« Les Libanais attendent depuis 13 jours un règlement politique mettant un terme à l’effondrement. J’ai essayé durant cette période de trouver une sortie de crise qui répond aux revendications du peuple et préserve dans le même temps le pays des dangers sécuritaires et économiques. Mais je suis arrivé aujourd’hui à une impasse, et il est devenu nécessaire de créer un gros choc pour sortir de la crise. Je monte aujourd’hui au palais de Baabda pour remettre la démission de mon gouvernement au président de la République Michel Aoun, comme le réclame la rue », c’est avec ses mots que Hariri a annoncé la démission de sa coalition, lors d’une brève allocution diffusée ce mardi sur la télévision nationale. Il a également appelé tous les Libanais à protéger la paix civile, rapporte Al AsaharqAl Awsat.
Le journal arabophone ajoute que cette annonce est intervenue quelques heures après que des supporters chiites du Hezbollah et du mouvement Amal ont attaqué et détruit un camp établi par des manifestants anti-gouvernement dans le centre de Beyrouth. Ce camp était le point central des rassemblements nationaux contre l’élite politique, à laquelle les militants imputent l’effondrement économique du Liban. Selon FRANCE 24, cette démonstration de force a eu lieu après que le dirigeant du Hezbollah Hassan Nasrallah a indiqué que les routes fermées par les manifestants devaient être rouvertes et que les militants rebelles étaient financés par des ennemis étrangers.
Les partisans du Hezbollah et d’Amal se sont ainsi dispersés dans le centre-ville de la capitale en criant « Chiâa, Chiâa » et en menaçant des manifestants, souligne Al Jazeera. « Avec notre sang et nos vies, nous nous offrons à vous, Nabih », scandaient-ils en référence au Président du Parlement Nabih Berri, chef du mouvement Amal. « Nous écoutons votre appel, nous écoutons votre appel, Nasrallah », ont-ils ajouté.
Les réformes ne suffisent pas
Depuis le 17 octobre, des manifestations nationales ont paralysé le Liban, déjà affaibli par une grave crise économique. Les banques comme les écoles et certaines entreprisessont fermées depuis plus de dix jours. En outre, France 24 juge qu’il est possible que la démission de Hariri soit considérée comme une provocation et un acte de défiance vis-à-vis du puissant mouvement du Hezbollah. En effet, Nasrallah a déclaré à deux reprises qu’il était contre une telle démarche, soulignant le vide politique qui pourrait s’ensuivre.
Pour rappel, la semaine dernière, le Premier ministre a tenté de désamorcer la colère populaire en proposant une série de réformes convenues avec d’autres groupes de sa coalition gouvernementale, dont le Hezbollah, pour lutter contre la corruption et accélérer la réalisation des dispositifs économiques qui ont longtemps été retardées. Toutefois, face à l’absence de progrès immédiats quant à la mise en œuvre de ces mesures, les propositions de Hariri ont été rejetées par les manifestants qui ont réclamé à nouveau la démission du gouvernement de coalition.
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