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Crise hydrique : exacerbation de la pénurie d’eau au Maroc

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Alors que plus d’une cinquantaine de villes marocaines connaissent des perturbations d’approvisionnement en eau potable, l’alarme est déclenchée pour faire face à cette pénurie. Pour y remédier, le ministère de l’Équipement et de l’Eau a proposé des mesures, dont la réutilisation des eaux usées. Le point sur le sujet du stress hydrique et des mesures prises par le gouvernement.

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54 est le nombre de villes et villages au Maroc touchés par les perturbations d’approvisionnement en eau potable. En mars, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a affirmé, lors de son passage au Parlement, que certaines villes vont souffrir de ces perturbations durant l’été. Parmi celles-ci, il a cité Oujda et Marrakech, ainsi qu’une vingtaine de petites agglomérations.

En 2018, l’accès à l’eau potable en milieu rural a atteint 97% au Maroc. Cette performance ne réduit en rien l’impact du stress hydrique sur le pays. Le Royaumes’attend à ce qu’il soit confronté à une importante pénurie d’eau, eu égard à la réduction des précipitations induites par le changement climatique et à l’augmentation de la demande en eau. Au cours des 30 dernières années, une sécheresse se produit en moyenne tous les trois ans au Maroc. Par conséquent, les Marocains n’ont accès qu’à 600 mètres cubes (m3) d’eau par personne et par an, soit bien moins que les 2.600 m3dont ils bénéficiaient lors des années 1960.

L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) avait indiqué également que les grandes villes, où la gestion déléguée et la distribution de l’eau sont assurées par des agences, sont alimentées en eau potable de manière régulière. En revanche, certaines zones de la ville de Oujda connaissent un faible débit, comparé aux autres villes. De plus, Nizar Baraka a assuré, en mars, que les retenues actuelles des barrages permettront d’alimenter toutes les grandes villes, à l’exception des agglomérations urbaines, relevant des bassins hydrauliques de la Moulaya, Oum Errabiaa, Tansift et Guir-ziz-Rhris.

Lire aussi :Stress hydrique : le Maroc confronté à une pénurie d’eau

Les mesures proposées par le gouvernement

Le retard des pluies cette année est engendré par le changement climatique. Au Maroc, les récentes précipitations sontsurtout venues à la rescousse des campagnes agricoles, tant affectée par la pénurie d’eau. Face à la situation hydrique actuelle, Nizar Baraka a affirmé que le gouvernement a adopté quatre mesures principales pour y remédier. Il a cité notamment le Plan national de l’assainissement mutualisé (PNAM), constituant une actualisation mutualisée des documents de programmation de l’assainissement existant auparavant. En outre, il y a également le Plan national de l’assainissement liquide (PNA), le Programme national d’assainissement rural (PNAR) et le Programme national de réutilisation des eaux usées épurées (PNREUE), selon une approche participative avec toutes les parties prenantes, ce qui permettra d’harmoniser le traitement des eaux usées.

Le ministre a également expliqué que «la réutilisation des eaux usées traitées s’inscrit dans le cadre du deuxième axe de la stratégie nationale de l’eau portant sur le développement de l’approvisionnement en eau, en valorisant les ressources non conventionnellestelles que les eaux usées et le dessalement de l’eau de mer». Et d’ajouter que «le plan national de l’eau vise à réutiliser 300 millions de m3 par an d’ici 2050, dans divers domaines».

En outre, le responsable du ministère de l’Équipement et de l’Eau a souligné que plusieurs projets sont mis en œuvre ou programmés pour réutiliser les eaux usées, traitées dans l’arrosage des espaces verts et des golfs. Cela rentre dans le cadre du programme national d’assainissementliquide et en activation duprogramme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (2020-2027).

Lire aussi :Stress hydrique : le Maroc mobilise de nouveaux budgets pour éviter le pire

Crise hydrique: le Maroc n’est pas le seul concerné

La pénurie hydrique n’est pas une situation passagère, liée aux conditions météorologiques de cette année. C’est un phénomène mondial, qui s’installe définitivement dans le temps. À l’échelle mondiale, le changement climatique a aggravé la sécheresse et, donc, le déclenchement d’incendies dans les grandes forêts de la planète. Dans un article publié par National geographic, il est indiqué que «la disparition des forêts libère aussi du carbone, lequel amplifie la menace climatique. Dans la forêt boréale d’Amérique du Nord, des incendies gigantesques libèrent des quantités incroyables de carbone – non seulement celuides arbres eux-mêmes, mais aussi celui des sols tourbeux humides dans lesquels ils poussent». La disparition des forêts a d’autres répercussions sur les humains et la faune. La même source indique que les méga-feux de 2020 en Australie ont tué 33 personnes et un milliard d’animaux.

Lors de sa 9e édition, le Forum mondial de l’eau a dévoilé les démarches et les mesures à prendre en considération pour que les gouvernements résistent face à la pénurie d’eau. Une alerte a été lancée pour rappeler l’urgence de la situation et exhorter «la communauté internationale à agir d’urgence pour empêcher la dégradation et l’épuisement des ressources en eaux souterraines».

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