Accueil / Économie

Dette publique : 338 milliards de DH aux mains des étrangers

Temps de lecture

Pour financer leurs programmes d’investissement, les entreprises et les établissements publics empruntent à l’étranger. Leurs besoins ne peuvent être totalement couverts par les banques locales qui ont des ratios à respecter. L’autre acteur très actif est le Trésor. Ensemble ils ont mobilisé 18,8 milliards de DH au premier semestre. Après les remboursements sur la période, l’encours a atteint 338 milliards de DH, soit 31 % du PIB. À fin juin, 54 % de la dette extérieure se trouve dans le bilan des entreprises et établissements publics.

La dette publique aux mains des étrangers a atteint 338 milliards de DH à fin juin, soit 31 % du PIB. En six mois, elle a augmenté de 11 milliards de DH. Les levées de fonds ont atteint 18,8 milliards de DH et les remboursements 7,6 milliards de DH.

Les banques trop limitées

Pour financer leurs investissements, les entreprises et les établissements publics empruntent à l’étranger. Ils déploient des programmes importants et leurs besoins ne peuvent être totalement couverts par les banques locales (elles ont des ratios à respecter). Sur le premier semestre, les entreprises et établissements publics ont emprunté l’équivalent de 9 milliards de DH auprès de diverses sources à l’étranger (banques commerciales, organismes de financement bilatéraux et multilatéraux).

En dehors des entreprises publiques, le Trésor lève beaucoup de capitaux à l’étranger. Il a mobilisé 9,8 milliards de DH entre janvier et juin. Par ailleurs, celui-ci prépare une opération importante à l’international dans les prochaines semaines. Le Trésor va lever 1 milliard de dollars ou d’euros sur le marché financier international. La dernière fois qu’il a réalisé une telle opération remonte à 2014.

La garantie du contribuable

À fin juin, 54 % de la dette extérieure se trouve dans le bilan des entreprises et établissements publics et le reliquat est au niveau du Trésor. Il faut savoir que l’essentiel de la dette extérieure du secteur public est garanti par l’État. En cas de défaillance d’un emprunteur, c’est le Trésor et donc indirectement le contribuable qui doit couvrir.

À certains moments, les emprunts à l’international sont nécessaires pour ne pas faire de l’éviction aux entreprises pour financer leurs activités. Mais, comme l’investissement est au ralenti et que les conditions de financement sont attractives, le Trésor a privilégié les emprunts sur le marché domestique au détriment du marché international. Cependant, il effectue des tirages auprès des bailleurs bilatéraux et multilatéraux. Ceux-ci appliquent souvent des taux concessionnels, c’est-à-dire des taux inférieurs aux taux du marché.

L’un des avantages des émissions sur le marché domestique est que vous n’avez pas de risque de change. À fin juin, 60 % de la dette extérieure était libellée en euros et 28 % en dollars. Les autres devises représentent 12 %, dont 3,6 % pour le Yen. Depuis le changement des pondérations du panier de cotation du dirham à 60 % euros et 40 % dollars en 2015, le Trésor essaie de caler la structure de la dette extérieure sur celui du panier de cotation.

L’encours de la dette suscite de nombreux débats. Sans la reprise de la croissance et l’élargissement de l’assiette de l’impôt, les recettes resteront insuffisantes pour financer les dépenses publiques et il faudra recourir à la dette pour financer le gap. Si elle sert à financer l’investissement tant mieux. Mais, lorsque l’État doit s’endetter pour financer les salaires des fonctionnaires ou les dépenses de matériels c’est plus problématique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?

Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.

Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024

Riz : suspension des taxes pour 55.000 tonnes en 2025

Économie - Le ministère de l’Industrie et du Commerce a récemment annoncé une initiative visant à stabiliser les prix et à assurer l'approvisionnement en riz sur le marché national.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Le Trésor place 10,5 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie - La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) a réalisé quatre opérations de placement des excédents de trésorerie, totalisant 10,5 milliards de dirhams (MMDH).

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Tétouan : baisse mensuelle, mais hausse annuelle des prix

Économie - L’IPC à Tétouan a enregistré un repli de 0,5% en octobre 2024 comparé à septembre, selon la direction régionale du HCP de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

SMIG-SMAG: une augmentation prévue en 2025

Économie - A partir de Janvier 2025, le SMIG passera de 3.111,39 Dhs brut à 3.266,96 Dhs brut, donc 3.046,77 Dhs net, contre 2.901,68 Dhs net auparavant.

Mouna Aghlal - 26 décembre 2024

Taxe carbone : un levier stratégique pour l’évolution écologique au Maroc

Économie - L’introduction d’une taxe carbone représente un tournant stratégique dans l’engagement écologique du Maroc.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

ANRE : en 2023, la production nationale d’électricité a atteint 42 TWh

Économie - En 2023, le Maroc a enregistré une production nationale d’électricité de 42,38 TWh, marquée par une hausse de 2,3% par rapport à l’année précédente.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

Téléphonie et Internet : des records historiques en 2024

Économie - Le secteur marocain des télécommunications (Téléphonie et Internet) affiche une progression notable sur les neuf premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024
Voir plus

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire