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Au début des années 1950, le Maroc, sous protectorat français depuis 1912, voit les tensions entre les autorités coloniales et les nationalistes marocains s’intensifier. Feu le roi Mohammed V, monté sur le trône en 1927, est de plus en plus perçu comme un symbole de l’unité nationale. Les autorités françaises, craignant la montée du nationalisme et les revendications de souveraineté, cherchent à contrôler davantage le Roi et à limiter son influence.
Le roi Mohammed V, conscient du poids de sa position, commence à exprimer plus ouvertement son soutien à l’indépendance du Maroc. Il multiplie les gestes de rapprochement avec les leaders nationalistes et refuse de signer des décrets qui iraient à l’encontre des intérêts du peuple marocain. Cette posture ferme alarme les autorités françaises. Celles-ci décident de passer à l’action pour briser cette opposition croissante.
L’exil forcé
Le 20 août 1953, jour tristement célèbre. Les autorités coloniales françaises procèdent à l’exil du roi Mohammed V et de sa famille. Ils sont rapidement transférés en Corse, puis à Madagascar, où ils seront maintenus en exil pendant plus de deux ans. Cette décision est justifiée par les Français comme une mesure nécessaire pour maintenir l’ordre et empêcher la propagation des idées nationalistes.
Pour les Marocains, cette décision est un choc. L’exil du Roi est perçu comme une attaque directe contre la dignité nationale et une tentative de déstabiliser le mouvement indépendantiste. Cependant, au lieu de démoraliser les Marocains, cet acte renforce leur détermination. La figure du roi Mohammed V en exil devient le symbole de la résistance et de l’injustice coloniale.
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L’exil de Mohammed V provoque une vague d’indignation à travers tout le Maroc. Des manifestations éclatent dans plusieurs villes, exprimant le rejet du régime colonial et la demande du retour du Roi légitime. Le mouvement nationaliste, qui jusque-là était en grande partie organisé par une élite intellectuelle, s’élargit et s’intensifie, touchant toutes les couches de la société marocaine.
Cette période voit également une intensification de la répression coloniale. Les autorités françaises, cherchant à étouffer toute opposition, multiplient les arrestations, les perquisitions et les violences contre les nationalistes. Malgré cela, la flamme de la résistance ne faiblit pas. Les Marocains, inspirés par le courage de leur Roi en exil, poursuivent leur lutte pour l’indépendance avec une ferveur renouvelée.
La vie en exil
À Madagascar, le roi Mohammed V et sa famille sont coupés de leur pays et de leur peuple. Les conditions de vie sont difficiles, marquées par l’isolement et les incertitudes quant à l’avenir. Cependant, le Roi reste ferme dans ses convictions. Il entretient une correspondance avec les leaders nationalistes marocains et continue de suivre de près l’évolution de la situation au Maroc.
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L’exil est également une période de réflexion pour le roi Mohammed V. Malgré les difficultés, il ne perd pas espoir et continue de croire en la justesse de sa cause. Son attitude inspire non seulement les nationalistes marocains, mais aussi d’autres peuples colonisés qui voient en lui un modèle de résistance face à l’oppression.
C’est ainsi que le 16 novembre 1955, sous la pression internationale et face à l’ampleur de la résistance marocaine, les autorités françaises acceptent de ramener le roi Mohammed V au Maroc. Son retour est accueilli par une liesse populaire sans précédent. Pour les Marocains, ce jour marque le retour de leur Roi et la victoire de leur lutte pour la liberté.
Peu après son retour, les négociations avec la France aboutissent à la signature de la déclaration d’indépendance du Maroc le 2 mars 1956. Le roi Mohammed V, en sa qualité de Souverain, devient alors le leader incontesté d’un Maroc désormais libre. Son exil à Madagascar, loin d’avoir affaibli sa position, l’a renforcée, faisant de lui une figure emblématique de la lutte anticoloniale.
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