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Caisse de compensation : le gouvernement affaibli par les subventions

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Le chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, a déclaré lors d’un meeting organisé le samedi 23 novembre par son parti à Kenitra que l’État est prêt à procéder à la hausse des prix des matières premières (gaz butane, farine, sucre et huile). Ce dernier justifie cette démarche par l’incapacité du gouvernement à supporter la subvention de quelques produits de première nécessité, qui coûterait 14,6 milliards de dirhams au royaume en 2020.

Voici une déclaration qui risque de faire beaucoup de bruit sur la scène politique nationale. Lors d’une réunion organisée samedi dans la ville de Kenitra par le parti de la justice et de développement (PJD), le chef de gouvernement, Saad Dine El Otmani, a déclaré que l’État est prêt à hausser le prix des produits de première nécessité, tels que le gaz butane, la farine, le sucre et l’huile.

Dans son édition du 25 novembre, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia souligne que cette augmentation tarifaire entrera en vigueurune foisque le gouvernement pourra assurer qu’elle « n’aura pas de répercussions négatives sur le citoyen ». El Otmani justifie sa décision par le fait que le budget réservé à la caisse de compensation (14,6 milliards de dirhams) pèse lourd sur les dépenses de l’État. Il déclare que le pays ne peut plus continuer à subventionner certains produits.

En 2017, le chef de gouvernement s’était engagé à achever la réforme de la caisse de compensation durant son mandat, en supprimant les subventions du sucre, du gaz butane et du blé. Trois ans plus tard, ces trois produits continuent à être subventionnés, rapporte le magazine Finances News. Le gouvernement a par ailleurs rappelé à plusieurs reprises que la réforme de la compensation ne sera pas engagée tant que le registre social unifié (RSU) n’est pas opérationnel. Ledit registre était initialement annoncé pour fin 2019.

Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des Finances, a souligné pour sa part lors de la conférence de presse de présentation du PLF2020 que le gouvernement a consenti un effort de maîtrise des dépenses, notamment celles de la compensation, rapporte Medias 24. « Pour la première fois au Maroc, nous avons procédé à la couverture des prix du gaz au deuxième semestre ce qui permet de maîtriser la compensation et de gagner d’ici la fin de l’année près de 2,5 milliards de dirhams par rapport à ce qui a été prévu dans la loi de Finances », avancele ministre.La même source rappelle que la moitié du budget de la caisse de compensation est consacrée à la subvention des prix des bonbonnes de gaz.

Rappelons qu’en octobre 2018, la perspective de la note souveraine du Maroc dans l’indice boursier « Standard and Poors » était passée de « stable » à « négative » avant de retrouver sa position initiale cette année. L’agence de notation internationale avait expliqué que le gouvernement marocain s’éloignaitde manière significative de son objectif de déficit budgétaire de 3 % du PIB en 2018, en raison d’une croissance moins élevée que prévu et de tensions budgétaires plus fortes.Même constat pour Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA. Ce dernier, qui a tenu un point de presse jeudi dernier à Rabat, considère qu’au vu de la croissance insuffisante du royaume, il « faut absolument engager une réforme de toutes les politiques de compensation ». Il estime qu’aujourd’hui, les caisses de compensation « n’ont plus aucune utilité ».

Le gouvernement réussira-t-il donc à faire augmenter le prix des matières de première nécessité ? Se confrontera-t-il à une résistance de toutes les parties prenantes ? Les prochaines tractations du gouvernement au sujet du budget 2020 pourront nous permettre d’y voir plus clair.

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