Accueil / Économie

Sekkouri : le programme Awrach connaît une dynamique positive

Temps de lecture

Le ministre de l’Inclusion économique, de la petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a affirmé, mercredi à Rabat, que «la mise en œuvre du programme « Awrach », visant à créer 250.000 emplois directs, connaît une dynamique positive». Le point avec deux experts en politique et en économie.

Le ministre de l’Inclusion économique, de la petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri,a fait étatdans une présentation devant la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, d’un progrès considérable dans la mise en œuvre du programme « Awrach », deux mois après son lancement.

Sekkouri a assuréque «ce programme, pour lequel le gouvernement a mobilisé une enveloppe financière de 2,25 milliards de DH (MMDH) au titre de l’année 2022 a déjà commencé à donner des résultats».

Il a relevé que «son département veille à ce que ce programme remplisse ses missions, et ce conformément aux critères de l’efficacité, la transparence et la gouvernance», mettant en relief que le grand souci étant «la bonne gestion du budget alloué à ce programme».

Dans une interview accordée à Lebrief.ma, le politologue et économiste Driss Aissaoui a souligné que«le programme gouvernemental « Awrach » est un programme qui est condamné à réussir, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, il y a la volonté du gouvernement, sous l’impulsion du roi Mohammed VI qui veille à ce que les programmes gouvernementaux puissent donner des résultats concrets et tangibles dans le changement des conditions de vie des citoyens. Les programmes « Awrach » sont des chantiers de travail collectifentre toutes les composantes du gouvernement et les acteurs de la société civile qui peuvent également prendre des pas importants dans la réalisation de ces programmes».

Interviewé par Lebrief.ma, El Mehdi Fakir, expert-comptable et analyste économique, pense qu’«il est clair que comme tout programme public, le programme « Awrach » est un programme structurant qui va mobiliser non seulement de l’argent, mais aussi des structures de l’État. Pour réussir un tel programme, le plus important c’est de créer les structures institutionnelles et les mécanismes nécessaires pour la coordination et l’évaluation continue, ce qui permettrait d’ajuster et de perfectionner le programme, de valoriser et encore mettre en valeur ses retombées sur le plan sociétal et économique».

D’un autre côté, le ministre a tenu à rappeler la convention signée entre le ministère délégué chargé du Budget, la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC), pour déterminer les dépenses du budget du programme, en plus de la création d’un système informatique au niveau de la CNSS et l’ANAPEC pour gérer l’opération d’identification des bénéficiaires et le versement de leurs salaires.

Gestion régionale du programme

D’un autre côté, des tournées ont été effectuées dans l’ensemble des régions du Royaume, au cours desquelles les responsables et les cadres du ministère ont rencontré plus de 2.500 acteurs, élus et représentants d’autorités locales ainsi qu’un ensemble d’experts, dans le cadre de l’ouverture sur les différents avis et le recueil des idées susceptibles de faire réussir la mise en œuvre du programme.

Le ministre a soulignéque son département «a opté pour une gestion régionale du programme, notamment, au niveau provincial, vu la disponibilité des structures nécessaires à sa mise en œuvre, notamment les préfectures, les conseils provinciaux, ainsi que les services extérieurs des ministères et les différentes antennes de l’ANAPEC».

«Les comités régionaux chargés de sélectionner les ateliers seront à même de modifier certains critères en fonction des besoins de la province», ajoute-t-il.

Lire aussi: La généralisation du programme “Awrach” commence aujourd’hui

Solution immédiate pour mitiger les répercussions de la Covid-19

Jugés «ambitieux et prometteurs», les projets lancés par le gouvernement face aux répercussions de la crise sanitaire sur l’économie nationale et le marché du travail, dont le programme « Awrach », ont été salués par plusieurs membres de la commission des secteurs sociaux, puisqu’ils représentent une solution immédiate au profit des citoyens ayant perdu leur emploi à cause de la pandémie. Ils soulignent la nécessité de veiller à la stratégie de mise en œuvre et de suivi de ces projets.

«L’approche participative, adoptée par le gouvernement pour la mise en œuvre du programme est un élément positif», ont-ils considéré, soulignant l’importance pour ces programmes d’apporter des solutions pratiques aux principaux défis auxquels est confronté le marché du travail. Et de souligner l’importance du dossier de l’emploi et son caractère stratégique dans la réalisation de la paix sociale.

À cet égard, Aissaoui a indiqué que «l’approche participative est une approche qui est faite pour gommer toutes les différences de sensibilité politique et d’approches des questions de développement. On parle de contributions de tous les acteurs du gouvernement, cela veut dire que chaque projet ou chantier fera l’objet d’une attention particulière de la part de chaque ministre et il sera à l’écoute de ses collègues, et si jamais il a des difficultés à réaliser tel ou tel objectif, le ministère ou le département qui n’est pas loin de lui pourra lui apporter les solutions qu’il faut pour que la réussite soit garantie au bout de l’exécution de ce chantier».

«Le dossier de l’emploi est un dossier central dans les chantiers que s’accordent l’actuel gouvernement. Nous n’oublions pas que nous avons vécu une crise sanitaire très grave qui a été suivie par une crise économique et financière pour certains secteurs, l’emploi sera très probablement le moyen qui permettra au gouvernement de concrétiser sa volonté et de participer à la vie améliorée des citoyens marocains. Cette priorité donnée au dossier de l’emploi permettra la réalisation concrète de la paix sociale et par la suite sauter un certain nombre de difficultés que d’autres pays n’arrivent pas à surmonter», ajoute-t-il.

Fakir, quant à lui, soutient que «l’approche participative permet de prendre en considération les avis des uns et des autres, et c’est un gage pour garantir la réussite du projet. Beaucoup d’actions de l’État par le passé ont été marquées par ce manque de communication en amont, ce qui a malheureusement conduit à des architectures de programmes gouvernementaux qui étaient soit mal adaptées ou qui ne bénéficiaient pas de l’adhésion des différentes parties prenantes et de facto un échec ne serait-ce que partiel ou relatif. Avec cette approche participative, toutes les parties prenantes sont responsabilisées et impliquées, leurs avis sont pris en considération, ce qui constitue une manière pour se baser sur une intelligence collective afin de mettre en œuvre et faire aboutir ce projet».

«L’emploi ce n’est pas un moyen, mais une fin. C’est le gage de la dignité du citoyen et de facto, le gage de la réalisation de son évolution et de sa promotion sociétale et économique. Grâce à l’emploi, on crée de la valeur ajoutée et de la richesse et on sort de la précarité, ce qui permet de réaliser les objectifs du développement sociéto-économiques et in fine, la paix sociale», a-t-il estimé.

Les membres de la commission ont également appelé à renforcer la dynamique économique nationale en offrant des opportunités à même d’absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail et préserver les emplois existants.

À titre de rappel, le programme « Awrach », lancé en janvier dernier, est composé de « chantiers généraux temporaires » et de « chantiers d’inclusion durable » avec pour objectifs de créer 250.000 emplois directs au cours des années 2022 et 2023 et de soutenir les personnes ayant perdu leur emploi suite à la crise sanitaire liée au covid-19 et celles en difficulté d’accéder au marché du travail.

Lire aussi: Awrach : les critiques et les recommandations de l’Observatoire de l’action gouvernementale

Dernier articles
Les articles les plus lu

Ports situés sur la Méditerranée : baisse de 17% des débarquements de pêche à fin novembre (ONP)

Économie - À fin novembre 2024, les débarquements de la pêche côtière et artisanale en Méditerranée ont atteint 13.461 tonnes, en baisse de 17% par rapport à 2023.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

L’Office national des Pêches tient son Conseil d’administration

Économie - Le Conseil d’administration de l’Office national des Pêches (ONP) s’est réuni vendredi à Rabat, sous la présidence de Zakia Driouich, secrétaire d’État auprès du ministre de la Pêche maritime

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Soumission aux marchés de BAM : le format électronique obligatoire en 2025

Économie - À partir du 1er janvier 2025, Bank Al Maghrib (BAM) impose la soumission électronique obligatoire pour tous les marchés publics.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Le besoin de financement du Trésor en légère baisse à fin novembre

Économie - À fin novembre 2024, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 55,9 MMDH, contre 59,2 MMDH à la même période en 2023.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Légère hausse de l’inflation en novembre 2024

Économie - En novembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,8% par rapport à novembre 2023, selon le HCP.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)

Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

12-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%

Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024
Voir plus

Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette

Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.

Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022

Driss Guerraoui primé à Barcelone

Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

CNT : Hamid Bentahar réélu

Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.

Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024

HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023

Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.

Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire