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14,30 DH le litre, tel est le seuil que le prix dugasoil a franchi cette semaine, dépassant même celui de l’essence (14,16 à 14,20 DH/L). Au cours des deux dernières semaines, le prix du gasoil a progressivement augmenté de 1 DH jusqu’atteindre ce niveau spectaculaire. Pour cause : la guerre en Ukraine et la forte dominance du gasoil dans le marché européen. En effet, en raison de la crise entre Moscou et Kiev, les pays du Vieux-continent ont augmenté leur demande en gasoil en prévention d’un embargo sur le pétrole et le gaz russes. Une menace que le président russe, Vladimir Poutine, ne cesse d’évoquer depuis le début de ses opérations militairesen Ukraine.
Il faut préciser que la flambée du prix du gasoil ne représente que les prémisses des répercussions du conflit russo-ukrainien. Si ce différend s’exacerbe et dure encore plus longtemps, les pays qui ne disposent pas de stock de carburants ni de moyens financiers pour faire face à cette progression tarifaire constante risquent de connaîtrede graves pénuries. «Le véritable problème que craignent les opérateurs aujourd’hui n’est pas la flambée des prix, mais plutôt la perturbation de l’approvisionnement en gasoil», a d’ailleurs souligné Mostafa Labrak, expert en énergie et carburants, à TelQuel. Et malgré la flambée de prix actuelle, ce dernier estime que «le Maroc n’a toujours pas commencé à subir les répercussions de cette guerre sur les tarifs des hydrocarbures».
D’un autre côté, la hausse des cours du gaz naturel, dont la Russie est l’un des principaux exportateurs dans le monde, est également l’un des facteurs de cette augmentation. Cette ressource est notamment utilisée dans le processus de raffinage du gasoil, et la hausse de ses prix impacte de ce fait celui dudit carburant.
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Faut-il envisager une réactivation de la raffinerie de la Samir ?
Depuis l’arrêt des activités de raffinerie de la Samir, le Maroc dépend totalement du marché international, car il n’importe que du pétrole raffiné, dont le cours détermine la tendance du marché. Pour Houcine El Yamani, secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et du gaz, qui relève de la Confédération démocratique du travail (CDT), face à la hausse du prix du gasoil, le Maroc doit à la fois assurer la consolidation de ses réserves et réactiver la raffinerie de la Samir. Il a souligné à nos confrères de Le Matin que «ce sont la souveraineté du Maroc et l’intérêt général qui priment la judiciarisation en cours du dossier de cette raffinerie».
Aziz Daoudi,secrétaire général de l’Union syndicale du transport routier, affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), partage le même avis qu’El Yamani.Il aajouté qu’en relançant les activités de la Samir, le Royaume peut importer du pétrole brut d’un pays partenaire exportateur, comme l’Arabie saoudite, à des prix intéressants et puis le raffiner ensuite sur le sol marocain.
En revanche, Mostafa Labrak estime que le recours aux raffineries de la Samir est peu probable, notant que leur réactivation neréduirait pas significativement les tarifs des carburants dans le pays. «La Samir souffrait d’un grave problème qui était le manque de compétitivité. Même à son époque, beaucoup d’opérateurs finissaient par acheter les produits d’autres fournisseurs étrangers, proposant des prestations de haute qualité et à prix moindre que celui de la Samir», a-t-il avancé. Et de rappeler que depuis 2016, année d’arrêt des activités de la raffinerie de Mohammedia, tous les gouvernements qui se sont succédé se sont engagés à privatiserce secteur.
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Pour le moment, tant que le conflit russo-ukrainien ne montreaucun signe d’accalmie, il faut s’attendre à une poursuite de l’augmentation du prix du gasoil, qui, rappelons-le, est le carburant le plus utilisépar lesmoyens de transport. La demande ne fait que s’intensifier, en particulier en Europe, et en conséquence les tarifs continueront à flamber, la seule solution viable étant de stocker le maximum possible cette matière vitale.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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