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1775 à nos jours : Maroc-USA, meilleurs ennemis ou amis ?

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Le monde change et la diplomatie avec. En fonction des partis au pouvoir, les stratégies doivent être profondément resituées pour sauvegarder des accords commerciaux, ou encore, et plus important, des intégrités territoriales, telle que le Sahara marocain. A la veille des élections présidentielles américaines, la question des relations Maroc – USA se pose. Mais ce que peu savent, c’est que ces relations ne datent pas d’hier, elles remontent à 1775. Driss Aissaoui, analyste politique et économiste, nous raconte cette belle épopée.

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L’amitié Maroc – USA n’est pas née d’hier. L’arrière-plan relationnel est inscrit dans un processus historique particulier. Les relations du Maroc avec les Etats-Unis trouvent leurs origines dans la guerre d’indépendance américaine et dans le besoin, alors ressenti, de protéger le commerce.

« Avant cette guerre, les bateaux des colonies américaines naviguaient en Méditerranée, sous pavillon – et sous protection – britannique. Durant la guerre, un si grand nombre de navires américains accostaient à Tanger, que le Congrès continental jugea prudent de chercher à être reconnu par le Sultan Mohammed Ill. Cette reconnaissance lui fut, en effet, accordée en 1777 », explique Driss Aissaoui à LeBrief.

Le Maroc se trouve ainsi être le premier pays à avoir reconnu la jeune république américaine.

Leur indépendance acquise, les Etats-Unis prirent rapidement des mesures pour assurer la protection de leur commerce maritime et la sécurité de leurs citoyens. Les côtes d’Afrique du Nord étaient particulièrement dangereuses pour les navires de commerce par la pratique courante de la piraterie, ou plutôt de la course, autrement dit par l’existence des fameux « pirates barbaresques ». Pour parer aux dangers qui en découlaient, les Etats-Unis entamèrent des négociations avec les différentes autorités dont relevaient les régions côtières d’Afrique du Nord.

La négociation pour un traité avec le Maroc commença en 1783 et s’acheva en 1786 avec la signature, par John Adams et Thomas Jefferson, du Traité d’amitié maroco-américain. Ce traité représentait un succès considérable pour la diplomatie américaine, car il ne comportait aucune clause exigeant le paiement d’un tribut. Nombre de ses dispositions furent conservées lors de sa renégociation, en 1835-36. Toujours en vigueur aujourd’hui, 200 ans après, le Traité d’amitié maroco-américain est le traité de l’Histoire américaine doté de la plus grande longévité.

Après ces débuts de bon augure, il n’y eut presque plus de développements notables dans les relations des Etats-Unis avec le Maroc, durant les 150 années qui suivirent. Un des soucis constants de l’Amérique dans sa politique au Maroc était de s’assurer des possibilités de commercer égales à celles d’autres nations – objectif qui devait par la suite se réaliser dans la politique de la « porte ouverte ». Washington jugea nécessaire d’affronter telle ou telle puissance européenne pour maintenir les frontières ouvertes. Mais, en général, il se passa très peu de choses dans les relations Etats-Unis-Maroc, ce qui s’explique, en partie, par ce que l’on a pu décrire comme « la léthargie chronique des Américains » concernant les affaires marocaines ».

« A la période du protectorat français (1912-1956), le refus d’intervenir au Maroc ne passe pas forcément. Par simple manque d’intérêt, dans certains cas, mais dans d’autres, il s’agissait surtout d’une répugnance à s’opposer à la France, alliée importante », détaille le politologue.

Néanmoins, Washington tarda à reconnaître le protectorat français sur le Maroc, et ne le fit qu’en 1917, dans le cadre de l’alliance nouée durant la première guerre mondiale. Cependant, le gouvernement des Etats-Unis fut le dernier à renoncer officiellement au régime des capitulations à Tanger. En 1938, le Secrétaire d’Etat, Cordell Hull, disait du Maroc : « Notre principal intérêt y est commercial ».

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Une deuxième guerre au goût amer

Avec la deuxième guerre mondiale, les relations Maroc-USA entrèrent dans une nouvelle phase, beaucoup plus active. Les contacts s’établirent sur une vaste échelle. Le 8 novembre 1942, des dizaines de milliers de soldats américains firent irruption sur les côtes marocaines, en trois points, à Mehdia (près de Kenitra), Mohammedia et Safi. Ces débarquements faisaient partie de l’opération «Torche » à savoir la campagne qui permit aux Alliés, en 6 mois, de repousser les forces de l’Axe hors d’Afrique. Par la suite, dans la période de l’après-guerre, allaient venir au Maroc, par vagues successives, de nombreux autres Américains, personnel civil et militaire, accompagnés de leurs familles. « Entre l’opération Torche et la fin de l’année 1963, on estime que près d’un million d’Américains ont fait un séjour au Maroc », détaille Aissaoui.

Sur le plan politique, on a fait grand cas de la fameuse rencontre entre le président Roosevelt et le Sultan Mohammed V, à Anfa, le 22 janvier 1943. Elle eut lieu peu après le débarquement des Alliés, alors que se tenait la Conférence réunissant Roosevelt, Churchill et Charles de Gaulle. Au cours de cette rencontre, Roosevelt montra un vif intérêt pour les affaires du Royaume chérifien, suggéra au Sultan que le Maroc ne devrait pas permettre à des étrangers de drainer ses ressources, et attribua implicitement à l’égoïsme de la France l’insuffisance du développement économique du pays.

Le Président examina aussi avec le Sultan la question de l’aide économique et technique que pourraient offrir les Etats-Unis après la guerre. On ne peut guère douter de l’importance qu’eut cette rencontre pour feu Mohammed V. « Elle lui ouvrait de vastes perspectives et joua peut-être un plus grand rôle dans sa revendication ultérieure de l’indépendance que les demandes pressantes des nationalistes marocains. Le Sultan avait alors noté le peu de confiance que faisaient tant Roosevelt que Churchill – qui assistait à l’entretien – au Résident général Noguès, et ses relations avec la France n’allaient plus jamais, après cela, être tout à fait les mêmes », nous raconte Driss Aissaoui.

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Malgré les encouragements prodigués par Roosevelt à Mohammed V et les sentiments anticolonialistes de la plupart des responsables de la politique étrangère américaine, les Etats-Unis firent très peu de chose au cours des treize années qui suivirent pour soutenir le Maroc dans sa lutte pour l’indépendance. Cette période fut marquée par l’apparition des Etats-Unis sur la scène mondiale en tant que grande puissance, et par le déclenchement de la guerre froide : cela signifiait que la priorité absolue, pour la politique étrangère américaine devenait l’« endiguement » de la puissance et de l’influence soviétiques. Les gouvernements Truman et Eisenhower, très attachés à la participation française à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) répugnaient, de ce fait, à exercer des pressions sur la France au sujet de la décolonisation, que ce soit au Maroc ou ailleurs.

Lors de la guerre de Corée – épisode de tension aiguë dans la guerre froide – des stratèges américains poussèrent à la création d’un réseau mondial de bases aériennes d’où l’on pourrait, si besoin était, attaquer l’Union soviétique à l’aide d’appareils à long rayon d’action chargés de bombes atomiques. Ainsi, vers la fin de 1950, les Etats-Unis négocièrent un accord avec la France, portant sur l’installation de 5 bases aériennes au Maroc. Les trois principales bases qui furent ainsi construites, étaient des bases d’appui du Strategic Air Command (SAC) (dont le quartier général est basé à Offut, au Nebraska).

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Au lendemain de la colonisation

Après l’indépendance du Maroc, en 1956, l’utilisation de ces bases par les Américains fit l’objet de vives critiques de la part des partis politiques marocains, qui y voyaient une violation de la souveraineté. La question devint brûlante en 1958, après l’annonce intempestive que la propriété de l’une des bases était cédée au SAC. A la suite du débarquement de militaires américains au Liban, en juillet, des voix s’élevèrent de toutes parts pour demander la suppression de toutes les installations étrangères au Maroc. Washington accepta rapidement le principe d’une future évacuation. En décembre 1959, en revenant de l’Inde et du Pakistan, le président Eisenhower fit une visite au Maroc et parvint à un accord avec le roi Mohammed V sur un retrait de toutes les bases à la fin de 1963. Les installations en question furent cédées au Maroc, dans les délais prévus et sans incidents, débarrassant ainsi les relations bilatérales d’une pomme de discorde.

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Par la suite, les relations Maroc-Etats-Unis se tendirent de nouveau, mais pour d’autres raisons, à savoir un tournant pris par Rabat vers l’instauration de liens plus étroits avec les pays de l’Est, grâce à la multiplication des accords commerciaux, des achats d’armes, et lors des votes aux Nations unies. Washington s’éleva, par exemple – de façon officieuse – contre la livraison au Maroc de chasseurs MIG soviétiques, en novembre 1960. Vers la fin de cette année-là, on envisageait même à Washington de se soustraire à toute obligation – d’aide ou autre – à l’égard du Maroc.

« Le climat se détendit considérablement après la mort de Mohammed V, en février 1961. Son successeur, le roi Hassan Il, abandonna progressivement la politique de « non-alignement » suivie par son père et s’orienta vers une amélioration des relations du royaume chérifien avec tous les pays occidentaux, y compris les Etats-Unis auxquels un traitement encore plus favorable allait être réservé, vers la fin de la décennie », analyse le politologue.

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Tentative du coup d’Etat de Skhirat

Les relations franco marocaines subissaient alors une crise sérieuse à la suite de l’affaire Ben Barka (traduite par la rupture des relations diplomatiques entre 1966 et 1970). Et Rabat chercha à renforcer ses liens avec Washington. Les Etats-Unis, de leur côté, étaient prêts et le souhaitaient.

Pendant une grande partie de la période comprise entre 1970 et 1974, les relations des Etats-Unis avec le Maroc ont, toutefois, été difficiles. Les deux pays avaient beau conserver une amitié de façade, le roi Hassan II n’a jamais pu se défaire complètement du soupçon que les Américains étaient, dans une certaine mesure, impliqués dans les deux tentatives de coup d’Etat, de juillet 1971 et d’août 1972.

Ces soupçons étaient nés de preuves indirectes. Dans l’affaire de Skhirat, en 1971, le meneur de la rébellion, le général Mohamed Medbouh, était très lié aux Etats-Unis. En 1972, pour l’affaire du Boeing, les Marocains n’ont pas pu croire qu’aucun des membres du personnel américain de la base de Kenitra, n’ait été au courant de l’action qu’allaient tenter des officiers de l’armée de l’air marocaine, dans un avion parti précisément de cette base, pour tenter d’abattre le Boeing du roi Hassan II.

« Ces soupçons étaient alimentés par les mauvaises langues, au Palais, et dans les ambassades et renforcés du fait de problèmes liés aux programmes d’aide économique et d’aide militaire, aucune des deux n’étant suffisamment généreuse pour les Marocains », explique Aissaoui à Le Brief.

Un autre élément était d’ailleurs venu compliquer les relations entre les deux pays en juillet 1970, une sous-commission du Sénat américain avait révélé que la marine américaine continuait à disposer d’importantes stations de radiocommunications, à Bouknadel et Sidi Yahia (situés respectivement à 18 et 90 km au nord-est de Rabat). Ces deux stations faisaient partie d’un vaste réseau dont le centre se trouvait à Kenitra, et qui servait de relais à toutes les communications de la sixième flotte. Elles fonctionnaient dans le cadre d’un arrangement secret passé entre Washington et Rabat en 1963, au moment du retrait du Maroc des forces américaines. La presse des partis d’opposition au Maroc dénonça les opérations des stations de Bouknadel et de Sidi Yahia en les assimilant à celles « de bases militaires étrangères », établies en violation des accords maroco-américains de 1959, qui prévoyaient l’évacuation complète et progressive des trois bases militaires installées dans le pays par les Etats-Unis. Le gouvernement marocain rejeta l’accusation, alléguant que ne s’y déroulaient que des opérations de « formation » sur une petite échelle.

« Ces révélations causèrent un embarras considérable tant à l’ambassade américaine à Rabat qu’au gouvernement marocain. Malgré cela, toute initiative à chaud, de la part de Washington, pour fermer ces stations de communications, aurait froissé le roi Hassan II. Le complexe de Kenitra continua à fournir une liaison vitale pour la sixième flotte jusqu’au milieu des années 70, et ne fut évacué qu’en 1978 », explique le spécialiste.

Washington envoya à Rabat, en 1973, un nouvel ambassadeur, avec mission d’améliorer les relations avec le Maroc. Il s’agissait de Robert G. Neumann, qui était homme à pouvoir établir des liens étroits avec le Roi et devint un fervent défenseur des intérêts du Maroc.

Lorsque le Maroc, en 1973, se tourna vers les Etats-Unis pour une assistance dans la mise sur pied d’un système défensif dans les régions orientales, à la frontière avec l’Algérie, Washington lui répondit positivement, avec un programme substantiel de modernisation de l’armée. En règle générale, néanmoins, les relations américano-marocaines conservèrent, en filigrane, pendant toute la période 1970-1974, un caractère fondamentalement aigre-doux.

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L’intérêt des USA

Mais pourquoi les Etats-Unis s’intéressent-ils au Maroc ? se demande Driss Aissaoui… L’intérêt des Etats-Unis pour le Maroc s’explique essentiellement pour deux raisons. D’une part, la position géostratégique du pays, à l’extrémité occidentale de la Méditerranée, d’autre part, l’orientation modérée du Maroc dans les affaires régionales et internationales. La combinaison de ces deux facteurs constitue la base d’une forte communauté d’intérêts entre les deux pays.

Le Maroc commande l’accès sud à la Méditerranée. Il a 1.835 km de côtes (sans compter celles des provinces sahariennes du Maroc), dont 1.336 bordant l’Atlantique et 4.991 la Méditerranée. Cette côte a une importance cruciale pour l’accès au détroit de Gibraltar quand on vient de l’Atlantique sud. En Occident, on considère souvent comme allant de soi le contrôle exercé par le Maroc sur l’accès sud à Gibraltar. Le détroit a moins de 14 km dans sa plus petite largeur et constitue donc un goulet d’étranglement virtuel. Si arrivait un jour au pouvoir, au Maroc, un régime hostile aux intérêts occidentaux, la liberté de passage dans le détroit de Gibraltar pourrait être menacée, en cas de crise.

Une telle éventualité ferait de la sixième flotte américaine un otage en Méditerranée, et mettrait gravement en question la capacité des Etats-Unis à venir en aide à des alliés comme l’Italie, la Grèce, la Turquie et Israël. Étant donné la position stratégique du Maroc, à l’entrée de la Méditerranée, Washington est directement intéressé à voir un gouvernement ami en place à Rabat.

Mis à part cet aspect géostratégique, il existe un large éventail de questions de politique internationale sur lesquelles le Maroc et les Etats-Unis tendent à se ranger du même côté. Rabat a condamné fermement, par exemple, l’invasion de l’Afghanistan, pays musulman, par l’Union soviétique en 1979, Washington et Rabat partagent à peu près les mêmes vues sur la capacité de l’Union soviétique et de Cuba à déstabiliser l’Afrique. L’opposition du Maroc à l’extension de l’influence soviétique et cubaine dans ce continent ne s’est pas bornée à des déclarations et à des votes dans des enceintes internationales.

Rabat a fourni une instruction et des armes au mouvement de l’Union nationale pour l’indépendance totale, en Angola (UNITA), le parti modéré qui continue à contester la domination du régime marxiste appuyé par Cuba (le MPLA). En avril 1977, comme en mai 1978, le roi Hassan Il a envoyé au Zaïre un détachement de 1.500 militaires qui ont aidé efficacement à repousser, à deux reprises, l’invasion de la province minière du Shaba, par des rebelles venus d’Angola. Washington apprécie la façon pragmatique qu’a Rabat d’aborder les problèmes du Moyen-Orient, et sa position en faveur d’une solution négociée du conflit israélo-arabe. Le roi Hassan Il apporta tout son soutien, tout du moins au début, à l’initiative de paix de Anouar el-Sadate.

Une rencontre secrète entre Moshe Dayan et Hassan Touhami, respectivement alors ministre des Affaires étrangères d’Israël, et vice-Premier ministre égyptien – qui contribua à préparer la voie au voyage historique de Sadate à Jérusalem. Le Roi reçut Sadate au Maroc après les négociations de Camp David, en 1978. Rabat, ensuite, approuva les accords de Camp David, avant de souscrire à la condamnation générale par les Arabes du Traité de paix égypto-israélien de 1979. Ce virage s’explique surtout par le besoin qu’éprouvait alors le Maroc de s’assurer des alliances dans l’affaire du Sahara Marocain, et d’améliorer ses relations avec l’Arabie saoudite, un allié important aussi bien du Maroc que des USA.

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Du point de vue de Washington, le roi Hassan Il a une action constructive dans ses fonctions de président de la conférence des chefs d’Etat arabes, de la Conférence islamique (OCJ) et, depuis 1979, du Haut Comité pour la libération d’AI-Oods (Jérusalem) appelé aussi Comité AI Qods. Lors du sommet arabe qu’il présida en septembre 1982, par exemple, Hassan Il joua un rôle important dans l’adoption par le sommet du « Plan de Fès ». Le premier plan de paix arabe global, qui reconnaît implicitement le droit d’Israël à l’existence. Au sommet de I’OCI, à Casablanca, en janvier 1984, le roi Hassan Il fit campagne, avec succès, pour la réintégration de I ’Egypte dans le groupe islamique. Enfin, en août 1985, Hassan Il a présidé à la réadmission de l’Égypte dans l’Union sportive arabe, dans une tentative de préparer le retour de l’Egypte, comme membre à part entière, au sein de la Ligue des États arabes.

Le Maroc est quasiment le seul pays dans le monde arabe à avoir pris des mesures concrètes pour améliorer les relations avec la communauté juive, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Suivant en cela la Constitution marocaine, qui garantit expressément la protection de la communauté juive marocaine, le roi Hassan Il a fait la preuve, lors des crises israélo – arabes, de sa détermination à lui assurer cette protection. Rabat a encouragé tous les Israéliens d’origine marocaine désireux de le faire, à revenir au Maroc. En mai 1984, le gouvernement marocain a reçu une délégation de haut niveau, de 35 Israéliens – dont 11 membres du Parlement – venus assister à un congrès de Juifs d’origine marocaine. Ce fut la première fois depuis la fondation de l’Etat juif en 1948 qu’un Etat arabe autre que l’Égypte recevait une délégation officielle israélienne. En 1985, le Roi a autorisé des Juifs marocains à prendre l’initiative d’organiser une conférence juive mondiale.

« Enfin, en novembre 1985, la réunion ordinaire des chefs d’Etat arabes n’ayant pu se tenir depuis cette date, le Roi du Maroc est toujours président en exercice de la Conférence. Techniquement dans l’hypothèse où les Républicains reviennent au pouvoir à Washington avec la probable victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines, il est fort probable que le Royaume du Maroc aura certainement des perspectives positives de faire évoluer ses relations avec les USA », conclut Driss Aissaoui.

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