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18e Congrès de l’Istiqlal : vers une nouvelle dynamique politique et idéologique

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Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal. © DR

Le 18e congrès du Parti de l’Istiqlal s’annonce comme un moment décisif. Avec 107 candidatures pour le comité exécutif et la tension entre les membres actuels et les nouveaux aspirants, les enjeux sont multiples. Au cœur des débats : la révision idéologique du parti face aux défis contemporains et la continuité ou le renouvellement du leadership sous la houlette de Nizar Baraka. Détails.

La commission préparatoire du 18e congrès du Parti de l’Istiqlal est en pleine effervescence avec la réception de 107 demandes de candidature pour le comité exécutif, dont les membres actuels aspirent à renouveler leur mandat. Parmi eux, le député parlementaire Rachid Afilal a officiellement annoncé sa candidature pour le poste de secrétaire général, défiant ainsi l’actuel titulaire, Nizar Baraka.

Ce processus électoral, qui se tiendra ce week-end à Bouznika, intervient après que la commission ait tranché sur les principales causes de divisions internes, permettant ainsi à Baraka, sous l’égide du comité des lois et règlements, de sélectionner les 30 membres qui constitueront le nouveau comité exécutif. Ce privilège accordé à Baraka renforce sa position au sein du parti à un moment important.

Par ailleurs, le comité des lois et règlements a récemment validé les modalités statutaires relatives à la composition et à l’élection du comité exécutif, consolidant ainsi les fondations pour une structure de gouvernance solide et cohérente. Cette étape prépare le terrain pour des délibérations approfondies lors du congrès, où les stratégies futures et les orientations politiques du parti seront au cœur des discussions.

Lire aussi : Le parti de l’Istiqlal prépare son 18e congrès avec ambition

Adaptation et Révision Idéologique au Cœur du Congrès de l’Istiqlal

Interrogé par Médias24, un leader du Parti de l’Istiqlal a révélé que, malgré un report de deux ans, les travaux préparatoires du congrès sont en cours, avec des commissions dédiées à la révision de l’idéologie du parti. Cette mise à jour s’avère nécessaire face aux transformations induites par la crise sanitaire mondiale, qui a modifié la réalité sociale du Royaume et de ses structures familiales.

Le responsable a expliqué que depuis le 17ème congrès, le monde a connu des changements, imposant au parti de reconsidérer ses visions et propositions pour répondre aux attentes des citoyens. «Face à un contexte global qui oblige à repenser des notions comme l’égalitarisme, nos commissions se sont attelées à des questions contemporaines épineuses, telles que la famille, la classe moyenne et le pouvoir d’achat», a-t-il précisé.

Il a également souligné que le passage du parti de l’opposition à la majorité gouvernementale les oblige désormais à élaborer des réponses pragmatiques aux défis de la mondialisation, de l’inflation, de la sécheresse, ainsi qu’aux récents conflits en Europe et au Moyen-Orient.

En conclusion, il a affirmé que les rapports issus des commissions socio-politiques et économiques du congrès déboucheront sur des ajustements idéologiques et sur l’adoption de nouvelles stratégies pour s’adapter aux exigences du monde contemporain.

Continuité et Renouvellement au Sommet du Parti de l’Istiqlal

Poursuivant la discussion, l’interlocuteur de Médias24 a confirmé la probable reconduction du secrétaire général sortant, Nizar Baraka, pour un dernier mandat, tout en soulignant que le renouvellement des instances dirigeantes, notamment du comité exécutif (Comex) et du bureau politique issus du congrès, atteindra au moins 30%.

Il a également rappelé le contexte difficile dans lequel Baraka a pris les rênes du parti, après une période où, sous la direction de Chabat, le Parti de l’Istiqlal avait été marginalisé sur la scène politique. «La grande majorité des militants voient en Nizar Baraka le seul dirigeant capable de fédérer tous les courants, car il incarne la stabilité», a-t-il déclaré, ajoutant que Baraka a évité de suivre la voie de son prédécesseur qui avait provoqué des départs et des divisions profondes au sein du parti.

L’interlocuteur de Médias24 a également mis en avant la capacité de Baraka à éviter l’éclatement d’un parti déjà très divisé à son arrivée, en renonçant à toute forme de règlement de comptes. Sa plus grande réussite, selon lui, est d’avoir préparé un deuxième congrès qui se déroulera sans heurts, contrastant ainsi avec le précédent qui avait été marqué par des incidents violents, y compris des jets d’assiettes et des altercations physiques.

Cette approche de réconciliation, bien que chronophage, explique le retard de deux ans dans l’organisation du 18e congrès, un événement qui, selon les prévisions, se tiendra sans les affrontements internes qui avaient entaché les réunions précédentes.

Réajustements Stratégiques en Prévision du 18ème Congrès de l’Istiqlal

Contacté par LeBrief pour une analyse, Hicham Berjaoui, professeur de droit public à l’Université Mohammed V de Rabat, décrit le Parti de l’Istiqlal comme une entité politique jouissant d’une stabilité interne supérieure à celle d’autres formations politiques. Avec près d’un siècle d’existence, ce parti maintient une régularité dans le renouvellement de ses instances dirigeantes.

Pour le 18ème congrès du parti, Berjaoui identifie trois objectifs principaux. Premièrement, le congrès vise à répondre à une demande interne croissante pour une participation plus étendue dans la définition des orientations du parti, émanant des différentes factions et militants.

Deuxièmement, ce congrès est une occasion de réévaluer les priorités du parti et ses méthodes de participation au sein de la coalition gouvernementale, en alignant ces efforts sur les engagements pris envers ses membres et partenaires. Ce processus est essentiel pour préparer le parti aux prochaines élections, qui est le troisième objectif majeur de ce congrès.

Lire aussi : Partis politiques : où va l’Istiqlal ?

Berjaoui souligne également que le contexte politique actuel joue un rôle important, agissant comme un levier de pression pour renégocier la contribution du parti à l’Exécutif. Ce renouveau inclut une réévaluation non seulement des personnalités impliquées mais aussi de la structure gouvernementale elle-même, notamment en fin de mandat gouvernemental où les partis cherchent à sécuriser des ministères répondant mieux aux préoccupations des citoyens.

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