Image d'illustration. © DR
L’année précédente a été marquée par une forte inflation, une sécheresse successive, un resserrement monétaire, une croissance modeste, et une catastrophe sismique, mais également par des records d’exportations dans l’industrie automobile, une affluence touristique importante, et des transferts substantiels des expatriés qui ont renforcé les réserves en devises étrangères.
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La sécheresse : un défi pour l’économie et l’agriculture en 2024
La rareté des pluies est devenue une réalité au Maroc, avec des saisons sèches depuis 2019, affectant négativement la croissance économique, prévue pour s’améliorer cette année à 3,2%, contre 2,7% en 2023 selon la Banque Centrale.
La sécheresse continue représente un défi majeur en 2024, car l’économie du pays dépend encore largement de l’agriculture, en termes d’emploi et de fourniture de produits alimentaires à des prix abordables. Le secteur agricole contribue à 14% du PIB national et emploie plus de 40 % de la population. La performance de ce secteur est cruciale pour la croissance, étant affectée par une saison de pluies faible et irrégulière.
Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a décrit récemment la situation actuelle du pays comme «délicate et critique» en raison de la sécheresse. Mais les récentes précipitations ont eu un impact positif sur la situation hydrique. Comparées aux années normales, elles ont réduit le déficit hydrique de 70% à 57%, et par rapport à l’année précédente, de 37%. Cependant, malgré cette amélioration, le taux de remplissage des barrages est actuellement de 23,2%, en baisse par rapport aux 31,7% enregistrés l’année dernière.
Le défi du ralentissement de la croissance mondiale et de la demande externe
Le ralentissement de la croissance mondiale représente un autre défi pour le Maroc, car la demande externe est un indicateur important pour la performance des exportations, notamment vers le marché de l’Union européenne, qui reçoit plus de 60% des produits et services marocains.
Le Fonds Monétaire International prévoit que la croissance économique mondiale ralentira de 3% en 2023 à 2,9% en 2024, et que dans la zone euro, la croissance ne dépassera pas 1,2%, légèrement supérieure à la prévision de 0,7% pour l’année précédente.
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Réduction de l’inflation
Face aux défis économiques actuels, la réduction de l’inflation en 2023, tombée à 6,1% après avoir atteint 6,6% en 2022, constitue une évolution positive pour la population marocaine. Cette diminution est prévue pour continuer, avec des taux d’inflation attendus à environ 2,4% en 2024 et 2025. La baisse notable du taux d’inflation annuel en décembre 2023, à 3,4%, la plus faible depuis janvier 2022, est principalement due à un ralentissement de l’inflation alimentaire. Ces tendances montrent un retour progressif vers la stabilité économique, se rapprochant de l’objectif d’inflation de 2%.
Bank Al-Maghrib
Comme ses homologues dans le monde, Bank Al-Maghrib a mené une campagne de resserrement monétaire de septembre 2022 à mars 2023, augmentant les taux d’intérêt trois fois pour un total de 150 points de base à 3% actuellement, le plus élevé depuis 2014. Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a déclaré à Bloomberg Asharq que «l’évolution du niveau d’inflation au premier trimestre de la nouvelle année déterminera la décision sur les taux d’intérêt en mars prochain».
Dans cette direction, les analystes du centre de recherche d’Attijariwafa Bank, prévoient de commencer une politique d’assouplissement monétaire l’année prochaine avec une baisse des taux d’intérêt pour soutenir l’investissement et la croissance.
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La résilience des exportations automobiles et les ambitions de croissance
Malgré les crises successives, les exportations de voitures ont résisté de manière remarquable au cours des deux dernières années et devraient atteindre des niveaux record dans les années à venir, dépassant les ventes de phosphate et de ses dérivés, qui étaient le plus grand produit exporté par le pays.
Le Maroc ambitionne de doubler sa capacité de production annuelle à deux millions de voitures d’ici 2030, contre 700.000 actuellement, grâce aux usines de Stellantis et Renault, où des voitures thermiques et électriques sont produites, la plupart étant exportées vers le marché européen.
L’année dernière a également vu le lancement de la première marque locale de voitures, NEO, ajoutant un élan supplémentaire au secteur. Les développements économiques mondiaux affectent les flux d’investissement, en particulier dans les secteurs de pointe tels que les énergies renouvelables et l’hydrogène vert. D’où la nécessité de renforcer l’investissement local grâce au nouveau pacte d’investissement, qui offre des incitations pour augmenter la part de l’investissement privé du tiers actuel à deux tiers d’ici 2035.
Le tourisme, pilier de la résilience économique
Le tourisme représente un autre secteur contribuant à la résilience de l’économie marocaine. Le pays a accueilli 14 millions de touristes en un an, dépassant l’année précédant la pandémie, générant des revenus de 9,6 milliards de dollars, en hausse de 15,8% en glissement annuel.
L’objectif fixé par le gouvernement est d’accueillir environ 17,5 millions de touristes en 2026 et près de 26 millions d’ici la fin de la décennie. Avec l’accueil de la Coupe du Monde 2030 aux côtés de l’Espagne et du Portugal, et l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations en 2025, on s’attend à ce que ces événements stimulent de nombreux secteurs, notamment l’immobilier, le tourisme, les banques, les transports, ainsi que les infrastructures telles que les routes, les stades et les hôtels.
Le commerce extérieur au vert, malgré un déficit croissant
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