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Abdelmadjid Tebboune, nouveau président de l’Algérie

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Après un scrutin marqué par des manifestations et des campagnes militaires de répression, Abdelmadjid Tebboune a été élu nouveau président de l’Algérie. Ex-Premier ministre du régime de Bouteflika, ce dernier devra faire face à une crise politique massive, à un climat économique hostile et à des attaques contre la légitimité de son mandat. En effet, Tebboune a remporté une élection à faible taux de participation (moins de 40 %) et à laquelle s’oppose un important mouvement de protestation : le Hirak.

À l’issue du scrutin présidentiel du 12 décembre en Algérie, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, a battu les quatre autres candidats en lice, pour remporter la course avec 58 % des suffrages exprimés. Selon le quotidien algérien Tout sur L’Algérie (TSA), il était considéré comme un technocrate pendant les années où il était ministre sous le régime de Bouteflika. Il a été Premier ministre en 2017 avant d’être limogé après moins de trois mois lorsqu’il s’est disputé avec des hommes d’affaires influents proches du président déchu. Beaucoup de ces derniers sont aujourd’hui en prison ou sont poursuivis pour corruption. Le nouveau dirigeant a d’ailleurs utilisé les circonstances de son bref mandat de Premier ministre en 2017 pourse présenter comme un candidatintègre qui a tenu tête à Bouteflika.

La même source explique que le taux de participation au scrutin, qui a été de 39,93 % (citoyens en Algérie 41,14 %, communauté algérienne à l’étranger 8,69 %), était le plus bas jamais enregistré dans une élection présidentielle « pluraliste » en Algérie.Ces chiffres ont été présentés ce vendredi 13 décembre par Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), indiquent TSA.

Pour Sud Horizon, un autre journal algérien, les autorités cherchaient de par cette élection présidentielle à mettrefin à des mois d’agitation nationale.Mais les manifestants ont qualifié ce scrutin de sombre et ridicule « charade » visant àréprimer le soulèvement du Hirak et à rétablir l’ancien ordre politique. Notons que le mouvement de protestation a éclaté en février 2019 et qu’il a réussi à forcer l’armée à exiger la démission d’Abdelaziz Bouteflika, dont le règne a duré 20 ans.

Les défis dunouveau président de l’Algérie

Le premier grand défi que Tebboune doit relever est de trouver un moyen de communiquer avec le Hirak. En effet, le mouvement, ses sympathisants et ses partisans ont boycotté le scrutin de jeudi et comptent contester le mandat du nouveau président. « Le vote est truqué. Vos élections ne nous concernent pas et votre président ne nous gouvernera pas », scandent les manifestants depuis l’annonce des résultats des présidentielles, rapportent nos confrères du Le360. Pour TSA, Tebboune sera obligé d’échanger avec le Hirak pour négocier un compromis, bien que le mouvement n’ait pas de leader apparent.

Outrecette crise socio-politique qui dure depuis 10 mois, le nouveau dirigeant sera confronté à la situation économique la plus difficile que l’Algérie ait connue depuis des décennies, souligne Reuters. Les recettes du secteur ont atteint un niveau extrêmement bas et le gouvernement ne peut plus supporter davantage de réductions sur ses dépenses publiques. L’agence presse développe en expliquant que les exportations d’énergie, source de 95 % des recettes de l’Algérie, ont diminué de 12,5 % cette année. Le gouvernement a épuisé plus de la moitié de ses réserves de change depuis que les prix de l’énergie ont commencé à baisser en 2014 et a approuvé une réduction de 9 % de ses dépenses publiques l’année prochaine, tout en maintenant intactes les subventions politiquement sensibles.

Position de Tebboune sur le dossier du Sahara marocain

Selon nos confrères de Yabiladi,Tebboune avait fait des déclarations préoccupantes quant au dossier du Sahara marocain. « Le Maroc ne partira pas et nous ne partirons pas. Nous sommes des frères qui partageons le sang et la langue », a-t-il lancé lors d’une émission télévisée de la chaîne El Bilad. La même source ajoute que ce dernier a affirmé vouloir « dissiper la confusion » sur le problème de la frontière terrestre entre les deux pays, fermée depuis 1994. « Les frontières n’ont pas été fermées à cause du Sahara ou autres. Elles ont été fermées le jour où le peuple algérien a été insulté », a-t-il déploré. La position du nouveau dirigeant algérienne diffère pas de celle de son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika. « Le Sahara est un dossier de décolonisation qui doit régler le colonialisme par un référendum d’autodétermination. S’ils veulent être Marocains, Dieu leur facilitera la tâche. S’ils veulent être libres, qu’ils le soient », a-t-il précisé.

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