Temps de lecture : 6 minutes

Accueil / Économie / Marchés publics : les mesures proposées pour atténuer la flambée des prix

Marchés publics : les mesures proposées pour atténuer la flambée des prix

Temps de lecture : 6 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 6 minutes

Avec en toile de fond la crise économique mondiale, les fortes pressions sur le pouvoir d’achat des Marocains continuent de s’intensifier. La flambée des prix des produits alimentaires et des carburants a impacté directement le niveau de vie des ménages, ainsi que les entreprises. En réaction, le gouvernement a pris des mesures pour faire face au « désespoir économique » que connaît le Royaume, à l’instar des autres pays affectés par la crise. Le point sur la circulaire, publiée le 18 avril, visant à atténuer les retombées de la hausse des prix.

Temps de lecture : 6 minutes

La conjoncture économique internationale a provoqué une instabilité économique aux échelles nationale et internationale. Marquée par l’envolée des prix des matières premières et énergétiques, la crise économique est amplifiée par le conflit entre l’Ukraine et la Russie, qui a provoqué l’instabilité des indicateurs relatifs à l’économie et à la consommation.

Pour le cas du Maroc, les tensions mondiales ont également affecté les entreprises contractantes dans le cadre des marchés publics. Cela concerne essentiellement leurs obligations contractuelles afin d’honorer leurs engagements en termes de prix et de délais. Par conséquent, ces retards peuvent induire des pénalités ou bien des risques de résiliation.

À cet effet, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a diffuséune circulaire qui vise à atténuer les répercussions de la hausse des prix, corrélée à la rareté des matières premières sur les entreprises qui ont effectué des transactions dans le cadre des commandes publiques. Aussi, le comité interministériel a été chargé d’étudier cette question en proposant des pistes de solutions aux problèmes qu’elle soulève. Ipso facto, il a été décidé d’adopter huit mesures majeures, sur la base des dispositions du décret-loi 02.22.92 du 1441 (23 mars 2020), relatif à la promulgation des dispositions liées à l’état d’urgence sanitaire.

Joint par Lebrief.ma, Abdelghani Youmni, économiste et spécialiste des questions publiques, nous explique que«la circulaire du 18 avril est une mesure d’anticipation qui vise à ralentir la dynamique des investissements publics et à alléger également le fardeau sur les finances publiques, en procédant par arbitrage sélectif», ajoutant ainsi que l’économie nationale doit soutenir en priorité les entreprises, l’investissement privé et l’emploi pour réunir le plus de variables possibles et d’agrégats autour de la vigueur et de la résilience de la croissance marocaine.

Lire aussi :Prix du carburant : le citoyen subit de plein fouet la flambée

Les procédures liées au règlement des délais d’exécution et des pénalités de retard

Pour les marchés en cours de réalisation, les entreprises adjudicatrices, rencontrant des difficultés de mise en œuvre, elles sont invitées à soumettre aux maîtres d’ouvrage leurs demandes visant à prolonger le délai d’exécution, qui ne devrait pas être supérieur à six mois. Sur la base de ces demandes, les maîtres d’ouvrage concernés doivent procéder à la modification des délais contractuels d’exécution des contrats annexes, en ajoutant les délais requis.

Concernant les pénalités de retard, appliquées dans le cadre d’une opération en cours, le montant doit être restitué à l’entreprise adjudicatrice. Cela est appliqué quand les demandes deviennent injustifiées et quand les délais qu’exige la circulaire sont dépassés. «Les décisions prises cherchent également à accompagner les entreprises du privé, exécutant des projets publics et qui rencontrent des difficultés de financement et de liquidité», souligne Abdelghani Youmni.

Lire aussi :Flambée des prix du carburant : la Fédération des stations-service monte au créneau

La révision des prix des contrats de travaux et l’accélération du paiement

Par rapport aux prix des contrats de travaux, la circulaire indique que la réduction des charges liées à certaines matières premières, ainsi qu’aux prix des services de certaines commodités essentielles, est prise en considération. Cela contribuera aussi à rétablir l’équilibre financier des contrats.

De même, afin d’accélérer le paiement des offres des propriétaires des contrats de passation des marchés, les maîtres d’ouvrage sont invités à passer les montants des livrablesexécutés. Ensuite, en cas de problème ou de difficulté liés au calcul de la révision des prix, ils doivent exécuter le paiement dans le cadre des relevés de comptes préétablis.

L’expert en économie explique également que «laprocédure de révision des prix des contrats est une excellente décision et est très judicieuse. Elle intègre la hausse des coûts des matières premières des hydrocarbures, dont le coût a été multiplié par mille en dix mois, afin d’atténuer les difficultés résultant de l’inflation géopolitique et des tensions sur les marchés».

Lire aussi :Confiance des ménages : le moral s’assombrit de plus en plus avec la crise

Les procédures liées à la bonne gestion des difficultés des transactions

Dans ce cadre, le chef du gouvernement indique que pour atténuer les difficultés résultant des prix élevés ou de la rareté des matières premières et autres marchandises, les entreprises adjudicatrices sont appelées à en informer les maîtres d’ouvrage. Aussi, de mentionner les conséquences sur les délais d’exécution.«Cette prise de décision du gouvernement est très salutaire, mais entre les lignes nous lisons également qu’il ne souhaite pas recourir à l’endettement intérieur ni à l’endettement extérieur à court terme», souligne Abdelghani Youmni.

Enfin, Aziz Akhannouch invite le ministre de l’Intérieur à évaluer la possibilité d’élargir et appliquer les mesures citées dans la circulaire dans les différentes collectivités territoriales et leurs groupements affiliés.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 6 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

PLF 2025 : résilience consolidée de l’économie marocaine

Le rapport économique et financier, récemment publié, démontre que l'économie marocaine a fait preuve d'une résilience remarquable malgré un…

PLF 2025 : nouveau souffle pour la fonction publique

Le projet de loi de Finances (PLF) 2025 met en lumière plusieurs réformes et ajustements visant à améliorer la gestion des ressources humain…

PLF 2025 : où en est la dette publique ?

Les données du rapport sur la dette publique indiquent une croissance continue. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs, dont des dé…

PLF 2025 : impôt sur le revenu, à quels changements s’attendre ?

Cette réforme s’inscrit dans une démarche visant à optimiser le système fiscal du pays, tout en favorisant l’augmentation du pouvoir d’achat…

Grands axes du PLF 2025 : santé, éducation et emploi au premier plan

Conçu dans un contexte de pressions climatiques, économiques et sociales accrues, le projet de loi de Finances (PLF) 2025 s'inscrit dans une…

Emploi, pouvoir d’achat, IR… que nous réserve le PLF 2025 ?

Le 19 octobre, Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, a présenté le PLF 2025. Entrons directement dans le vif du sujet avec c…

Marché : la viande toujours en hausse

En observant les prix des légumes cette semaine, on remarque une relative stabilité dans certaines catégories. Mais attention, on dit bien r…

La vente de Sanofi en France: quel impact sur la fabrication du Doliprane au Maroc?

Le Doliprane, dont le principal composé chimique est le paracétamol, est un médicament largement utilisé au Maroc pour traiter des affection…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire