Image d'illustration © DR
À l’occasion dela Journée internationale de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a livré ce mardi 3 mai son nouveau classement mondial de la liberté de la presse. Selon l’ONG, en 2021, 28 pays ont été estimés régions «très graves» en termesd’exercice de la liberté de presse. Un nombre record, sansprécédent.Des milliards de personnes dans des pays comme la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite et le Pakistan peinent à bénéficier d’un journalisme exempt de toute intervention politique, et les journalistes dans ces pays sont souvent victimes de menaces, avance RSF.
Ce classement annuel examine la situation des médias dans 180 pays et territoires. Pour l’année en cours, RSF attribue la dégradation de la situation des journalistes dans de nombreux pays à l’espace d’information en ligne mondialisée et non réglementée qui encourage la prolifération defake news et depropagande. La même source observe une «polarisation sur deux niveaux», entre et au sein des pays, alimentés par «la montée en puissance des circuits de désinformation» dans les sociétés démocratiques et par le «contrôle des médias» dans les régimes autoritaires. Pour Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, «la création d’un arsenal médiatique dans certains régimes autoritaires prive les citoyens de leur droit à l’information, mais contribue aussi à la montée des tensions internationales pouvant mener aux pires guerres».
Ecouter aussi :Pourquoi les journalistes sont souvent pris pour cible ?
Détails du classement
L’un des grands perdants de ce classement est la Birmanie, où des dizaines de journalistes ont été emprisonnés depuis le coup d’État militaire de l’année dernière. Selon Reporters sans frontières, la liberté de la presse dans ce pays a reculé de dix ans.
La directrice de la campagne de l’ONG, Rebecca Vincent, a aussi déclaré que, bien que le Royaume-Uni occupe une 24e place relativement correcte sur ledit classement, des préoccupations subsistent, notamment en ce qui concerne la procédure d’extradition en coursdu fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Elle a déploré : «L’affaire Assange revêt une importance mondiale et le gouvernement britannique permet au gouvernement américain de poursuivre cette affaire contre lui».
Pour l’Europe, RSF estime que le Vieux continentest divisé en deux catégories dans ce nouveau classement. Les pays nordiques tels que la Norvège, le Danemark et la Suède arrivent une fois de plus en tête de la liste et sont salués pour avoir suivi un «modèle démocratique où la liberté d’expression s’épanouit». Cependant, en Europe de l’Est, la Pologne (66e), la Hongrie (85e) et l’Albanie (103e) ont obtenu de mauvaises notes. Le pays européen le moins bien classé en matière de liberté de la presse reste toutefois la Grèce, qui glisse à la 108e place du classement après l’assassinat du journaliste Giorgos Karaivaz dans une rue d’Athènes.
Parmi les plus mauvais élèves en termes de liberté de la presse figure Hong Kong, qui a dégringolé à la 148e place après l’introduction d’une loi sur la sécurité nationale visant les journalistes critiques à l’égard du gouvernement chinois. La Russie aussi a reçu un très mauvais score, et arrive à la 155e place du classement. Ce recul intervient après que le Kremlin a établi «un contrôle total des nouvelles et de l’information en instaurant une vaste censure en temps de guerre, en bloquant les médias et en poursuivant les journalistes qui ne respectent pas la loi, forçant nombre d’entre eux à l’exil», martèle RSF. Et de noter que les pires pays pour la liberté de la presse sont l’Iran (178e),Érythrée (179e) etla Corée du Nord (180e).
Lire aussi :Journée mondiale de la liberté de la presse : l’information comme bien public
Quid du Maroc
En comparaison avec leranking de 2021, le Maroc a avancé d’une place dans le classement de RSF passant de la 136e à la 135e. Le Royaume reste très mal classé en termes de liberté de la presse,et il est devancé par l’Algérie (134e)et la Mauritanie (97e). La Tunisie est le pays du Maghreb le mieux classé par l’ONG, figurant au 94e rang mondial.
La dernière évaluation de RSF sur les performances du Maroc en matière de liberté d’expression intervient alors que le Royaume est en train de mettre en place un certain nombre de mesures pour améliorer les conditions et le statut des journalistes. D’ailleurs, le roi Mohammed VI a plaidé à plusieurs reprises en faveur de la croissance et du développement du secteur de la presse. Un secteur qui a joué un rôle très important au cours des deux dernières années dans la sensibilisation du public aux risques de la Covid-19 et dans la communication de l’évolution de la situation épidémiologique du pays.
Par ailleurs, bien avant la crise sanitaire, le Souverain avait souligné l’importance de l’amélioration des conditions des journalistes dans un discours prononcé le 30 juillet 2004. À l’époque,il avait appelé le gouvernement à soutenir la croissance des entreprises de presseet cela a conduit à la création d’une commission mixte pour la presse écrite. Sept ans plus tard, la constitution de 2011 a accordé au secteur un « statut privilégié », permettant au pays de ratifier de nombreuses chartes et traités internationaux afin de donner à la presse une position de choix dans une société démocratique.
En revanche, et malgré la mise en œuvre d’une multitude de réformes libérales au cours des deux dernières décennies, les critiques affirment que le journalisme marocain continue d’être assailli parla censure. Pour rappel, Reporters sans frontières a vivement condamné les décisions de la cour d’appel de Casablanca qui a confirmé la condamnation du journaliste Omar Radi à six ans de prison et celle de son collègue Imad Stitou à un an de prison (dont six mois avec sursis). Elle a dénoncé que cette procédure a été entachée par de nombreuses irrégularités, exigeant l’annulation de leurs condamnations et leur libération immédiate. L’ONG a également dénoncé la condamnation tout aussi inique à cinq ans de prison du directeur de publication Soulaiman Raissouni.
France : le gouvernement Bayrou annoncé
Monde - Depuis le jardin d'hiver du palais de l'Élysée, Alexis Kohler a annoncé la composition du gouvernement de François Bayrou.
Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024Syrie – États-Unis : un partenariat pour la paix et la justice
Monde - Alors que la Syrie traverse une période historique de transition, les États-Unis intensifient leurs efforts diplomatiques et humanitaires pour soutenir le peuple syrien.
Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024Allemagne : arrestation d’un homme menaçant un marché de Noël
Monde - L'individu se présente comme résident de Bremerhaven et affirme vouloir cibler des personnes d’apparence arabe ou du Sud.
Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024Cyclone Chido à Mayotte : la France en deuil national
Monde - La France observe un deuil national ce lundi en solidarité avec Mayotte, durement frappée par le cyclone tropical Chido.
Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024Japon : Honda et Nissan en discussions pour une fusion historique
Monde - Les constructeurs automobiles japonais, Honda et Nissan, envisagent une fusion pour créer le troisième plus grand groupe mondial
Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024Record mondial : les astronautes chinois battent la marque de sortie extravéhiculaire
Monde - Deux astronautes chinois ont établi un nouveau record mondial de sortie extravéhiculaire en passant plus de neuf heures dans l’espace le 17 décembre, selon l’Agence spatiale habitée chinoise.
Farah Nadifi - 21 décembre 2024Briefing virtuel : Washington a fait le point sur la Syrie
Monde - Le vendredi 20 décembre, le Département d’État américain a organisé un briefing de presse virtuel consacré à la situation en Syrie.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024Belgique : nouvelle prolongation pour la formation du gouvernement
Monde - Le Roi Philippe (Belgique) a décidé de prolonger la mission de Bart De Wever, le leader du parti nationaliste flamand N-VA, jusqu’au 7 janvier 2025.
Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024La CPI et immunités d’État : le cas Netanyahu et les ambiguïtés du droit international. Interview
Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Le grand retour des BRICS
Monde - Le Sommet des BRICS est marquée par la guerre en Ukraine, et l’absence de Poutine, sous mandat d’arrêt international.
Rédaction LeBrief - 22 août 2023Soudan : la « reine nubienne »
Arnaud Blasquez - 11 avril 2019Donald Trump revient sur scène
Khansaa Bahra - 1 mars 2021Astronomie : le ciel de mai 2021
Khansaa Bahra - 6 mai 2021Joe Biden devant le Congrès
Khansaa Bahra - 29 avril 202150 journalistes tués en 2020
Notre métier peut se révéler dangereux. 50 de nos confrères ont été tués en 2020 à travers le monde dans le cadre de leur profession de journaliste.
J.R.Y - 29 décembre 2020