Accueil / Économie

PLF 2020 : budget serré, le social mis en avant

Temps de lecture

L’examen du projet de budget 2020 va démarrer prochainement à l’Assemblée Nationale. Le volet social y tient encore une place importante avec un budget d’au moins 109 milliards de DH répartis entre l’Éducation, la santé et la réduction des disparités spatiales et sociales. Sans toucher au barème de l’impôt sur le revenu, le gouvernement a pris des engagements dans le cadre du dialogue social. Son coût sera de 6 milliards de DH en 2020. L’investissement des entreprises sera l’un des moyens de soutenir également le pouvoir d’achat.

Après la révision à la baisse des prévisions de croissance pour 2019, les choses devraient légèrement accélérer en 2020 selon Bank Al-Maghrib, la Banque mondiale et le FMI. Le projet de loi de finances vise une croissance de 3,7 % sous l’hypothèse d’une récolte céréalière normale (70 millions de quintaux), un baril de pétrole à 67 dollars et un prix moyen du gaz butane à 350 dollars la tonne.

La priorité au social

Le gouvernement a voulu encore donner une orientation sociale au PLF 2020 pour réduire les disparités et répondre aux demandes insistantes des couches les plus défavorisées. Parmi les priorités, il y a donc la mise en place des mécanismes de la protection sociale, le soutien à la classe moyenne et le renforcement du ciblage des catégories démunies. Bien entendu, la réforme de l’éducation est inscrite en tête des priorités. Un budget de 72,4 milliards de DH sera alloué à la mise en œuvre de la loi-cadre relative à la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, et ce, à travers la création de nouveaux emplois.

Par ailleurs, 4 000 postes d’un coût global de 18,6 milliards de DH seront créés pour la poursuite du déploiement du plan «Santé 2025». Dans le même sens, une enveloppe de 18 milliards de DH sera consacrée à la réduction des disparités spatiales et sociales. En tout, le PLF 2020 prévoit une enveloppe de 109 milliards de DH pour le volet social.

Sur le pouvoir d’achat, les engagements pris par le gouvernement dans le cadre du dialogue social vont venir soutenir les revenus de certaines catégories de la population. Le coût du dialogue social sera de 6 milliards de DH en 2020 après 5,3 milliards de DH cette année. Ceux qui attendaient une nouvelle réforme de l’impôt sur le revenu seront un peu déçus.

Pourtant, un autre moyen de soutenir le pouvoir d’achat et de donner plus de visibilité aux entreprises. À cet effet, le PLF vise aussi à redonner confiance aux chefs d’entreprise pour relancer l’investissement. II ambitionne de donner une nouvelle dynamique à l’investissement et de soutenir l’entreprise, en se concentrant sur la mise en œuvre des recommandations des assises sur la fiscalité en:

  • Poursuivant la liquidation de la dette relative à la TVA ;
  • Réduisant les délais de paiement ;
  • Veillant à la création d’un fonds de promotion et de soutien financier pour les très petites, petites et moyennes entreprises.

L’État prévoit entre autres le remboursement de 10 milliards de DH de crédits de TVA.

Le financement du budget

Sur les grandes masses du budget, les ressources totalisent 447 milliards de DH dont 233 milliards de DH de recettes fiscales. Les recettes non fiscales, elles, s’élèveront à 24 milliards de DH dont 12 milliards de DH sous forme de dividendes en provenance des entreprises publiques et participations de l’État.

Le gouvernement a budgétisé 3 milliards de DH au titre des privatisations. La Mamounia et la centrale de Tahaddart sont sur la liste des entreprises cessibles. Les montants inscrits pour les dons et les legs (1,5 milliard de DH en 2020) sont bien plus faibles que les années précédentes en raison de l’arrivée à échéance de l’accord avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe. Le Maroc procède aux derniers tirages. Par ailleurs, le Trésor est autorisé à emprunter 97 milliards de DH en 2020, dont 31 milliards de DH à l’étranger. D’ores et déjà le ministère des Finances avait annoncé deux sorties à l’international, dont une en 2020 pour une levée de 1 milliard d’euros ou de dollars. Celle de 2019 pour le même montant n’a pas encore été réalisée.

Un déficit budgétaire important

Du côté des charges, il faut compter 489 milliards de DH. Les dépenses de fonctionnement mobiliseront 213 milliards de DH. Le train de vie de l’État est l’un des postes les plus surveillés dans le budget. Les crédits ouverts pour l’année prochaine sont en hausse de 4 %. Une enveloppe de 120 milliards de DH sera consacrée aux charges de personnel. En intégrant les cotisations de l’État au titre de la prévoyance sociale et de la retraite, les fonctionnaires coûtent en réalité 138 milliards de DH au budget. L’effort au niveau des investissements se poursuit avec des crédits ouverts en hausse de 7 % à 78 milliards de DH en espérant que les résultats sur la croissance seront bien meilleurs.

Ces dernières années, le Maroc a gaspillé énormément de ressources. Preuve en est, la croissance reste atone malgré un effort d’investissement peu commun comparé à des pays similaires. De façon générale, le Maroc s’est engagé à réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2022. Pour y arriver, il faudra tenir la bonne trajectoire, le déficit devant se stabiliser à 3,4 % du PIB cette année.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le besoin de financement du Trésor en légère baisse à fin novembre

Économie - À fin novembre 2024, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 55,9 MMDH, contre 59,2 MMDH à la même période en 2023.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Légère hausse de l’inflation en novembre 2024

Économie - En novembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,8% par rapport à novembre 2023, selon le HCP.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)

Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

12-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%

Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Délais de paiement : l’amende réajustée au nouveau taux directeur

Économie - La Direction générale des Impôts (DGI) a annoncé que les factures dont le délai de retard du paiement commence à partir du 1er décembre 2024, sont passibles d’une amende pécuniaire fixée au nouveau taux directeur (TD) de Bank Al-Maghrib (BAM).

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Casablanca-Pékin : RAM relance sa liaison directe

Économie - La RAM relancera sa ligne directe Casablanca-Pékin dès le 20 janvier 2025, ce qui renforce des liens entre le Maroc et la Chine.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador

Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Blé tendre : le Maroc renforce son alliance avec la Russie

Économie - Le Maroc a décidé de maintenir le soutien gouvernemental pour l’importation de blé tendre jusqu’à fin avril 2025.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024
Voir plus

Casablanca accueille l’Africa Financial Summit 2024

Économie - Casablanca accueille depuis ce lundi les travaux de l'Africa Financial Summit, un événement phare du secteur financier africain.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Salaire moyen : le Maroc est-il compétitif ?

Économie - Selon une étude, le Maroc serait bien placé dans le classement des salaires. Ce classement est-il en phase avec la réalité?

Sabrina El Faiz - 9 avril 2024

Transferts des Marocains de l’étranger : une montée impressionnante

Économie - Les transferts de fonds des Marocains résidant à l'étranger (MRE) continuent d'afficher des résultats record.

Farah Nadifi - 4 novembre 2024

Les tendances et les défis du marché immobilier au Maroc

Tribune - À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024

Le nombre de riches a augmenté au Maroc ces dix dernières années

Afrique, Économie - L’Afrique du Sud compte le plus grand nombre de millionnaires et de centi-millionnaires et arrive en première position.

Hajar Toufik - 31 mars 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire