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Le marché de l’emploi au Maroc est en constante mutation. Chaque année, de nouvelles tendances professionnelles sont créées pour répondre aux besoins nationauxet internationaux. L’année dernière, 2.214 offres d’emploi ont été étudiées, sur une période de six mois. Un éclairage intéressant pour les étudiants, pour les entreprises et pour tous les acteurs de l’économie marocaine.
Pour assimiler les résultats présentés par l’Institut supérieur d’ingénierie et des affaires (ISGA), la rédaction LeBrief a contacté Tawhid Chtioui, président du groupe ISGA et expert dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la formation. Concernant la création de 230.000 emplois entre 2020 et 2021 par le Maroc, l’expert nous explique qu’il faut d’abord «mettre ce chiffre en perspective par rapport à la perte de 432.000 postes d’emploi une année auparavant, liée à la crise pandémique. Cela témoigne donc de la reprise progressive de l’économie marocaine principalement dans les secteurs des services, du BTP et de l’agriculture alors que les secteurs de l’industrie et de l’artisanat continuent deperdre des emplois».
La crise liée à la pandémie de la Covid-19 a gravement impacté l’économie nationale. Durant la période « post-pandémie », le Maroc a tardé pour reprendre son souffle et relancer son économie. Pour Tawhid Chtioui, «la reprise est malheureusement plus lente que celle constatée dans la plupart des pays européens».Il ajoute que pour retrouver rapidement les taux d’emploi d’avant la pandémie, «l’économie marocaine doit se réinventer en misant sur la restructuration des filières porteuses et créatrices d’emploi. Les périodes de baisse d’activité devraient permettre à certaines industries d’accélérer leur capacité d’innovation et de transformation pour être plus compétitives et répondre aux nouveaux enjeux de l’économie mondiale: digitalisation, formation (perfectionnement et requalification), adaptation de l’offre produit-service, etc.».
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Les profils « Bac+5 » : « target » des recruteurs
Concernant les profils les plus recherchés par les recruteurs, l’étude réalisée par l’ISGA a montré que les diplômés d’un Bac+5 sont plus privilégiés. En effet, ils représentent 62,2% de la demande. Les Bac+4 /+3 obtiennent un score presque similaire, et représentent, ensemble, 37,8% des niveaux recherchés dans les annonces de recrutement. Cet écart pourrait être expliqué par «les évolutions technologiques privilégiant les tâches intellectuelles et non routinières et par la concurrence internationale, de plus en plus, intense et qui pèse sur l’emploi industriel. Cela provoque un déclin de la part des emplois situés au milieu de la distribution des qualifications (employés et ouvriers qualifiés) – niveau d’études équivalent à Bac+2/3», décrypte Tawhid Chtioui. Ce qu’on appelle »polarisation des emplois ».
La progression de la demande de profils avec expérience intermédiaires, représentant 54,9% des offres, est un axe majeur de l’enquête. A contrario, les jeunes fraichement diplômés de Bac+5, ont été plus recherchés par les entreprises au Maroc avant la pandémie. L’expert a souligné qu’«aujourd’hui, les recruteurs privilégient ainsi l’expérience pour accompagner la relance et soutenir la compétitivité dans un contexte de sortie de crise».
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Salaire: décalage entre l’offre de rémunération et les exigences professionnelles
Par rapport à la rémunération, le salaire moyen d’un Bac+5, sans expérience professionnelle, au Maroc est de 6.500 DH. Il s’agit d’un montant faible et qui stagne depuis quelques années, révèle l’expert. En revanche, la progression après trois années d’expérience, après le diplôme, est intéressante. «Elle démontre encore une fois l’attente des entreprises relative aux compétences opérationnelles et pratiques», rappelle-t-il. Pour y remédier, Tawhid Chtioui invite les écoles et universités à «associer les savoirs fondamentaux avec les savoir-faire et les expériences pratiques dans leur cursus. Sans oublier les soft skills, très recherchés par les employeurs comme le démontre notre étude». Afin que les étudiants s’adaptent et répondent aux exigences du marché de l’emploi, ils doivent également «multiplier les projets, stages et immersions professionnels pendant leurs études pour aspirer non seulement à de meilleurs salaires, mais également à une insertion plus rapide et durable», ajoute l’intervenant.
Néanmoins, face à cette réalité, les jeunes recourent de plus en plus au freelance. En quête d’équilibre entre les vies professionnelle et personnelle, les freelancers représentent plus de 30% de la main-d’œuvre mondiale en 2020, indique l’étude de l’ISGA. La pandémie a également accéléré ce nouveau mode, eu égard aux conditions qui empêchaient les travailleurs de se rendre aux bureaux. «Pour les générations d’aujourd’hui, entrepreneurs de la technologie et du web, le modèle traditionnel du contrat à durée indéterminée (CDI), la relation de subordination avec un employeur, ne les attire pas. Ils gagnent même plus en travaillant en freelance tout en continuant leur progression et leur apprentissage grâce à la diversité des missions et des contextes», a expliqué l’expert.
Enfin, les secteurs qui recrutent le plus d’employés sont ceux liés aux nouvelles technologies et au digital. Tawhid Chtioui souligne qu’il est donc clair que «les jeunes diplômés d’aujourd’hui, des « digital natives », sont très attirés par les environnements de travail offrant des perspectives intéressantes dans le domaine des technologies numériques, que ce soit au niveau des expertises demandées ou de l’environnement et outils de travail proposés».
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