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«L’arrêté des comptes nationaux du premier trimestre 2022 fait ressortir un net ralentissement de la croissance de l’économie nationale se situant à 0,3% au lieu de 2% durant le même trimestre de l’année précédente», prévient d’emblée le Haut-Commissariat au plan (HCP). Dans le détail, les activités non agricoles ont affiché une augmentation de 2,5% et celles du secteur agricole une baisse de 14,3%. Les statisticiens de l’institution dirigée par Ahmed Lahlimi soulignent que cette croissance, tirée par la demande intérieure, a été réalisée dans un contexte de forte inflation et d’aggravation du besoin de financement de l’économie nationale.
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Situation par secteur
Zoom tout d’abord sur le secteur primaire puisque le taux de croissance du Maroc est fortement corrélé à celui de la production agricole. Le HCP a noté que la valeur ajoutée du secteur primaire en volume s’est contractée de 13,9% au premier trimestre 2022, après avoir enregistré un accroissement de 18,7% le même trimestre de l’année précédente. Aussi, la valeur ajoutée de l’agriculture s’est repliée de 14,3% au lieu d’une hausse de 19,4% tandis que celle de la pêche a baissé de 7,3% au lieu d’une hausse de 4,5%.
Le repli concerne aussi le secteur des activités de transformation. La valeur ajoutée du secteur secondaire, en volume, a connu un recul de 0,9% au premier trimestre 2022 au lieu d’une hausse de 1,1% le même trimestre de l’année précédente. Ce repli résulte de la baisse de la valeur ajoutée de l’industrie d’extraction de 4,8% au lieu d’une hausse de 3%, mais aussi de la dépréciation des industries manufacturières de 2,4% au lieu d’une baisse de 0,8%. La casse a été limitée dans la branche du bâtiment et travaux publics avec une progression de 1,8% de la valeur ajoutée au lieu d’une hausse de 5,7% lors du premier trimestre 2021. En revanche, la valeur ajoutée de la branche « Électricité, gaz, eau, assainissement et déchets » s’est bonifiée de 3,7% au lieu de 1,4%.
Concernant la valeur ajoutée du secteur tertiaire, elle a affiché une hausse de 4,4% au cours du premier trimestre 2022 après une baisse de 0,8% durant la même période de l’année précédente. La valeur ajoutée du secteur des services a été marquée par la hausse des activités de l’ »Hébergement et restauration » (+25,3% au lieu d’une forte baisse de 27,9%). Le secteur tertiaire avait le vent en poupe lors des trois premiers mois de l’année 2022 puisque la valeur ajoutée de la branche « Transports et entreposage » a enregistré une hausse de +5,7% au lieu d’un recul de 15,5%. Idem pour les valeurs ajoutées des branches »Commerce et réparation véhicules » (+5% au lieu de +0,5%), « Services rendus par l’Administration publique générale et la sécurité sociale » (+4,8% au lieu de +4,5%) et « Services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale » (+4% au lieu de +2,3%). Les seuls ralentissements relevés par le HCP concernent les branches « Services financiers et assurances » à +2,1% au lieu de +2,7% et « Services immobiliers » à +1,9% au lieu de +2,5%.
Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu, ainsi, une hausse de 2,5% au lieu d’une baisse de 0,1% le même trimestre de l’année précédente. «Dans ces conditions, et tenant compte de la baisse de 0,2% des impôts sur les produits nets des subventions au lieu d’une hausse de 2,4%, le PIB en volume s’est accru de 0,3% durant le premier trimestre 2022 au lieu de 2% l’année précédente», conclut le HCP.
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Autres points saillants
- Inflation galopante : aux prix courants, le PIB a connu une hausse de 4,3% au lieu de 3,7% une année auparavant, dégageant ainsi une augmentation du niveau général des prix de 4% au lieu de 1,7%, estime le HCP.
- Fort recul de la demande intérieure : cette dernière est passée de 6,8% durant le même trimestre de l’année précédente à 0,7%, contribuant ainsi pour 0,8 point à la croissance économique nationale au lieu de 6,8 points.
- Contribution négative des échanges extérieurs : les importations et exportations de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 0,5 point au lieu d’une contribution négative de 4,8 points durant le premier trimestre 2021.
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Enfin, faut-il le souligner, le besoin en financement s’est aggravé lors du premier trimestre 2022 passant de 1,2% du PIB à 4,1%. «Avec une augmentation, aux prix courants, de 4,3% du PIB au lieu de 3,7% au premier trimestre de l’année passée et un net ralentissement à 4,6% du taux d’accroissement des revenus nets reçus du reste du monde au lieu de 50,2%, la croissance du revenu national brut disponible a connu un ralentissement passant de 5,8% la même période de l’année écoulée à 4,3% au premier trimestre 2022», ajoute le HCP. Enfin, compte tenu de l’accroissement de 5,1% de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 8,2% enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 25,7% du PIB au lieu de 26,3%. L’arrêté des comptes nationaux au premier trimestre nous renseigne sur la conjoncture économique des trois premiers mois de l’année. Avec l’inflation galopante, les consommateurs s’endettent de plus en plus et risquent de se retrouver en fâcheuse posture lors des prochains mois. À suivre…
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