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2022 : une année qui restera dans les annales

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Si l’année 2022 a été celle où le monde a frôlé une Troisième Guerre mondiale avec les soubresauts du conflit russo-ukrainien, le Maroc a vécu intensément les douze derniers mois. Entre difficultés et incertitudes, l’espoir est réapparu pendant les dernières semaines d’une année qu’on ne risque pas d’oublier. Retour sur les évènements marquants de cette année exceptionnelle.

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En présidant la dernière réunion du Conseil de gouvernement de cette année 2022, le jeudi 29 décembre, Aziz Akhannouch a tenu à faire une sorte de bilan de l’action gouvernementale. Akhannouch a parlé d’une «une année de réalisations socio-économiques, en dépit d’une conjoncture contraignante marquée par la crise sanitaire, les tensions géopolitiques et le manque de précipitations». Le chef du gouvernement s’est arrêté notamment sur la mise en œuvre du chantier de généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et sur l’accord historique conclu avec les partenaires sociaux. Mais il a oublié de citer certains sujets qui fâchent…

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Spirale inflationniste

Le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch a limité la casse pendant l’année 2022 malgré la spirale inflationniste qui a éprouvé les Marocains avec une flambée généralisée et inégalée des prix. À fin novembre, le Haut-Commissariat au plan (HCP) annonçait une progression de 6,5% de l’Indice des prix à la consommation (IPC). Les citoyens n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

manifestation

Manifestation contre la cherté de vie © DR

Les prix des produits alimentaires et énergétiques sont au plus haut depuis des mois et, à part l’effort fourni par le gouvernement en matière de compensation du gaz butane, de la farine et du sucre, les ménages subissent les différentes augmentations sans percevoir les prémices d’un retour à la normale. Seule mesure exceptionnelle décidée par le gouvernement : le soutien apporté aux professionnels du transport dont la 8e vague d’aide a été débloquée il y a quelques jours.

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Interrogé auparavant par LeBrief.ma, l’économiste Abdelghani avait estimé que, depuis la crise sanitaire et le déclenchement de la guerre en Ukraine, nous avons vécu une superposition de deux crises, la demande causée par le confinement suivi d’un choc de l’offre, principal moteur de l’inflation. «À l’instar de tous les gouvernements du monde, le gouvernement Akhannouch fait face au dilemme entre la sanctuarisation de la résilience économique pour sauvegarder le pouvoir d’achat ou l’aggravation de la dette publique et le déficit budgétaire (…) Désormais, le pouvoir d’achat structure tout, les Marocains s’attendaient à « l’indemnité inflation », pour eux elle devait se trouver dans le prix de l’essence et du gasoil et ils sont des millions à penser que le gouvernement avait cette possibilité», estimait-il.

La majorité tient bon

La résilience du peuple a permis de maintenir une certaine paix sociale. Quant à la majorité composé du trio RNI-PAM-PI, elle a globalement tenu bon malgré quelques divergences et même le remaniement annoncé fin août n’a jamais eu lieu. «Sincèrement, à mon sens, malgré les faiblesses citées par ci et par là, je pense que la cohésion gouvernementale reste assez solide (…). À ce jour, nous n’avons pas constaté que cette alliance tripartite a été fragile autant sur le plan national ou local. D’ailleurs, les déclarations faites par les chefs de ces partis ou encore par les responsables à l’occasion de congrès régionaux, universités d’été ou autres regroupements partisans confortent cette tendance de la cohésion», avait jugé le politologue Ali Lahrichi en répondant à une question de LeBrief.ma.

Réunion de la majorité, présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch © DR

Ceci étant, la nomination de secrétaires d’État qui devaient intervenir quelques semaines après la nomination de l’exécutif a été écartée sans raison valable.

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L’échiquier politique évolue

L’année 2022 a aussi été marquée par la réélection d’Akhannouch à la tête du RNI. Pour les autres grands partis de l’échiquier politique marocain, leurs congrès ont abouti à des résultats mitigés. Le PPS a connu la reconduction de Mohamed Nabil Benabdallah en tant que secrétaire général pour un 4e mandat. L’UC et le MP se sont inscrits dans un changement de leadership avec l’élection de Mohamed Joudar à la tête du parti du cheval et de Mohamed Ouzzine comme nouveau patron du parti de l’épi.

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L’économie nationale prise en tenaille

2022 restera une année mitigée pour l’économie nationale. C’est une année avec un taux de croissance qui ne dépasserait pas les 0,8%, très bas par rapport aux prévisions initiales (3,2%). Mais c’est aussi l’année de reprise de certains secteurs comme le tourisme qui affiche des résultats exceptionnels. La superposition de deux crises (pandémie de Covid-19 et guerre en Ukraine) ainsi que la sécheresse qui a plombé l’activité du secteur primaire ont aussi causé des dommages certains aux couches populaires et à la classe moyenne. De l’aveu même du patron du HCP, Ahmed Lahlimi, la crise a fait perdre au Maroc deux ans et demi de croissance.

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Fort heureusement, certains indicateurs des échanges extérieurs ont connu une évolution positive. Selon l’Office des changes, l’industrie automobile, premier secteur exportateur, a performé. Les ventes du secteur automobile se sont élevées à 100,37MMDH à fin novembre 2022, en hausse de 35% par rapport à une année auparavant. Aussi, les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont bondi de 14,6% à 99,5 milliards de dirhams (MMDH) au titre des onze premiers mois de 2022.

Grand pourvoyeur de devises, après deux années de disette, le secteur touristique a connu une embellie sans précédent malgré une ouverture tardive des frontières au mois d’avril. Le secteur a non seulement rattrapé son retard, mais il a carrément dépassé le niveau pré-pandémie. Les recettes voyages, sous l’effet de la reprise, ont plus que doublé, passant de 32,28 MMDH à fin novembre 2021 à 81,72 MMDH à fin novembre dernier. Ces recettes affichent une hausse de 153,2% par rapport à la même période de l’année 2021 et dépassent le niveau atteint à fin novembre 2019 (72,86 MMDH).

2022, une année qui redonne des couleurs au tourisme

Des touristes à la place Jemaâ El Fna à Marrakech © DR

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L’année 2022 a aussi été marquée par deux hausses du taux directeur, décidées par Bank Al-Maghrib (BAM). Cette politique restrictive priorise le soutien de la stabilité des prix. Au volet financier toujours, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a autorisé en cette année l’assurance Takaful complétant ainsi l’écosystème de la finance participative. Un préalable pour un développement pérenne en 2023…

Succès diplomatiques

Le Maroc a réalisé des succès majeurs en 2022 par rapport à la question du Sahara. 40% des États africains et cinq groupements régionaux ont désormais des consulats à Laâyoune et Dakhla. Idem pour plusieurs pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Le Royaume a aussi obtenu le ralliement de plusieurs puissances occidentales à son plan d’autonomie présenté en 2007.

Lire aussi : Déblocage de la crise de visas : la France courtise-t-elle le Maroc??

La diplomatie marocaine a tout d’abord réussi à rallier l’Espagne à son plan d’autonomie. Jamais depuis le déclenchement de ce conflit, l’ancienne puissance administrante n’avait pris position en faveur du Royaume. L’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et la France reconnaissent désormais la pertinence du plan marocain d’autonomie pour le règlement de ce différend régional.

Maroc-Espagne : pleine satisfaction de la mise en œuvre de la feuille de route bilatérale (Bourita)

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, en compagnie de son homologue espagnol, José Manuel Albares © DR

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Leadership africain

Le 1?? avril de cette année, le Maroc a entamé son second mandat au CPS de l’UA. Au cours de ce second mandat de trois années, le Royaume œuvre pour donner un nouveau dynamisme à l’action du Conseil, eu égard à l’expérience et aux efforts accomplis depuis plusieurs années par le Maroc dans la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique.

En octobre dernier, le Maroc a présidé le CPS de l’UA. La présidence marocaine du Conseil pour le mois d’octobre a été marquée par l’organisation de plusieurs réunions d’une grande importance pour le continent africain. Il s’agit de deux réunions ministérielles consacrées aux thématiques «le développement et la déradicalisation comme leviers pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent » et «Dérèglement climatique, paix et sécurité : renforcer la résilience et l’adaptation pour la sécurité alimentaire dans les États insulaires africains». Au cours de sa présidence, le Maroc a abrité une conférence politique, à Tanger du 25 au 27 octobre 2022, portant sur «la promotion du Nexus Paix, Sécurité et Développement, perspective d’une intégration régionale».

Misant sur la coopération Sud-Sud, le Maroc a fait de la concrétisation du Gazoduc Nigeria-Maroc une priorité. Une dizaine de mémorandums d’entente ont été signés avec des institutions régionales, financières et étatiques de plusieurs pays, prouvant une nouvelle fois l’intérêt que suscite ce méga-projet aussi bien en Afrique qu’en Europe.

Gazoduc Nigeria-Maroc : signature à Rabat de cinq mémorandums d’entente tripartites

Cinq mémorandums d’entente (MoU) tripartites ont été signés, lundi 5 décembre 2022 à Rabat, dans le cadre du projet de Gazoduc Nigeria-Maroc © DR

Le seul sujet qui n’a connu aucune avancée notoire est celui des relations avec l’Algérie. Le Sommet de la Ligue arabe organisé début novembre à Alger avec la participation du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, n’a permis aucun dégel. La dernière interview accordée par le président Tebboune n’arrangera certainement pas les choses. Dans les colonnes du quotidien français Le Figaro publié jeudi 29 décembre, le chef de l’Etat algérien a affirmé que si son pays a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, c’est pour éviter la guerre. À méditer…

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On n’oubliera pas…

Cette année a connu certains événements tragiques au Maroc. Au mois de février, un petit ange nous a quittés. Le petit Rayan a perdu la vie au fond d’un puits dans la région de Chefchaouen. L’opération de sauvetage qui a duré cinq jours n’a pas permis de sauver le garçonnet qui a ému le monde entier.

Lire aussi : Décès de Rayan : les leçons à tirer de ce drame

En juin dernier, un drame migratoire est survenu à Bab Melilia. 27 migrants subsahariens ont perdu la vie dans essayer de pénétrer dans le préside occupé.

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Retour à la normale

Le retour à une vie normale a aussi été opéré en 2022. Après deux ans de pandémie, les Marocains ont pu presque reprendre leur vie d’avant. L’année a été marquée par le retour généralisé de quasiment tous les festivals. Et le public a répondu présent dans une sorte de « revenge festival ». Seul Mawazine manquait à l’appel. Le festival de musique de la capitale reviendra pour sa 19e édition en 2023.

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Exploit historique

2022 restera à jamais gravée dans la mémoire collective des Marocains. La qualification des Lions de l’Atlas au carré final de la Coupe du monde de football est un exploit historique, le premier d’une sélection africaine. Les Lions terminent l’année à la 11? place mondiale et 1re place africaine. Les clubs marocains sont aussi les maîtres des compétions continentales.

Le roi Mohammed VI reçoit le maillot de l’Equipe nationale avec l’inscription « Demi finale Coupe du monde Qatar 2022 » © MAP

Le Wydad de Casablanca a décroché la Ligue des champions et la Renaissance sportive de Berkane a raflé la Coupe de la CAF. Une consécration qui a offert un duel historique 100% marocain en Supercoupe de la CAF, remporté par les Berkanis.

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En athlétisme, Soufiane El Bakkali a brillé durant cette année 2022. El Bakkali a remporté le titre de champion du monde du 3.000m steeple, lors des Mondiaux d’Eugène, aux États-Unis. Classé dans le Top 5 de la liste finale des athlètes retenus pour les World Athletics Awards 2022, il a été élu meilleur athlète africain de l’année.

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