Ahmed El Mansour Dahbi, Sultan légendaire de la dynastie saadienne, est une figure incontournable de l’histoire marocaine, ayant laissé une empreinte durable sur le Royaume. Né en 1549 à Marrakech, (Fès selon d’autres sources) il accède au trône en 1578 après la célèbre bataille des Trois Rois à Ksar El-Kébir, un événement décisif pour l’avenir du Maroc. Ce souverain érudit, stratège et diplomate, parvint à étendre l’influence du Maroc bien au-delà de ses frontières, marquant ainsi l’Histoire par ses exploits militaires, politiques et culturels.

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Le règne d’Ahmed El Mansour commence sous le signe de la victoire. En 1578, son frère, le sultan Abd al-Malik, meurt pendant la bataille de Ksar El-Kébir, qui oppose le royaume du Maroc aux forces portugaises dirigées par le roi Sébastien Ier. Ce dernier, cherchant à rétablir l’influence portugaise en Afrique du Nord, envahit le Maroc. Cependant, son armée est anéantie, et lui-même est tué. Cette victoire, connue sous le nom de la bataille des Trois Rois, est une étape cruciale dans l’Histoire marocaine, consolidant l’indépendance du pays et renforçant son statut de puissance régionale. Après cette victoire, Ahmed El Mansour, surnommé Dahbi (le Doré) en raison de la richesse qu’il accumulera plus tard, prend les rênes du pouvoir.

L’un des faits marquants du règne d’Ahmed El Mansour est son expansion militaire en Afrique subsaharienne. Le Sultan chercha à sécuriser les routes commerciales reliant le Maroc aux riches régions de l’Afrique de l’Ouest, notamment l’Empire songhaï. En 1591, il envoie une armée vers le sud, qui conquiert Tombouctou, Gao et d’autres territoires de l’Empire songhaï. Cette campagne militaire permet au Maroc de contrôler une partie du commerce transsaharien, y compris les routes de l’or, du sel et des esclaves.

Cette expansion sudiste marque un tournant pour le Maroc et en Afrique de l’Ouest, redéfinissant les relations commerciales et culturelles entre les deux régions. Toutefois, la gestion de ces vastes territoires s’avère difficile pour El Mansour, et cette domination ne perdure pas après sa mort. Néanmoins, son ambition d’étendre l’influence du Maroc au-delà du Sahara témoigne de sa vision stratégique et de son désir de faire du Maroc une puissance transcontinentale.

La diplomatie El Mansour Dahbi

En plus de ses exploits militaires, Ahmed El Mansour Dahbi se distingue par ses talents de diplomate. Conscient des jeux de pouvoir en Europe, il noue des relations avec plusieurs puissances européennes, notamment l’Espagne, la France et l’Angleterre. Il entretient une correspondance avec la reine Élisabeth Iʳᵉ d’Angleterre, cherchant à établir une alliance contre leur ennemi commun, l’Espagne de Philippe II. Bien que cette alliance n’ait jamais vraiment pris forme sur le terrain, les échanges entre le Maroc et l’Angleterre témoignent de l’influence diplomatique d’El Mansour et de sa capacité à manœuvrer dans un contexte international complexe.

Sous le règne d’El Mansour Dahbi, le Maroc connaît également un essor culturel sans précédent. Passionné par les arts et les sciences, il fait de Marrakech un centre intellectuel et artistique. Le Sultan fait construire des monuments somptueux, dont le plus célèbre reste le palais El Badi, un chef-d’œuvre d’architecture inspiré des palais andalous et orientaux. Ce palais, dont la splendeur était telle qu’il fut qualifié de merveille du monde, symbolise la richesse et la grandeur de son règne. En outre, El Mansour Dahbi encourage les échanges intellectuels avec les érudits de l’Andalousie et du Moyen-Orient, renforçant ainsi le statut du Maroc comme carrefour culturel entre l’Afrique, l’Europe et le monde arabe.

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Si le règne d’Ahmed El Mansour est marqué par des succès militaires et diplomatiques, il n’est pas exempt de défis internes. La gestion de l’Empire s’avère difficile, avec des tensions tribales et des révoltes éclatant dans plusieurs régions du pays. Cependant, grâce à son sens aigu de la politique et à son charisme, il parvient à maintenir l’ordre, tout en renforçant l’autorité centrale du pouvoir saadien.

L’un des aspects les plus notables de son règne est sa capacité à équilibrer les intérêts des différentes tribus et factions du pays, tout en maintenant la stabilité dans un contexte de rivalités internes. Il centralise le pouvoir autour de la cour royale, tout en s’appuyant sur une administration efficace pour gouverner les provinces lointaines.

L’héritage Dahbi

Ahmed El Mansour Dahbi reste l’un des souverains les plus emblématiques de l’Histoire du Maroc. Son règne a consolidé l’unité nationale, renforcé l’indépendance du royaume face aux menaces extérieures et a permis au Maroc de s’affirmer comme une puissance régionale. Bien que certaines de ses conquêtes, notamment en Afrique de l’Ouest, aient été éphémères, son impact sur la politique, la culture et l’économie marocaine est indéniable.

Son surnom El Mansour, qui signifie le victorieux, est largement mérité. Il a su, par son charisme et sa vision, donner au Maroc une place de choix dans les relations internationales de l’époque. À travers ses réalisations militaires, sa diplomatie fine et son mécénat artistique, Ahmed El Mansour Dahbi a marqué l’histoire marocaine de façon indélébile, laissant un héritage qui continue d’influencer le Maroc moderne.

Ainsi, son règne symbolise une période de gloire et de prospérité pour le Maroc, un modèle de souveraineté et d’éclat culturel qui inspire encore aujourd’hui.

4 août 1578 : la bataille des trois Rois

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