Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Politique / L’avortement, un débat stérile au Maroc

L’avortement, un débat stérile au Maroc

Temps de lecture : 3 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 3 minutes

La presse marocaine revient ce mercredi sur le récent communiqué du Conseil des Oulémas abordant l’avortement. Publié ce lundi 2 décembre, le document souligne que les dispositions du Code pénal relatives à cette question ne connaîtront aucune modification « sauf ce qu’exige l’intérêt et permet l’Ijtihad ». La réponse de cette instance intervient à un moment où le gouvernement comme les activistes et les associations des droits de l’homme multiplient les débats sur l’avortement et les libertés individuelles.

Temps de lecture : 3 minutes

Ce mercredi 4 décembre, plusieurs supports médiatiques consacrent leurs une à la position du Conseil des Oulémasface au sujet polémique de l’avortement. Le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia indique qu’en évoquant l’« Ijtihad », l’instance ne souhaite pas fermer définitivement la porte à toute éventuelle concession de sa part sur ce sujet. En effet, l’« Ijtihad » estconsidéré comme 3e source du droit musulman après le Coran et la Sunna, rappelle Yabiladi.com. Pour leur part, les journaux Al Akhbar et Al Massae rapportentque le Conseil dévoile sa position sur la question del’avortement et refuse d’être impliqué dans un débat à caractère politique. Akhbar Al Yaoum, quant à lui, titre que l’instance « impose son véto contre l’avortement ».

Notons que, le communiqué du Conseil des Oulémasfait suite aux critiques de Abderrahim Chikhi, président du Mouvement Unicité et Réforme. Ce dernier avait indiqué en octobre 2019 que l’instance tergiverse à participer aux débats portant sur la légalisation de l’avortement. En réponse, l’instance a d’ailleurs concluson communiqué en confirmant que ce sujet « demeure une affaire publique et le mécanisme avec lequel il [le Conseil] participe à ce débat est connu et personne ne peut l’ignorer ».

La polémique de l’avortement ne date pas d’hier

Le communiqué du Conseil des Oulémas sur l’avortement attise une nouvelle fois la dialectique autour de ce sujet. Cependant, selon Al Ahdath, cette polémique remonte à 2015. La source explique que face à plusieurs années de débats et d’échanges politico-sociaux houleux, Sa Majesté le roi Mohammed VI avait créé en mars 2015 une commission dédiée à la révision et à l’amendement des lois relatives à l’avortement. Cette commission était composée du ministre de la Justice et des Droits de l’homme, celui des Habous et des Affaires Islamiques ainsi que duprésident du Conseil National des droits de l’homme (CNDH). Ces derniers ont conclu après deux mois de concertation que l’avortement serait autorisé dans trois cas : quand la grossesse menace la vie de la femme enceinte ; quand la grossesse résulte d’un viol ou d’un acte incestueux et si un médecin confirme qu’une déformation ou une maladie grave menace la vie du fœtus. Bien que ces modifications aient été approuvées par le gouvernement en 2016, le projet de loi stagne encore dans les tiroirs du comité de justice et d’exécution. À ce jour, ce comité n’a toujours pas présenté ce projet au parlement pour qu’il soit voté, souligne le quotidien.

Alors que l’article 9 du projet de la loi de finance2020, qui malgré la controverse qu’il suscite, a bien été approuvé par la Chambre des représentants, les lois sur l’avortement restent quant à ellesinchangées. Les revendications des activistes, des associations et des ONG ainsi que lesdernières recommandations« révolutionnaires » du CNDH, qui exhortent au changement et à l’amélioration de ces lois,peinent visiblement à convaincre le gouvernement et le Conseil des Oulémas.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Emploi et investissement : Akhannouch défend son bilan

Cette séance a été l'occasion pour le chef du gouvernement de justifier les choix d'investissement effectués. Il a présenté les divers plans…

Montée de l’extrême droite : quel avenir pour les relations maroco-européennes ?

Les résultats des récentes élections européennes ont marqué un tournant dans la dynamique politique du Vieux Continent, particulièrement per…

Loi sur la grève : un dialogue intensifié pour un accord imminent

Depuis l'indépendance, le Maroc a reconnu le droit de grève et l'a inscrit dans sa Constitution, un pilier fondamental de toute société démo…

Une alliance renouvelée : les dessous de la réconciliation franco-marocaine

La France renoue avec le Maroc dans un élan diplomatique visant à fortifier les alliances en matière de sécurité et de défense, sur fond d’a…

Au carrefour des crises : la métamorphose du partenariat Maroc-UE

Lancée en 2004, la Politique européenne de voisinage (PEV) s'est imposée comme le cadre régissant les interactions de l'Union européenne ave…

Parlement : la charte d’éthique est-t-elle la solution miracle ?

Dans le cadre de la lutte contre la corruption, la Cour constitutionnelle a démis plusieurs parlementaires de leurs fonctions. Pour certaine…

Bilan de mi-mandat : l’opposition dénonce, le gouvernement réplique

Les quatre partis d’opposition (USFP, MP, PPS, PJD) ont vivement critiqué la politique socio-économique de l’exécutif lors de leur intervent…

Quand l’Algérie défie toute logique !

Quelle mouche a encore piqué l'Algérie ? Cette question, résonnant avec un mélange d'incompréhension et de consternation, émerge au cœur d'u…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire