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Georgieva à la tête du FMI, une bonne nouvelle pour l’Afrique

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Le FMI a confirmé mercredi la nomination de l’économiste bulgare Kristalina Georgieva au poste de directrice générale. L’ancienne directrice générale de la Banque mondiale prend les rênes de l’institution pour un mandat de cinq ans à partir du 1er octobre, devenant ainsi la première personne d’une économie émergente à diriger le FMI.

Dans une déclaration faite à la suite de cette annonce, Georgieva a déclaré que sa priorité immédiate était d’aider les pays à minimiser le risque des chocs économiques et à se préparer à faire face à la récession alors que la croissance mondiale est en baisse, que les tensions commerciales persistent et que la dette a atteint des niveaux sans précédent.

« Nous ne devons pas perdre de vue notre objectif à long terme — soutenir des politiques monétaires, budgétaires et structurelles saines pour bâtir des économies plus fortes et améliorer la vie des gens. Cela signifie qu’il faut également s’attaquer à des problèmes tels que les inégalités, les risques climatiques et les changements technologiques rapides », a-t-elle ajouté.

Ce que représente cette nomination pour l’Afrique

Georgieva remplace Christine Lagarde à un moment où la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine suscite l’incertitude non seulement chez les principaux partenaires commerciaux des deux plus grandes économies du monde, mais aussi dans les marchés émergents d’Afrique.

Le fonds remplit une double fonction pour les économies : suivre les tendances économiques nationales, les prévisions commerciales et les prévisions de croissance, et négocier des programmes d’aide financière dans près de 20 pays africains, notamment des prêts d’urgence et le financement de réformes fiscales.

Alors que la croissance mondiale ralentit, les risques qui pèsent sur les économies africaines grandissent. Cela pourrait ralentir l’afflux d’investissements chinois sur le continent et inciter les dirigeants à se tourner à nouveau vers le FMI pour lui demander de nouveaux financements de dernière minute.

La croissance de l’Afrique devrait atteindre 3,5 % en 2019, contre 3 % en 2018, selon les estimations du FMI, le Fonds devrait faire face à une pression croissante en matière de crédit, les économies du continent subissant de plein fouet le vent violent de la crise économique mondial, les répercussions du changement climatique sur l’agriculture, la migration, le chômage et l’explosion de la croissance démographique.

« Au cours des 15 prochaines années, l’Afrique sera un client, un partenaire et un chantier majeur pour le FMI, il est donc très important de reconnaître que ce qui se passe en Afrique est important non seulement pour l’Afrique, mais pour le monde en général, » expliqueMasood Ahmed, économiste chevronné du FMI et de la Banque mondiale, et président du Center for Global Development, dans une interview avec Africa Buisness.

En tant que vétéran de la Banque mondiale et de la Commission européenne, Georgieva apporte avec elle son riche savoir-faire et ses expériences en matière de politiques relatives au changement climatique, de durabilité, d’égalité des sexes et de gestion des catastrophes dans les pays en développement. Les effets du changement climatique se faisant déjà sentir sur le continent, son expérience sera un atout important pour les décideurs politiques. Masood Ahmed a déclaré : « Le FMI doit commencer à réfléchir à la manière dont le changement climatique affectera l’élaboration des politiques macroéconomiques et la stabilité financière, et c’est une très bonne nouvelle, car c’est important pour l’Afrique. Georgieva vient avec beaucoup d’engagement personnel à ce programme ».

L’endettement et lefinancementen ligne de mire

Georgieva assumera ses nouvelles fonctions alors que le FMI renforce son engagement en Afrique. De nombreux pays du continent se sont méfiés du fonds pendant la crise de la dette des années 1980 et 1990, lorsque plusieurs d’entre eux ont été lourdement accablés par les frais d’intérêt. Depuis lors, le fonds a fait un retour en force, la valeur des prêts s’élevant à plus de 7,2 milliards de dollars dans 16 pays subsahariens à la fin de 2017, soit plus de quatre fois son niveau trois ans auparavant.

Étant donné que 40 % des pays d’Afrique subsaharienne sont aujourd’hui soit en surendettement, soit considérés à haut risque à cause de fonds empruntés au cours des neuf dernières années, un défi majeur pour le créancier sera, dans les cinq prochaines années, d’organiser ses financements et de s’assurer que ceux-ci sont dépensés sur des projets qui génèreront croissance et revenus d’exportation.

Georgieva a d’ors et déja obtenu le soutien du président égyptien Abdel Fattah El-Sissi et du président rwandais Paul Kagame, qui a twitté : « Je ne vois pas de candidat plus approprié. Vous avez le soutien de mon pays et le mien. Je vous souhaite beaucoup de succès».

Un parcours solide

Georgieva a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1993 en tant que directrice du département de l’environnement, supervisant la stratégie, les politiques et les prêts. En 2010, elle a quitté la banque après avoir été nommée commissaire européenne chargée de l’aide humanitaire et de la gestion des crises.

Au cours de ses quatre années de mandat, elle a géré l’un des plus importants budgets d’aide humanitaire au monde, présidant un engagement de 950 millions de dollars pour la sécheresse et la famine dans la Corne de l’Afrique en 2011, puis fournissant 142 millions de dollars aux camps de réfugiés au Soudan et au Sud-Soudan.

En 2017, elle est retournée à la Banque mondiale en tant que directrice générale de la Banque internationale pour la reconstruction, le développement et de l’Association internationale de développement. À ce poste, elle a dirigé la stratégie et les opérations de développement durable, renforçant ainsi ses liens avec les dirigeants africains et les défis auxquels ils sont confrontés.

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