Accueil / Monde

Est-ce la fin du Brexit ? Les options de Boris après sa double défaite

Temps de lecture

Le divorce avec l’Union Européenne le 31 octobre est devenu impossible, après la double défaite de Boris Johnson face aux députés de la chambre commune. Quelles sont les options possibles qui se présentent après le fiasco du Brexit sans accord de Johnson ?

Boris Johnson a subi une double défaite à la Chambre des communes mercredi soir. Tout d’abord, les députés ont voté à une écrasante majorité en faveur d’un projet de loi visant à bloquer le Brexit sans accord, vuque pour le moment aucunaccord n’a été négocié ni conclu entrele Premier ministre et l’UE. Puis, après que Johnson a insisté sur la nécessité de tenir des élections générales, le projet de loi ayant  » paralysé  » ses négociations sur le Brexit, les députés ont également rejeté cette motion.

Johnson était certain que les députés se prononceraient en faveur d’une élection générale anticipée le 15 octobre, affirmant que le projet de loi – qui l’oblige à demander une prolongation du délai du Brexit si aucun accord n’a été conclu avant le 19 octobre – le rend incapable de négocier un accord avec l’UE

Il avait besoin des deux tiers des députés pour voter en faveur d’une élection éclair en vertu de la Loi sur les législatures à durée déterminée, mais le résultat n’a vu que 298 votes en faveur de la motion et 56 contre – 136 votes de moins que la majorité des deux tiers dont il avait besoin.

Aujourd’hui, la Chambre des Lords a porté un nouveau coup au Premier ministre en s’engageant à adopter le projet de loi avant le vendredi après-midi (6 septembre).

Avec des obstacles à chaque tournant, voici les trois manœuvres possibles que Boris Johnson pourrait maintenant envisager :

1. Le gouvernement refuse de donner le consentement royalau projet de loi

Le consentement royala lieu lorsque la Reine accepte officiellement de transformer en loi un projet de loi qui a été adopté par les deux chambres du Parlement – la Chambre des communes et la Chambre des lords.

Le gouvernement ne peut pas catégoriquement refuser de le faire, mais il peut tenir jusqu’après la prorogation la semaine prochaine, après laquelle tous les projets de loi sans consentement royal sont rejetés.

Toutefois, cette mesure inciterait presque certainement les députés rebelles à chercher de nouveaux moyens de contourner le Premier ministre, ce qui serait du jamais vu sur le plan constitutionnel.

2. Le gouvernement cherche à obtenir des élections générales sans la majorité des deux tiers

Il y a une possibilité, quoique compliquée, pour le gouvernement de tenir des élections générales même si la motion ne recueille pas les 424 voix dont il a besoin.

Le Premier ministre peut proposer un projet de loi d’une seule ligne sur le modèle du projet « nonobstant les dispositions de la Loi sur les parlements à durée déterminée, et il y aura une élection générale le 15 octobre », qui ne nécessitera qu’une majorité simple pour être adoptée.

Mais dans un scénario où les travaillistes s’opposent au plan d’électionanticipéede Johnson, il est possible que le gouvernement ait du mal à y parvenir.

De plus, il faudrait qu’il reçoive un consentement royal avant la prorogation, lundi prochain, par l’entremise des Lords.

Le Premier ministre serait alors probablement forcé de prendre la décision embarrassante d’annuler la prorogation du Parlement qu’il a demandée à la Reine la semaine dernière.

3. Le gouvernement organise un autre référendum

Si le projet de loi de prorogation est adopté, mais qu’une élection générale est impossible, Johnson sera bloqué.

En vertu de la loi, il sera contraint de demander une prolongation du délai de négociation de l’article 50 à la fin d’octobre s’il n’a pas d’abord obtenu un accord, allant à l’encontre de toutes ses promesses.

L’une des options qui s’offrent à lui est d’accepter que le référendum est le seul choix qui lui reste, puisque toutes ses tactiques ont été déjouées par le Parlement.

Cependant, le temps qu’il faudra pour élaborer une législation pour la tenue d’un référendum, puis pour l’organiser, retardera le Brexit bien au-delà du 31 octobre, et peut-être même jusqu’au 31 janvier, date proposée par les députés rebelles.

Alors, il serait peut-être plus judicieux pour Johnson d’admettre sa défaite et de se préparer à un départ le 31 janvier avec un accord qui conviendrait à toutes les parties concernées.

Dernier articles
Les articles les plus lu

France : le RN annonce qu’il va voter la motion de censure

Monde - Marine Le Pen a indiqué que le groupe RN déposerait une motion de censure après l'utilisation du 49.3 par Michel Barnier.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

UE : le chômage connait une stabilité historique

Monde - Le taux de chômage dans la zone euro s’est maintenu à 6,3 % en octobre 2024, son plus bas niveau depuis qu’Eurostat a commencé à compiler ces données en 1998.

Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024

Joe Biden gracie son fils Hunter

Monde - Le président américain sortant Joe Biden a accordé la grâce à son fils Hunter, quelques semaines avant la fin de son mandat.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Bangladesh : près de 500 morts dus à la dengue en 2024

Monde - Le Bangladesh est confronté à une crise sanitaire avec l’épidémie de dengue qui a déjà causé 494 décès depuis janvier 2024, selon la direction générale des services de santé (DGHS).

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Trump : nominations et affaire de famille

Monde - Le poste d'ambassadeur des États-Unis en France n'est jamais donné à la légère. Eh bien, Trump, vient de nommer le père de son gendre à ce prestigieux poste.

Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024

Deuxième jour de trêve : première frappe israélienne contre le Hezbollah

Monde - L'armée israélienne a annoncé avoir mené une frappe aérienne sur une installation du Hezbollah dans le sud du Liban, marquant la première violation de la trêve fragile.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview

Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome

Farah Nadifi - 28 novembre 2024

Le Mexique met en garde contre les tarifs douaniers américains

Monde - Selon Ebrard, ces tarifs douaniers risquent de coûter 400.000 emplois aux États-Unis et de freiner la croissance économique

Farah Nadifi - 28 novembre 2024
Voir plus

Google aurait développé une intelligence artificielle « sensible », voire « consciente »

Monde - Le chercheur Blake Lemoine travaillait sur LaMBDA, une intelligence artificielle de Google conçue pour créer des chatbots. Ses échanges avec la machine l’ont conduit à penser que celle-ci manifesterait des formes de conscience.

Atika Ratim - 19 juin 2023

Une réplique de la grotte Cosquer ouvre ses portes à Marseille

Monde - Il aura fallu des années pour comprendre l’importance des œuvres pariétales qu’abrite depuis des dizaines de millénaires la grotte Cosquer, découverte en 1985 par le plongeur du même nom. Sa richesse reste toutefois inaccessible pour le grand public

Atika Ratim - 19 juin 2023

Affaire Ghezzar : le Club des avocats porte plainte à Paris pour propos antisémites

Monde - Le Club des avocats porte plainte à Paris contre Mehdi Ghezzar pour antisémitisme et diffamation.

Chaima Aberni - 29 août 2024

Syrie – États-Unis : un partenariat pour la paix et la justice

Monde - Alors que la Syrie traverse une période historique de transition, les États-Unis intensifient leurs efforts diplomatiques et humanitaires pour soutenir le peuple syrien.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Décès du président iranien Ebrahim Raïssi suite à un crash d’hélicoptère

Monde - Le président iranien Ebrahim Raïssi vient d’être déclaré mort suite au crash de son hélicotère, le dimanche 19 mai.

Sabrina El Faiz - 20 mai 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire