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Voilà une finale comme on les aime, une affiche entre deux des favoris annoncés depuis le début du tournoi. Ça sent bon le règlement de comptes entre les Lions de la Téranga et les Fennecs Algériens. Les deux équipes avaient déjà croisé le fer en phase de poules, le premier gros choc de cette CAN 2019. Une opposition qui avait tourné à l’avantage des Fennecs (1-0).
Un succès fondateur qui lançait les hommes de Djamel Belmadi sur la voie d’un sans-faute lors du premier tour (3 victoires en autant de rencontres). La performance est d’ailleurs toujours d’actualité, vu que les Fennecs n’ont rencontré que le succès depuis le début de la compétition.
De quoi en faire le favori naturel de cette finale? Il y a des raisons de le penser. La Khadra n’est autre que la meilleure attaque du tournoi (12 buts). Djamel Belmadi, le sélectionneur des Fennecs a tenté le coup de poker en affirmant que « tous les signaux sont en faveur du Sénégal« , mais il n’y prendra personne. Son équipe a les moyens et les motivations de croire à la victoire finale. « On veut être représentatif, et montrer au monde ce que les Algériens sont capables de faire, comme c’est le cas avec les manifestations chaque vendredi. On veut être heureux et célébrer dans l’ordre, tout en ayant le respect de l’endroit des pays dans lesquels on se trouve. C’est très important pour nous« , a-t-il reconnu.
De son côté, le Sénégal peut faire valoir sa solidité défensive. C’est simple, depuis leur défaite contre l’Algérie en poules, les Lions de la Téranga n’ont plus concédé de but. Ils se présentent donc à cette finale avec le meilleur bilan défensif du tournoi.
Une finale, deux revenants
On l’aura compris, la finale de ce vendredi est une affaire de revanche. Une revanche personnelle d’abord compte tenu de l’historique récent entre les deux adversaires. Il s’agira surtout d’une revanche à prendre sur la CAN, à prendre par deux équipes souvent attendues, mais pas toujours récompensées. L’Algérie par exemple n’a plus disputé de finale depuis sa victoire à domicile en 1990. L’unique sacre de son histoire. Depuis, le meilleur résultat des Fennecs reste une place de 4e obtenue en 2010.
De son côté, le Sénégal, qui a atteint le dernier carré pour la première fois de son histoire en 1990, n’a disputé qu’une seule finale de toute son histoire: celle perdue face au Cameroun en 2002. Ce jour-là, Aliou Cissé, aujourd’hui sélectionneur, portait le brassard, et voyait son tir au but repoussé par le portier Camerounais. Ce tir manqué offrait au Cameroun sa quatrième étoile, renvoyant le Sénégal aux oubliettes. Les Lions de la Teranga n’ont plus jamais revu le dernier carré de la CAN depuis cet épisode. « Dix-sept ans c’est assez long, il y a eu depuis plus de 5 ou 6 CAN. Beaucoup de nos garçons avaient peut-être 5-6 ans à l’époque. Pour arriver à ce niveau de la compétition, (on a vécu) beaucoup de déception, de désillusions, de larmes. Aujourd’hui nous y sommes, nous ne comptons pas nous arrêter à cette finale. Nous voulons plus que cela!« , a affirmé, déterminé, le sélectionneur des Lions ce jeudi.
Deux entraineurs africains
Bien malin qui saura deviner le vainqueur de cette 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations. La seule certitude, c’est qu’elle reviendra à un entraineur africain. Un exploit assez rare pour être souligné. Depuis le début des années 2000, seuls deux techniciens locaux ont réussi à soulever le trophée. L’exploit le plus retentissant a été signé par l’Egyptien Hassan Shehata qui a mené les Pharaon à un triplé inédit entre 2006 et 2010. Le dernier sélectionneur africain à avoir triomphé est le regretté Stephen Keshi, qui a remporté la CAN 1994 avec le Nigéria en tant que joueur avant de mener les Super Eagles à un troisième sacre continental en tant que sélectionneur en 2013.
#CAN2019 : Aliou Cissé |• 2019 : Il vient d’envoyer le Sénégal en finale de CAN, 17 ans après. Il est à 90 minutes du 1er sacre du pays |• 2018 : Il avait envoyé le Sénégal au Mondial, 16 ans après. |• 2017 : Il avait envoyé le Sénégal en 1/4 de finale de CAN, 11 ans après pic.twitter.com/V1KS4CePZa
— Chérif Sadio (@CherifSadjo) July 14, 2019
« Que ce soit Djamel et moi, c’est une fierté. Je ne suis pas trop dans ces débats d’entraîneur local ou expatrié. Le foot est universel. Aujourd’hui, c’est vrai que la chance que l’on a, c’est que l’on est issu du cru. On a porté le maillot de nos équipes nationales en tant que joueur, nos fédérations nous ont donné cette possibilité d’entraîner nos équipes nationales, nous sommes très fiers de cela« , a relativisé Aliou Cissé. Par leur parcours, les deux équipes ont écrit une des plus belles pages du sport dans leur pays. Malheureusement, l’histoire n’aura une belle fin que pour une seule d’entre elles.