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Au XVIIIe siècle, le Maroc, sous la dynastie alaouite, cherchait à préserver son indépendance face aux ambitions coloniales des puissances européennes. La France, quant à elle, était une nation en pleine expansion, cherchant à étendre son influence en Méditerranée et en Afrique du Nord. Les relations entre les deux pays étaient complexes, oscillant entre coopération et confrontation.
Petit retour en arrière… Des corsaires, souvent d’anciens musulmans réfugiés ayant quitté l’Espagne après la Reconquista, opéraient en Afrique du Nord et attaquaient les navires européens, en partie pour se venger de l’expulsion des musulmans ibériques. Depuis les villes de Salé et de Rabat au Maroc, plusieurs opérations furent menées. Parmi eux, des raids sur les villes côtières européennes, y compris en France, pour capturer des esclaves destinés à être vendus au Proche-Orient et en Afrique du Nord.
Les tensions avec les corsaires barbaresques se poursuivirent jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, aboutissant à d’autres bombardements français sur Salé et Rabat en 1765.
Larache, une ville portuaire stratégique située sur la côte atlantique du Maroc, était alors un centre névralgique de commerce et de défense. La ville, sous contrôle marocain, était fortifiée et possédait un port important. Pour la France, Larache représentait une menace potentielle pour ses intérêts commerciaux et maritimes dans la région.
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Plus tard cette année-là, la France lança sa première tentative d’invasion du territoire marocain avec le bombardement de Larache, causant entre 200 et 300 morts.
Les prémices de l’affrontement
Les tensions s’intensifièrent au début de 1765 lorsque des pirates, basés à Larache, pour se protéger, commencèrent à attaquer les navires marchands français. Ces actes de piraterie étaient perçus par la France comme une atteinte directe à sa souveraineté et à sa sécurité maritime. En réponse, le gouvernement français décida d’envoyer une expédition punitive pour neutraliser cette menace.
Le roi Louis XV ordonna alors au duc de Choiseul, ministre de la Guerre et de la Marine, de préparer une flotte pour attaquer Larache. La flotte, composée de plusieurs navires de guerre et de troupes de marine, était placée sous le commandement de l’amiral Louis Charles du Chaffault de Besné. L’objectif était clair : bombarder la ville et détruire les installations portuaires.
Le 24 juin 1765, la flotte française arriva en vue de Larache. Les forces françaises commencèrent immédiatement le bombardement de la ville. Les canons des navires ouvrirent le feu sur les fortifications et les infrastructures portuaires. La résistance marocaine, bien que déterminée, fut rapidement submergée par la puissance de feu supérieure des navires français.
Pendant quatre jours, les navires français bombardèrent la ville sans relâche. Les habitations, les entrepôts et les défenses côtières furent gravement endommagés. Les pertes humaines furent lourdes des deux côtés. Les Marocains, malgré leur bravoure, ne purent empêcher les forces françaises de mener à bien leur mission destructrice.
De lourdes répercussions
Le bombardement de Larache eut des conséquences immédiates et à long terme pour les deux nations. Pour le Maroc, cette attaque fut un coup dur, mettant en lumière la vulnérabilité de ses côtes face aux puissances européennes. Le pays a compris la nécessité de moderniser ses défenses et de renforcer sa marine pour protéger son territoire.
Du côté français, les vainqueurs en ressortent fiers. Le succès de l’expédition démontra sa capacité à projeter sa puissance militaire à l’étranger. Cependant, cette démonstration de force ne fit qu’exacerber les tensions avec les autres puissances européennes, notamment l’Espagne et la Grande-Bretagne, qui voyaient d’un mauvais œil l’expansion française en Méditerranée et en Afrique du Nord.
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Sur le plan diplomatique, l’affaire Larache incita les deux nations à reconsidérer leurs relations. Des négociations s’ensuivirent, visant à établir un cadre de coopération et de paix. En 1767, un traité fut signé entre la France et le Maroc, marquant une période de relative stabilité et de collaboration.
Cette affaire reste un épisode clé de l’histoire franco-marocaine. Elle illustre les dynamiques complexes de la politique internationale du XVIIIe siècle, où les ambitions coloniales et les rivalités maritimes jouaient un rôle crucial. Elle souligne également la résistance des nations non-européennes face à l’expansion coloniale, un thème récurrent de l’histoire moderne.
Aujourd’hui, Larache est une ville marocaine prospère, riche de son histoire et de sa culture. Les vestiges de ses fortifications témoignent du passé tumultueux de la région. L’affaire Larache est commémorée comme un symbole de résilience et de résistance face à l’adversité.
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