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Commission modèle de développement, entre recommandations et critiques

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Chakib Benmoussa, ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports © DR

Les 35 membres qui forment la commission du nouveau modèle de développement démarrent leur activité cette semaine. La commission nommée jeudi soir par le roi Mohammed VI, livrera au souverain son rapport avant fin juin 2020. Les critiques commencent déjà à se faire entendre. L’ex-chef du gouvernement Abdelilah Benkirane estime que cette commission est formée d’un « courant connu pour son détachement envers l’Islam ». Le chef de l’Istiqlal, quant à lui, appelle à donner plus d’intérêt aux politiciens et syndicalistes dans ce projet.

Les travaux du nouveau modèle de développement ont officiellement été lancés. Les 35 membres qui forment cette commission se réuniront cette semaine pour démarrer ce projet avec l’objectif final de présenter les perspectives du royaume pour les années à venir, rapporte l’Économiste ce lundi 16 décembre 2019. « Ce sera une vision partagée des dix ou quinze prochaines années. Un horizon ni trop court ni trop long, autorisant les mesures structurelles et qui parlera aux jeunes », souligne Chakib Benmoussa, président de la commission du nouveau modèle de développement. Les jeunes constituent en effet une partie non négligeable de cette commission, 6 membres ont moins de 40 ans, et le plus jeune,Khalid Machchate, a 26 ans.

Ce projet national exige la collaboration de toutes les parties prenantes du processus de développement du pays, qu’ellessoient politiques, économiques, sociales, culturelles… etc. Mohamed Benabid, rédacteur en chef de l’Économiste, indique dans son éditorial du jour que « le succès n’est pas d’emblée assuré. L’alchimie à créer est attendue sur sa capacité à la fois à exploiter au mieux les compétences individuelles et à en extraire des gisements de compétence collective ». Benabid estime que la commission « a aujourd’hui le bénéfice du doute, mais dans un peu plus de six mois, elle ne sera pas évaluée à ses têtes, mais à ses faits ». Le rapport de la commission du nouveau modèle de développement devra être présenté au roi Mohammed VI en juin 2020.

Baraka veut plus « d’intérêts aux politiciens et syndicats »

Ce samedi 14 décembre, le secrétaire général de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a affirmé lors d’une réunion de son comité central à Rabat que « le modèle de développement ne doit pas être conçu seulement par des stratégies et des programmes qui manquent de visions politiques ». Le patron du parti de la balance souligne que les politiciens et les syndicats devraient également être consultés dans la structure de ce modèle. Baraka a indiqué que le parti de l’Istiqlal a publié la semaine dernière sa proposition de modèle de développement pour le Maroc sur le site de l’alliance des économistes Istiqlaliens. Cette étude se décline en six partiesabordant la gestion de l’administration, l’utilisation des ressources naturelles et la politique économique du Royaume.

Benkirane se montre critique

Hier (le dimanche 15 décembre), l’ex-chef de l’exécutif, Abdelilah Benkirane, s’est illustré lors du 7e congrès de l’Union Nationale du Travail au Maroc par une déclaration pour le moins surprenante : « La commission proposée par Benmoussa est formée d’un courant unique. Elle comprend des personnes connues pour leur détachement à la religion. Cette commission n’est donc pas équilibrée. Mais cela ne veut pas dire que nous allons nous laisser faire et rentrer chez nous », souligne l’ancien chef du gouvernementdans des propos relayés par Al Ahdath Al Maghribia ce 16 décembre 2019 avant d’ajouter : « S’il faut quitter le gouvernement et retourner à l’opposition, nous sommes prêts à le faire. S’il faut payer le prix, comme le font tous ceux qui défendent les principes et les valeurs de leur société, nous sommes également prêts à le faire ».

Nul doute que les déclarations des personnalités politiques (avec à leur tête Abdelilah Benkirane) continueront de susciter la polémique et enflammeront la toile d’ici fin juin 2020. Cependant,une chose est sûre, c’est que l’on ne pourra dresser un bilan de l’efficacité de cette commission ni mesurer l’impact de ses résultats sur le développement du royaume, qu’après publication de son rapport à la mi-2020.

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