La situation des services de santé, la politique médicamenteuse, le financement et la gouvernance, tels sont les principaux axes que le Médiateur pour la démocratie et les droits de l’Homme (MDDH) a abordés dans son dernier rapport. Cette enquête a porté sur l’observation et l’évaluation de la politique sanitaire sous les mandats gouvernementaux 2012-2016 et 2017-2021 en se basant sur plusieurscritères, à savoir le taux de couverture, l’accès aux services, la qualité et la continuité.
Il en ressort que la distribution du personnel médical et paramédical ainsi que sa répartition par tranche de 10.000 habitants est marquée par une importante disparité et iniquité entre les régions. Selon le rapport, les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra concentrent à elles seules plus d’un tiers des médecins du pays. Eten ajoutantMarrakech-Safi et Fès-Meknès, ces quatre régions totalisent 7.601 médecins, soit 67,86% de la totalité des médecins du Maroc. En termes de nombre de lits par 10.000 habitants, la même source indique que le taux national n’est que 4,35 lits, alors que la moyenne mondiale est de 28,90 lits.
Lire aussi :Khalid Aït Taleb : la tutelle élabore un projet de loi relatif à la fonction de santé
Faible accès aux soins
Le MDDH évoque aussi l’accès aux soins, déplorant qu’un habitant du Royaume n’ait droit qu’à 0,65 examen médical et 0,83 examen paramédical par an. En 2019, poursuit l’ONG, 918,25 examens ont été recensés pour 10.000 individus, pour les patients qui ne font pas l’objet d’une hospitalisation, soit 0,91 examen par personne. Concernant la politique en matière de médicaments, le rapport fait savoir que le gouvernement n’arrive toujours pas à débloquer les fonds nécessaires pour améliorer le système de santé. Le MDDH cite en ce sens des difficultés à «faciliter l’accès aux médicaments, afin d’alléger les dépenses des ménages en la matière, qui prennent directement en charge 50,7% du prix des médicaments, alors que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)préconise un taux qui ne devrait pas dépasser 25%».
Lire aussi :Santé : strict contrôle du stock national des médicaments
Le système de santé a besoin davantage de financements
Le rapport du MDDH s’est en outre attardé sur l’augmentation du budget alloué au secteur de la Santé entre 2017 et 2021. Après une lecture des lois de Finances concernant cette période, on constate que ce budget est passé de 14.294.752.000 DH en 2017 à 19.774.145.000 DH en 2017, affichant une hausse annuelle moyenne de 7,66%. Cependant, même avec cette progression, le budget du ministère de la Santé ne représenteque 5,89% du Budget général. En d’autres termes, la part de chaque individu dans les dépenses totales de santé n’est que de 561 DH. Aussi, les dépenses du secteur s’élèvent à 6,5% des dépenses publiques totales, alors que l’OMS préconise un taux minimum de 10%.
Lire aussi :Paralysé, le système de santé a besoin de pragmatisme
Les recommandations du MDDH
Le rapport se conclut par une série de recommandations pour pallier les défaillances dont souffre le secteur de la santé publique. Le MDDH préconise ainsi l’adoption d’une carte sanitaire avec des plans régionaux de soins de santé qui prennent en considération lesspécificités démographiques de chaque périmètre territorial. Il s’agit aussi de mettre en place des mesures urgentes pourcombler le déficit en ressources humaines sanitaires, tout en essayant d’atteindre les standards internationaux en la matière : 1,57 médecin et 3,82 infirmiers pour 1.000 personnes.
Le MDDH recommande aussi de recours à des dispositifs d’incitation positive et d’obligation de service dans les zones reculées afin d’assurer l’équilibre de la répartition territoriale des professionnels de la santé. Pour la politique médicamenteuse, l’élaboration d’un Code rassemblant tous les textes législatifs et réglementaires relatifs aux médicaments et leur accessibilité serait très pratique. Et ce dernier pourrait même être inscrit dansle Code général de la santé.
S’agissant dufinancement de la santé, une augmentation des investissements est de mise, car il s’agit d’un secteur «d’un secteur productif et pas seulement à vocation sociale», plaide le MDDH. Ce dernier exhorte aussi à «une mobilisation des ressources de financement de ce secteur, pour passer d’un système de soins à un système de prévention sanitaire».
Écouter aussi :Santé : former davantage pour combler un déficit de plus de 30.000 médecins
Enfin, le rapport appelle le gouvernement à se conformer aux critères de l’OMS en termes de gouvernance de la santé, notamment au niveau de la qualité et de l’efficacité des prestations sanitaire, de l’accès aux soins et de la protection financière des citoyens et des ménages. Le Médiateur recommande aussi le recours à une approche participative et à la mobilisation de partenaires au niveau territorial, qu’ils soient des acteurs du secteur privé, des élus, des responsables des universités ou des acteurs de la société civile.
Alerte Météo : vents violents au nord du Maroc
Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange concernant des rafales de vent localement fortes prévues lundi dans certaines provinces du nord du Maroc.
Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024Saigner pour guérir
Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».
Atika Ratim - 14 décembre 2024Deux soldats des FAR périssent dans l’explosion d’une mine
Société - Une mine antichar a explosé, causant la mort de deux soldats des Forces armées royales (FAR) et blessant grièvement un troisième.
Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024Caravane médicale : coopération sud-sud renforcée entre le Maroc et le Sénégal
Afrique, Société, Société - La deuxième édition de la caravane médicale humanitaire multidisciplinaire a été lancée jeudi à Diass, à 40 km de Dakar.
Farah Nadifi - 13 décembre 2024Protection sociale : 15 millions de Marocains couverts
Société - Mustapha Baitas a annoncé que 3.769.000 travailleurs indépendants sont désormais inscrits au régime de couverture médicale.
Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024LF 2025 : exonération totale des pensions pour 164.000 retraités
Société - Le gouvernement franchit une étape importante avec l’exonération des pensions et des rentes viagères des retraités prévue par la loi de finances 2025.
Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024Le Maroc, modèle régional des droits de l’Homme
Société - Lors de la Journée internationale des droits de l’Homme, Abdellatif Ouahbi, a souligné l’engagement du Maroc dans la promotion des droits fondamentaux.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Salé : une tentative de trafic de près de 5.000 comprimés psychotropes avortée
Société - La DGST a réussi à déjouer une importante tentative de trafic de substances psychotropes, mercredi après-midi.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise
Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.
Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024Un séisme tue 25 personnes au Cachemire pakistanais
Khansaa Bahra - 25 septembre 2019Brésil : des violents incendies ravagent l’Amazonie
Khansaa Bahra - 22 août 2019Call of Duty Modern Warfare : la bande-annonce
Khansaa Bahra - 10 septembre 2019Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système
Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura
Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne
Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024