Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Économie / La hausse du Smig a un impact négatif sur l’économie

La hausse du Smig a un impact négatif sur l’économie

Temps de lecture : 3 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 3 minutes

Une revalorisation de 5% du Smig se traduit par une hausse de 0,2% de la consommation. A l’inverse, elle impacte négativement l’investissement privé qui, lui, recule dans les mêmes proportions (0,2%). C’est l’un des constats des chercheurs de Bank Al-Maghrib. Le sujet est complexe et les points de vue divergent, même à l’international. Pour les auteurs de l’étude, le vrai défi est de définir le seuil approprié du Smig.

Temps de lecture : 3 minutes

Le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est actuellement fixé à 2.698,8 DH après une augmentation de 5% en juillet dernier. Des chercheurs de Bank Al-Maghrib se sont penchés sur les impacts économiques du salaire minimum. L’un des enseignements de leur travail, rapporté par L’Economiste dans son édition du 12 décembre, est que la hausse du salaire minimum ne profite pas vraiment au PIB. En tout cas, l’effet est quasi nul.

Une revalorisation de 5% du Smig se traduit par une hausse de 0,2% de la consommation. A l’inverse, elle impacte négativement l’investissement privé qui, lui, recule dans les mêmes proportions (0,2%). Si la hausse du Smig fait baisser l’investissement, c’est que l’augmentation de la productivité qu’elle induit ne permet pas, pour les entreprises, de compenser la hausse des coûts salariaux. Cela est surtout valable dans les petites entreprises qui rémunèrent les employés aux Smig. Par ailleurs, l’augmentation du Smig contribue à une hausse de 0,1% du taux de chômage au bout de cinq trimestres. Selon le quotidien les inspirations éco, l’effet positif sur le pouvoir d’achat des ménages induit par la hausse du Smig peut être annihiler par le basculement dans l’informel ou encore la corrélation négative entre hausse du Smig et temps de travail.

Politiquement, la hausse du Smig est intéressante puisqu’elle permet d’améliorer le pouvoir d’achat des personnes à faibles revenus. Sur l’économie, ces effets positifs et négatifs s’annulent. Une chose est sûre, le sujet est complexe et les points de vue divergent, même à l’international. Pour les auteurs de l’étude, le vrai défi est de définir le seuil approprié du Smig.

Environ 900.000 salariés sont payés en dessous du Smig. La Banque centrale avait relevé dans un de ses derniers rapport que l’emploi ne garantissait pas une vie décente. Il est clair que le rapport de force penche en faveur des employeurs et beaucoup en profitent pour sous payer les employés. Plusieurs entreprises sont hors la loi, puisqu’elles bafouent la réglementation du travail. Dans le même temps, les entreprises qui sont structurées et respectueuses des règles et qui emploient de petites mains peuvent souffrir de la revalorisation du Smig dans la mesure où la productivité ne suit pas.

Comparé à des pays comme la Hongrie, la Turquie, la Pologne, la République Tchèque, le Mexique, le salaire minimum au Maroc rapporté au salaire moyen est le plus élevé. Mais, « ce benchmark occulte certaines spécificités économiques et sociales des pays considérés, à l’instar de la qualité des prestations sociales accordées aux employés, les incitations fiscales en vigueur et le climat des affaires dont bénéficient les employeurs », affirment les auteurs du rapport.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Cannabis légal : le Maroc veut tirer parti d’un potentiel énorme

Le Maroc se positionne résolument sur le marché du cannabis médical, avec l'ambition de devenir un acteur clé en Europe. Cette nouvelle indu…

Prix des fruits : l’été de toutes les hausses

En faisant leurs courses, les Marocains ont forcément remarqué une augmentation des prix des fruits. Ceux-ci ont bondi, ne laissant pas d'au…

Tourisme : la saison estivale s’annonce au beau fixe

Après un printemps dynamique, les prévisions pour la saison estivale sont extrêmement prometteuses. Tous les indicateurs sont au vert et les…

Export : l’Espagne cherche-t-elle à remplacer le Maroc ?

La campagne d’export des pastèques et melons vers l’Espagne n’est pas au beau fixe. Pourtant, en cette saison d’été, l’on aurait pu croire à…

Taux directeur, circulation du cash, crowdfunding … l’analyse du Pr Nabil Adel

Pour commenter ces développements, nous avons interviewé le Pr Nabil Adel, enseignant-chercheur en économie, qui a partagé ses réflexions su…

Une économie résiliente en dépit du ralentissement de la croissance

Le secteur agricole a particulièrement souffert, avec une diminution de la production, due à des conditions climatiques défavorables et à de…

Cash en circulation : comment réduire sa dominance ?

Lors de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) pour l’année 2024, le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, a souli…

Économie de soins et protection sociale : une première Conférence internationale à l’UM6P

Le Maroc continue de faire preuve d'un engagement sans faille envers l'autonomisation des femmes. En témoigne la tenue de la première Confér…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire