Accueil / Économie

Marchés publics : les mesures proposées pour atténuer la flambée des prix

Temps de lecture

Avec en toile de fond la crise économique mondiale, les fortes pressions sur le pouvoir d’achat des Marocains continuent de s’intensifier. La flambée des prix des produits alimentaires et des carburants a impacté directement le niveau de vie des ménages, ainsi que les entreprises. En réaction, le gouvernement a pris des mesures pour faire face au « désespoir économique » que connaît le Royaume, à l’instar des autres pays affectés par la crise. Le point sur la circulaire, publiée le 18 avril, visant à atténuer les retombées de la hausse des prix.

La conjoncture économique internationale a provoqué une instabilité économique aux échelles nationale et internationale. Marquée par l’envolée des prix des matières premières et énergétiques, la crise économique est amplifiée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie, qui a provoqué l’instabilité des indicateurs relatifs à l’économie et à la consommation.

Pour le cas du Maroc, les tensions mondiales ont également affecté les entreprises contractantes dans le cadre des marchés publics. Cela concerne essentiellement leurs obligations contractuelles afin d’honorer leurs engagements en termes de prix et de délais. Par conséquent, ces retards peuvent induire des pénalités ou bien des risques de résiliation.

À cet effet, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a diffuséune circulaire qui vise à atténuer les répercussions de la hausse des prix, corrélée à la rareté des matières premières sur les entreprises qui ont effectué des transactions dans le cadre des commandes publiques. Aussi, le comité interministériel a été chargé d’étudier cette question en proposant des pistes de solutions aux problèmes qu’elle soulève. Ipso facto, il a été décidé d’adopter huit mesures majeures, sur la base des dispositions du décret-loi 02.22.92 du 1441 (23 mars 2020), relatif à la promulgation des dispositions liées à l’état d’urgence sanitaire.

Joint par Lebrief.ma, Abdelghani Youmni, économiste et spécialiste des questions publiques, nous explique que«la circulaire du 18 avril est une mesure d’anticipation qui vise à ralentir la dynamique des investissements publics et à alléger également le fardeau sur les finances publiques, en procédant par arbitrage sélectif», ajoutant ainsi que l’économie nationale doit soutenir en priorité les entreprises, l’investissement privé et l’emploi pour réunir le plus de variables possibles et d’agrégats autour de la vigueur et de la résilience de la croissance marocaine.

Lire aussi :Prix du carburant : le citoyen subit de plein fouet la flambée

Les procédures liées au règlement des délais d’exécution et des pénalités de retard

Pour les marchés en cours de réalisation, les entreprises adjudicatrices, rencontrant des difficultés de mise en œuvre, elles sont invitées à soumettre aux maîtres d’ouvrage leurs demandes visant à prolonger le délai d’exécution, qui ne devrait pas être supérieur à six mois. Sur la base de ces demandes, les maîtres d’ouvrage concernés doivent procéder à la modification des délais contractuels d’exécution des contrats annexes, en ajoutant les délais requis.

Concernant les pénalités de retard, appliquées dans le cadre d’une opération en cours, le montant doit être restitué à l’entreprise adjudicatrice. Cela est appliqué quand les demandes deviennent injustifiées et quand les délais qu’exige la circulaire sont dépassés. «Les décisions prises cherchent également à accompagner les entreprises du privé, exécutant des projets publics et qui rencontrent des difficultés de financement et de liquidité», souligne Abdelghani Youmni.

Lire aussi :Flambée des prix du carburant : la Fédération des stations-service monte au créneau

La révision des prix des contrats de travaux et l’accélération du paiement

Par rapport aux prix des contrats de travaux, la circulaire indique que la réduction des charges liées à certaines matières premières, ainsi qu’aux prix des services de certaines commodités essentielles, est prise en considération. Cela contribuera aussi à rétablir l’équilibre financier des contrats.

De même, afin d’accélérer le paiement des offres des propriétaires des contrats de passation des marchés, les maîtres d’ouvrage sont invités à passer les montants des livrablesexécutés. Ensuite, en cas de problème ou de difficulté liés au calcul de la révision des prix, ils doivent exécuter le paiement dans le cadre des relevés de comptes préétablis.

L’expert en économie explique également que «laprocédure de révision des prix des contrats est une excellente décision et est très judicieuse. Elle intègre la hausse des coûts des matières premières des hydrocarbures, dont le coût a été multiplié par mille en dix mois, afin d’atténuer les difficultés résultant de l’inflation géopolitique et des tensions sur les marchés».

Lire aussi :Confiance des ménages : le moral s’assombrit de plus en plus avec la crise

Les procédures liées à la bonne gestion des difficultés des transactions

Dans ce cadre, le chef du gouvernement indique que pour atténuer les difficultés résultant des prix élevés ou de la rareté des matières premières et autres marchandises, les entreprises adjudicatrices sont appelées à en informer les maîtres d’ouvrage. Aussi, de mentionner les conséquences sur les délais d’exécution.«Cette prise de décision du gouvernement est très salutaire, mais entre les lignes nous lisons également qu’il ne souhaite pas recourir à l’endettement intérieur ni à l’endettement extérieur à court terme», souligne Abdelghani Youmni.

Enfin, Aziz Akhannouch invite le ministre de l’Intérieur à évaluer la possibilité d’élargir et appliquer les mesures citées dans la circulaire dans les différentes collectivités territoriales et leurs groupements affiliés.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Aides au logement : 28.000 bénéficiaires et 11,4 MMDH investis

Économie - Le programme d’aide directe au logement a bénéficié à environ 28.458 personnes au 5 novembre dont 26% de MRE.

Ilyasse Rhamir - 8 novembre 2024

TPE, PME : quelle place dans la course entrepreneuriale ?

Économie - Lors d'une conférence de presse, la Confédération marocaine des TPE-PME soulèvera plusieurs points de tension avec la CGEM.

Ilyasse Rhamir - 8 novembre 2024

Casablanca : augmentation des prix de la viande

Économie - Les prix de la viande et des fruits à Casablanca ont connu des variations cette semaine avec une augmentation notable.

Ilyasse Rhamir - 8 novembre 2024

Vente des carburants : les professionnels réclament un contrôle plus strict

Économie - Les patrons de stations-service dénoncent la montée en puissance du marché parallèle des hydrocarbures.

Mbaye Gueye - 8 novembre 2024

Huile d’olive : le Maroc se tourne vers le Brésil

Économie - Avec la baisse de la production d’huile d’olive, le Maroc a choisi le Brésil pour combler l’écart d’approvisionnement.

Ilyasse Rhamir - 8 novembre 2024

Nadia Fettah milite pour la gouvernance des finances publiques

Économie - Nadia Fettah affirme que la gouvernance des finances publiques constitue l'une des priorités du programme d'action 2025.

Mbaye Gueye - 8 novembre 2024

L’Office des changes met en place un système d’authentification des autorisations

Économie - L'Office des Changes a annoncé l'introduction d'un nouveau dispositif permettant d'authentifier les autorisations qu’il délivre.

Rédaction LeBrief - 7 novembre 2024
Voir plus

Compensation : 15,69 MMDH à fin mai

Économie - À fin mai, les émissions au titre des dépenses de la compensation ont atteint 15,69 milliards de DH (MMDH). Ils ont grimpé de 148,9% par rapport à la même période un an auparavant.

Hajar Toufik - 13 juin 2022

La Zakat peut-elle éradiquer la pauvreté ?

Dossier - Il est tout à fait normal de se poser la question : tendons-nous vers le Nissab? Autrement dit, y sommes-nous soumis?

Sabrina El Faiz - 6 juillet 2024

Qui sont les principaux partenaires commerciaux du Maroc en 2023? (Rapport)

Économie - Cette montée en puissance est principalement due à une augmentation des exportations marocaines vers le continent européen

Mbaye Gueye - 7 août 2024

Taxe carbone : un levier stratégique pour l’évolution écologique au Maroc

Économie - L’introduction d’une taxe carbone représente un tournant stratégique dans l’engagement écologique du Maroc.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024

Sénégal : formation aux métiers du gaz et pétrole

Afrique, Économie, Économie L’exploitation des gisements offshore du Sénégal devrait débuter fin 2023 grâce aux formations aux métiers du gaz et pétrole

Nora Jaafar - 26 octobre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire