Accueil / Économie

Indemnité de retard : Les TPE toujours mal comprises

Temps de lecture

Image d'illustration © DR

Le taux des indemnités de retard passe de 9,25 % à 5,25 % jusqu’en 2020. À partir du 1er janvier 2021, le tarif applicable sera de 6,25 %. Quasiment personne n’applique les intérêts de retard. Les petites et moyennes entreprises souffrent le plus des délais de paiement. Et, elles ne facturent pas des pénalités de retard à leurs clients de peur de les perdre. Dans le même temps, elles sont taxées sur cela. Maintenir ce dispositif reviendrait quelque peu à ignorer la réalité des TPE et PME et de les accabler. À moins que chacun prenne ses responsabilités.

Le comportement des entreprises en matière de délais de paiement ne s’améliore pas, en témoigne la dernière enquête de Bank Al-Maghrib. L’État a accédé à l’une des requêtes de la CGEM en baissant le taux des indemnités de retard de 9,25 % à 5,25 %. Ce nouveau tarif sera appliqué jusqu’en 2020 avant de passer à 6,25 % dès le 1er janvier 2021. Le nouveau barème vient d’être publié au Bulletin Officiel.

Une mesure non adaptée

Dans la pratique, quasiment personne n’applique les intérêts de retard. Les petites et moyennes entreprises souffrent le plus des délais de paiement. Et, elles ne facturent pas des pénalités de retard à leurs clients de peur de les perdre. Dans le même, temps elles sont taxées par le fisc si elles ne le font pas. C’est une double peine. La réduction du taux des indemnités de retard va réduire la pression, mais, le maintien de ce dispositif actuellement revient quelque peu à ignorer la réalité des entreprises et d’accabler un peu plus les petites et moyennes entreprises.

Il faudra être plus imaginatif et courageux pour mieux protéger les TPE et PME des mauvais payeurs. En France par exemple, pays auquel le Maroc se compare souvent, même s’ils ne sont pas dans la même catégorie, le ministère des Finances n’a pas hésité a infligé une amende importante au groupe EDF pour avoir payé en retard certains de ces fournisseurs. Un scénario de ce type est inimaginable au Maroc à moins que chacun ne prenne ses responsabilités. Payer son fournisseur en retard à cause d’une mauvaise organisation interne ou du mépris pour plus petit que soit est fortement répréhensible. Dans de nombreux cas, on n’est malheureusement dans cette situation.

Le public doit montrer l’exemple, le privé peine à suivre

Lors de la dernière réunion de l’Observatoire des délais de paiement, le ministre des Finances a rappelé à l’ordre les dirigeants des établissements et entreprises publics (EEP) qui sont hors la loi. Les patrons de ces structures sont priés d’accélérer la mise en œuvre des dispositions de la circulaire du 18 septembre 2018 en instaurant de nouvelles actions dont la publication sur le Portail de l’Observatoire des Délais de Paiement au niveau des EEP, à partir d’octobre 2019.

Mais, le mal des délais de paiement sévit davantage dans le privé. Ayant un faible pouvoir de négociation, les TPE et PME sont obligées d’accorder des délais très longs à leurs clients pour ne pas perdre un marché. Certaines entreprises sont obligées de répercuter sur leurs fournisseurs leurs difficultés de trésorerie parce qu’elles-mêmes sont confrontées à des délais très longs.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Lancement des concertations pour définir la feuille de route du commerce extérieur 2025-2026

Économie - Le siège de la Wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra a accueilli, jeudi, une réunion de concertation régionale sur l'élaboration de la feuille de route pour le commerce extérieur du Maroc pour la période 2025-2026.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

La bourse de Casablanca signe un partenariat avec l’Ethiopian securities exchange

Économie - La bourse de Casablanca et l’Ethiopian securities exchange ont signé un accord de coopération stratégique visant à renforcer leurs liens et à accélérer le développement des marchés des capitaux en Afrique.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

PWC Maroc dévoile les priorités des directeurs financiers en 2025

Économie - L’étude révèle que pour 2025, le pilotage de la performance va devenir la priorité principale des directions financières, passant de la deuxième à la première place dans leur agenda stratégique.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Services marchands non financiers : 48% des patrons anticipent une hausse de l’activité au T4-2024 (HCP)

Économie - Selon le HCP, les chefs d’entreprises du secteur des services marchands non financiers (SMNF) affichent des anticipations pour le quatrième trimestre 2024.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

HCP : 69% des grossistes prévoient à une stabilité des ventes au T4-2024

Économie - Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 69% des grossistes prévoient une stabilité, tandis que 25% envisagent une hausse.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Lancement de l’opération de recensement général du cheptel national 2024 à Taounate

Économie - L'opération de recensement général du cheptel national 2024 vient d'être lancée avec succès au niveau de la province de Taounate.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Mutandis SCA : émission obligatoire ordinaire par placement privé de 300 MDH

Économie - Cette opération a été structurée en deux tranches remboursables par amortissement progressif sur une période de 5 ans.

Mbaye Gueye - 12 décembre 2024

Le Maroc, destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille

Économie - e Maroc s’est affirmé comme la destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille en 2024.

Mbaye Gueye - 11 décembre 2024
Voir plus

Horizon 2030 : ces grands chantiers qui transformeront Casablanca

Économie - Casablanca se prépare activement à être sous les feux des projecteurs internationaux à l’horizon 2030.

Hajar Toufik - 7 mai 2024

Conseil de la concurrence : soupçons d’entente sur les prix dans le secteur de la sardine

Économie - Le Conseil de la concurrence lance une enquête sur les soupçons d'entente sur les prix dans le secteur de l'approvisionnement en sardine, visant à protéger les consommateurs et à maintenir l'intégrité du marché.

Chaima Aberni - 30 avril 2024

La dette extérieure du Maroc a doublé en 10 ans

Économie - La dette extérieur (69 Mds $) dollars équivaut à 50% du revenu national brut (RNB) et représente près de 110% des revenus de l’export.

Mbaye Gueye - 7 décembre 2024

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire