Accueil / Économie

La hausse du Smig a un impact négatif sur l’économie

Temps de lecture

Une revalorisation de 5% du Smig se traduit par une hausse de 0,2% de la consommation. A l’inverse, elle impacte négativement l’investissement privé qui, lui, recule dans les mêmes proportions (0,2%). C’est l’un des constats des chercheurs de Bank Al-Maghrib. Le sujet est complexe et les points de vue divergent, même à l’international. Pour les auteurs de l’étude, le vrai défi est de définir le seuil approprié du Smig.

Le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) est actuellement fixé à 2.698,8 DH après une augmentation de 5% en juillet dernier. Des chercheurs de Bank Al-Maghrib se sont penchés sur les impacts économiques du salaire minimum. L’un des enseignements de leur travail, rapporté par L’Economiste dans son édition du 12 décembre, est que la hausse du salaire minimum ne profite pas vraiment au PIB. En tout cas, l’effet est quasi nul.

Une revalorisation de 5% du Smig se traduit par une hausse de 0,2% de la consommation. A l’inverse, elle impacte négativement l’investissement privé qui, lui, recule dans les mêmes proportions (0,2%). Si la hausse du Smig fait baisser l’investissement, c’est que l’augmentation de la productivité qu’elle induit ne permet pas, pour les entreprises, de compenser la hausse des coûts salariaux. Cela est surtout valable dans les petites entreprises qui rémunèrent les employés aux Smig. Par ailleurs, l’augmentation du Smig contribue à une hausse de 0,1% du taux de chômage au bout de cinq trimestres. Selon le quotidien les inspirations éco, l’effet positif sur le pouvoir d’achat des ménages induit par la hausse du Smig peut être annihiler par le basculement dans l’informel ou encore la corrélation négative entre hausse du Smig et temps de travail.

Politiquement, la hausse du Smig est intéressante puisqu’elle permet d’améliorer le pouvoir d’achat des personnes à faibles revenus. Sur l’économie, ces effets positifs et négatifs s’annulent. Une chose est sûre, le sujet est complexe et les points de vue divergent, même à l’international. Pour les auteurs de l’étude, le vrai défi est de définir le seuil approprié du Smig.

Environ 900.000 salariés sont payés en dessous du Smig. La Banque centrale avait relevé dans un de ses derniers rapport que l’emploi ne garantissait pas une vie décente. Il est clair que le rapport de force penche en faveur des employeurs et beaucoup en profitent pour sous payer les employés. Plusieurs entreprises sont hors la loi, puisqu’elles bafouent la réglementation du travail. Dans le même temps, les entreprises qui sont structurées et respectueuses des règles et qui emploient de petites mains peuvent souffrir de la revalorisation du Smig dans la mesure où la productivité ne suit pas.

Comparé à des pays comme la Hongrie, la Turquie, la Pologne, la République Tchèque, le Mexique, le salaire minimum au Maroc rapporté au salaire moyen est le plus élevé. Mais, « ce benchmark occulte certaines spécificités économiques et sociales des pays considérés, à l’instar de la qualité des prestations sociales accordées aux employés, les incitations fiscales en vigueur et le climat des affaires dont bénéficient les employeurs », affirment les auteurs du rapport.

Dernier articles
Les articles les plus lu

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Crédit du Maroc clôture avec succès le placement relatif à l’emprunt obligataire subordonné perpétuel de 500 MDH

Économie - Crédit du Maroc a réussi son placement relatif à l'emprunt obligataire subordonné perpétuel, , doté d’un mécanisme d’absorption des pertes et d’annulation de paiement des coupons, pour un montant global de 500 millions de dirhams (MDH).

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

L’ONMT s’allie à Norwegian pour relier Tanger à Copenhague

Économie - L’ONMT a signé un partenariat avec la compagnie aérienne Norwegian pour lancer une liaison aérienne directe.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD

Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).

Mbaye Gueye - 5 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024
Voir plus

L’ONMT s’allie à Norwegian pour relier Tanger à Copenhague

Économie - L’ONMT a signé un partenariat avec la compagnie aérienne Norwegian pour lancer une liaison aérienne directe.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

PLF 2025 : un budget citoyen pour tous

Économie - Le budget citoyen détaille les notions liées au budget de l’État ainsi que les étapes de préparation et d’approbation du PLF

Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024

Agadir : entre tourisme et défis climatiques

Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD

Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).

Mbaye Gueye - 5 décembre 2024

Hydrogène vert : Akhannouch émet la circulaire de mise en œuvre de « l’Offre Maroc »

Aziz Akhannouch a émis la circulaire de mise en œuvre de "l’Offre Maroc" pour le développement de la filière de l’hydrogène vert.

Rédaction LeBrief - 11 mars 2024

FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB

Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.

Mbaye Gueye - 27 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire