % ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030 et à porter à 52 % la part des énergies propres dans le mix énergétique national.
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