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Affaire du couple Tazi : la chute du célèbre « médecin des pauvres »

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Connu pour ses activités et œuvres caritatives, le célèbre chirurgien plastique El Hassan Tazi est depuis deux semaines au cœur d’une grave affaire d’escroquerie et de factures médicales falsifiées. Le 2 avril 2022, le surnommé « médecin des pauvres », sa femme et un certain nombre d’employés de sa clinique ont été arrêtés dans le cadre de ce dossier. Cinq des huit suspects sont en détention avant le procès, tandis que les autres ont été temporairement libérés en attendant le verdict final. Malgré leur disposition à déposer une caution, le Parquet s’oppose toujours à leur libération sous caution.

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Surnommé « médecin des pauvres », le célèbre chirurgien plastique El Hassan Tazi est depuis le 2 avril 2022 en détention à la prison de Oukacha de Casablanca. Avec sa femme, son frère et cinq autres suspects, le docteur est accusé de falsification de documents officiels, de détournement de fonds et d’escroquerie de bienfaiteurs. Cette affaire a éclatéle 3 avril dernier, lorsque la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a souligné dans un communiqué que huit agents de santé ont comparu devant la Cour d’appel de Casablanca pour une audience préliminaire concernant leur implication présumée dans un dossier de fraude.

Bien que la DGSN n’ait pas mentionné les noms des suspects, la presse nationale a très vitelié cette affaire à Tazi, à des employés de sa clinique privée ainsi qu’à son épouse. Les complices du chirurgien, qui travaillent également pour lui, sont accusés d’avoir participé à la création d’un réseau criminel visant à collecter d’importantes sommesauprès de bienfaiteurs. Les suspects prétendaient que l’argent des donateurs était utilisé pour payer les frais d’hospitalisation de patients démunis traités dans la clinique de Tazi. Cependant, ces derniers gonflaient les factures afin de soutirerdavantage de financements.

Lire aussi :Casablanca : 8 individus poursuivis pour escroquerie et falsification de factures médicales

La femme de Tazi, suspect principal

Sur les huit personnes appréhendées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) dans le cadre de cette affaire, Mounia, la femme du chirurgien, serait la principale prévenue.En tant que responsable de gestion, elle aurait touché près de 200.000 DH par jour en dons. Selon le communiqué de la DGSN, cette dernière aurait aussi utilisé des photos de patients présumés pour collecter des dons importants qu’elle a par la suite justifiés par des factures falsifiées et de faux rapports et bilans médicaux, et ce, avec l’aidedu reste des accusés.

Qui a fait éclater cette affaire ?

Il faut préciser que l’enquête de police a été ouverte le 29 mars dernier. Elle a fait suite à la plainte d’un donateur potentiel, qui aurait découvert la preuve matérielle des manipulations financières du couple Tazi. Depuis leur arrestation, les cinq principaux suspects affirment qu’il s’agit d’un « coup monté » tandis que les fans du docteur et ses soutiens crient au complot.

Il est en effet difficile de croire qu’une personnalité aussi prestigieuse qu’El Hassan Tazi, qui a même reçu le 20 février 2021 le « Wissam de mérite national de classe exceptionnelle », soit impliquée dans une affaire aussi sordide. Notons que les chefs d’accusation retenus contre l’ensemble des mis en cause concernent : la traite d’êtres humains ; l’exploitation de la vulnérabilité des personnes à des fins commerciales;l’escroquerie envers des bienfaiteurs qui agissaient de bonne foi ; l’exploitation de mineurs souffrant de maladie ; le détournement des dons collectés aux dépens des victimes ; la falsification de factures de traitement et de dossiers médicaux ; le blanchiment d’argent ; et l’usurpation de fonction. De plus, le médecin et ses complices sont accusés d’avoir « capturé et partagé des photos de patients sans leur consentement », notamment des photos de femmes ayant subi des opérations de liposuccion publiées sur Facebook.

Où en est l’affaire aujourd’hui ?

Aujourd’hui, et malgré la disposition des principaux suspects à déposer une caution, le Parquet refuse la demande de remise en liberté provisoire sous caution présentée par la défense dudocteur Tazi et de sesco-accusés. Le rejet de cette demande a poussé le juge d’instruction à reporter à son tour l’examen de cette requête. Pour le procureur du Roi, les faits reprochés sont si accablants que cette option ne peut être envisageable. Cependant, la Cour d’appel de Casablanca a annoncé, après plusieurs heures de plaidoiries, que la demande de liberté provisoire sera étudiée lors d’une séance programmée ce mardi 19 avril.

Par ailleurs, le Parquet a appelé le juge d’instruction à démarrerincessamment l’interrogatoire des accusés, alors que le procureur du Roi a exigé l’application à la lettre de la loi dans cette affaire. Il a insisté sur le fait que tous les mis en cause, principaux et contributeurs,doivent répondresans aucune exception des faits qui leur sont imputés.

Enfin, selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, depuis l’arrestation du Dr Tazi, plusieurs de ses patients, dont les images et les séquences vidéo ont été utilisées pour la promotion de sa clinique, ont déposé des plaintes auprès du bureau du procureur du Roi. En outre, des dizaines d’hommes et de femmes d’affaires, ainsi des personnes aisées ont également déposé plainte contre le médecin et son réseau pour escroquerie. Ces derniers ont assuré avoir versé d’importantes sommes au personnel et aux responsables de la clinique Tazi pour financer des opérations chirurgicales au profit de patients démunis.

Affaire à suivre…

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