Emmanuel Macron a déclaré que les dirigeants du Groupe des Sept se réunissant ce samedi à Biarritz, en France, doivent se concentrer sur les incendies de la forêt amazonienne, établissant ainsi le premier ordre du jour du sommet.
« Notre maison brûle. Littéralement », a écrit le président français dans un tweet jeudi soir. « C’est une crise internationale». Il a l’intention d’introduire le sujet dans son discours d’ouverture lors du dîner informel du samedi, et ce sera le premier sujet à aborder le lundi prochain.
Mais en plaçant l’urgence environnementale en tête de l’agenda du G-7, il risque un combat géopolitique qu’il ne peut gagner s’il tente d’obtenir une réponse de Donald Trump, qui s’est déjà retiré de l’Accord de Paris sur le climat et qui est sceptique à long terme quant aux menaces pesant sur l’écologie mondiale.
Le leader brésilien Jair Bolsonaro, qui a repris l’approche de Trump sur les questions environnementales, a déjà réagi violemment. Il a déclaré que discuter des incendies sans l’implication de son pays montrait une « mentalité coloniale qui ne correspond pas au XXIe siècle ».
« Je regrette que le président Macron cherche à utiliser les affaires intérieures du Brésil et d’autres pays amazoniens à des fins politiques», a déclaré Bolsonaro dans un tweet.
Le bureau de Macron a ajouté que, dans ce contexte, la France s’opposerait à l’accord agricole UE-Mercosur conclu plus tôt cette année entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay).
« Compte tenu de l’attitude du Brésil ces dernières semaines, le président de la République ne peut que constater que le président Bolsonaro lui a menti lors du Sommet d’Osaka », a dit une source à la présidence française. « Les décisions et propos du Brésil ces dernières semaines montrent bien que le président Bolsonaro a décidé de ne pas respecter ses engagements climatiques ni de s’engager en matière de biodiversité », a-t-elle ajouté. « Dans ces conditions, la France s’oppose à l’accord Mercosur en l’état. » La raison de la position française « est l’inaction de Jair Bolsonaro face au changement climatique, y compris sur les incendies », a précisé l’Élysée.
La France et le Brésil ont un passé chargé quand il s’agitde l’Amazonie. Dans les années 1980, François Mitterrand a provoqué l’indignation de l’Amérique du Sud lorsqu’il a proposé que le Brésil cède sa souveraineté sur certaines parties de la forêt tropicale en insinuant que celle-ci était le patrimoine de l’humanité entière. Les préoccupations du Brésil au sujet de sa souveraineté sur l’Amazonie ont marqué un tournant décisif dans la politique environnementale avant le sommet environnemental de Rio en 1992.
Dans l’ensemble, les Brésiliens acceptent mieux les préoccupations internationales de nos jours. Mais avec les critiques croissantes sur le nombre record d’incendies cette année, le gouvernement de Brasilia se met sur la défensive.
Alors que Macron tente de mobiliser une intervention mondiale face à l’urgence climatique, Trump s’efforce de réduire les restrictions sur les émissions de CO2 aux États-Unis. Cette semaine, il a attaqué les constructeurs automobiles pour leur opposition à un plan visant à réduire les exigences en matière de rendement énergétique.
Le leader français trouvera certainement un allié dans le Canadien Justin Trudeau et l’Allemande Angela Merkel. Cette dernière avait déjà eu une altercation avec Bolsonaro lors du G-20 de juin à Osaka, après avoir critiqué sa politique environnementale et a réduit l’aide financière octroyée à l’Amazonie. Bolsonaro a répondu à Merkel qu’elle était obsédée par l’environnement et qu’elle devrait utiliser l’argent pour reboiser l’Allemagne.
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a déclaré ce vendredi que Merkel soutient l’appel de Macron parce que l’incendie « alarmant et menaçant » de l’Amazonie est un problème international. La porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson, Alison Donnelly, a déclaré aux journalistes à Londres qu’il était « extrêmement préoccupé » et qu’il profiterait du G-7 pour appeler à « des efforts visant à protéger la nature et à combattre le changement climatique ».
Mais la configuration actuelle du G-7 ne permettra pas à Macron d’aller de l’avant. Trump a déchiré le communiqué de l’an dernier et ne veut pas être pris au piège. Johnson est impatient de resserrer ses liens avec Trump et est en désaccord avec ses alliés européens au sujet du Brexit. L’Italie est embourbée dans une crise politique chaotique dans son pays et n’a pas de Premier ministre. Il est peu probable que le Japon prenne des risques — il s’inquiète davantage des retombées de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Tout cela indique que Macron risque de se retrouver tout seul face à ce problème s’il essaie de trouver une solution aux incendies. Un responsable français, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré qu’il ne pouvait anticiper la position de Trump, ni même les actions concrètes que le groupe pourrait entreprendre.
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