Lors de la plus grande manifestation libanaise depuis des années, des milliers de personnes se sont rassemblées devant le siège du gouvernement dans le centre de Beyrouth jeudi soir (17 octobre), forçant le cabinet à retirer son projet relatif à l’introduction d’une nouvelle taxe sur les appels téléphoniques WhatsApp. Des gaz lacrymogènes ont été tirés lors des affrontements entre militants etpoliciers, qui ont duré jusqu’aux petites heures du matin.
Les feux allumés dans les rues du centre de Beyrouth brûlaient encore ce vendredi matin. Les trottoirs sont parsemés de vitres brisées qui appartenaientà plusieursmagasins et des panneaux d’affichage avaient été complètement démolis. En outre, les manifestants ont bloqué aujourd’hui des routes du nord, du sud et de la vallée de la Bekaa, entre autres régions, a rapporté l’Agence nationale de presse (NNA). Les écoles ont été fermées sur ordre du gouvernement.
À Beyrouth, plusieurs centaines de personnes ont défilé près du siège du gouvernement du Serail en scandant « le peuple veut la chute du régime ». Il s’agit de la deuxième vague de protestations à l’échelle nationale ce mois-ci. En effet, dans un pays fracturé par des lignes sectaires, la portée géographique inhabituellement large de ce soulèvement a été perçue comme un signe d’une colère croissante contre les politiciens qui ont conjointement mené le Liban à la crise, indique le journal arabophone Al Sharq Al Awsat.
Le gouvernement, qui regroupe la quasi-totalité des principaux partis libanais, peine à mettre en œuvre des réformes longtemps retardées qui sont considérées comme plus vitales que jamais pour débloquer la situation et trouver une solution à la crise, ajoute la même source.
Le journal libanais An-Nahar l’a décrit comme « une intifada fiscale » (soulèvement fiscal) dans tout le Liban. Un autre quotidien, Al-Akhbar, a déclaré que c’était « la révolution WhatsApp » qui avait ébranlé le gouvernement d’unité du Premier ministre Saad El Hariri.
Deux employés étrangers sont morts étouffés par un incendie qui s’est propagé dans un bâtiment près des manifestations à Beyrouth, a déclaré la NNA.
Réformes évasives
Selon la chaîne de télévision libanaise LBC, en quête de solutions pour multiplier les revenus du pays, un ministre du gouvernement libanais a annoncé, le jeudi 17 octobre,son intention d’augmenter de 20 cents par jour les appels via la voix sur protocole Internet (VoIP), utilisés par des applications comme WhatsApp. Mais alors que les protestations faisaient rage, le ministre des Télécommunications, Mohamed Choucair, a téléphoné le soir même aux radiodiffuseurs libanais pour annoncer que la taxe proposée avait été annulée.
Brisé par la guerre entre 1975 et 1990, le Liban porte encorele fardeau d’unedes dettes les plus élevées du mondevis-à-vis de son économie. La croissance économique a été affaiblie par les conflits et les instabilités régionaux. Le taux de chômage des moins de 35 ans est actuellement de 37 %. Les mesures nécessaires pour assainir les finances nationales se sontlongtemps avérées difficiles à mettre en place. Les politiciens sectaires, dont beaucoup sont des vétérans de la guerre civile, exploitent depuis longtemps les ressources de l’État pour leur propre bénéfice politique et sont réticents à céder leurs prérogatives.
La crise a été aggravée par un ralentissement des flux de capitaux vers le Liban, qui dépend depuis plusieurs décennies des envois de fonds de sa diaspora pour répondre à ses besoins financiers, dont le déficit de l’État. La crise financière a donné un nouvel élan à la réforme, mais les dispositifs proposés par le gouvernement n’ont pas encore convaincu les donateurs étrangers qui ont offert une aide financière de plusieurs milliards à condition que des changements soient apportés. Les tensions ont récemment fait leur apparition dans l’économie réelle, où les importateurs n’ont pas été en mesure d’obtenir des dollars avec un taux de change fixe.
L’agence presse Bloomberg rapporte, de son côté,que le Fonds monétaire international prévoit que le déficit du compte courant du Liban atteindra près de 30 % du produit intérieur brut d’ici la fin de cette année.L’organisme a publié un nouveau rapport prédisant que la croissance économique, stagnant à 0,3 % en 2018, resterait faible dans un contexte d’incertitude politico-économique et une forte contraction dans le secteur immobilier. Selon le FMI, la dette publique devrait atteindre 155 % du produit intérieur brut d’ici la fin de 2019.
Par ailleurs, suite aux protestations massives de ses deux jours, Hariri a annulé la réunion du cabinet prévue ce vendredi pour discuter du budget de l’État de 2020, déclare le ministre de l’Intérieur. Le site Web de son parti a également annoncé que le Premier ministre prononcerait un discours sur la crise dans les jours qui viennent.
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