Accueil / Économie

FMI : investir dans les infrastructures hydrauliques, une priorité pour le Maroc

Temps de lecture

Selon le Fonds monétaire international (FMI), le Maroc doit impérativement investir dans les infrastructures hydrauliques pour favoriser une économie résiliente. Dans sa nouvelle analyse sur l’impact du changement climatique sur l’économie dans la région Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), le FMI présente des scénarios d’investissements ainsi que des recommandations pour aider le pays à faire face aux effets du stress hydrique.

Le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour, et le coordonnateur des travaux sur le climat du même département, Christophe Duenwald, avancent que le Maroc doit envisager d’investir davantage dans la lutte contre l’exacerbation du stress hydrique. «Les simulations réalisées sur le Maroc montrent que des investissements dans des infrastructures hydrauliques amélioreraient la résilience face aux sécheresses, réduiraient de près de 60% les pertes de PIB et limiteraient l’augmentation de la dette publique», précisent les deux responsables dans un blog qu’ils ont co-signé.

Les experts de l’institution internationale ont fait une simulation, dans l’étude « Feeling the Heat: Adapting to Climate Change in the Middle East and Centrale Asia », pour quantifier l’impact macroéconomique des investissements dans les mesures d’adaptation au changement climatique dans le Royaume.

L’étude compare deux scénarios

Il s’agit d’un plan d’investissement standard dans les infrastructures et d’un plan d’investissement d’adaptation avec une résilience renforcée. L’étude rappelle également que le Maroc a investi dans le développement de son infrastructure hydraulique au cours des dernières décennies.

Les auteurs de l’étude constatentque «le plan d’investissement d’adaptation offre des rendements économiques plus élevés, avant même qu’une sécheresse ne se matérialise, que la combinaison d’investissements standard».

L’étude souligne: «bien que les deux types d’investissement public augmentent la productivité du secteur privé, les projets d’irrigation résilients (tels que les barrages et les canaux) génèrent des dividendes plus élevés pour le PIB, car ils offrent des rendements économiques plus avantageux dans les pays menacés de sécheresse que les investissements standard, même avant qu’une sécheresse ne survienne».

Les experts de l’institution de Bretton Woods concluentque «l’investissement dans l’adaptation au climat améliore la résilience de l’économie marocaine aux épisodes de sécheresse». Ilsprécisent qu’un investissement d’adaptation dans des infrastructures d’irrigation résilientes pourrait baisser les pertes de PIB du Royaume de près de 60%, les ramenant à environ 1%.

Lire aussi : Agriculture : les récentes précipitations à la rescousse des cultures printanières

L’impact sur la trajectoire du ratio dette/PIB

La même étude souligne que «l’amélioration des capacités d’approvisionnement en eau et d’irrigation contribuerait à combler l’écart entre la demande et l’offre d’eau dans le secteur agricole, ce qui lui permettrait de rester productif dans une large mesure, même en cas de sécheresse». De même, le déclin plus modéré du PIB serait également bénéfique pour la trajectoire du ratio dette/PIB à la suite des épisodes de sécheresse, ajoute-t-elle.

Jugée «très sensible» aux sécheresses, la production agricole bénéficierait, selon le FMI, d’investissements dans des infrastructures hydrauliques résilientes au climat, rappelant que le secteur agricole employait plus de 30% de la main-d’œuvre et représentait environ 12% du PIB en 2020.

«Le changement climatique a des effets dévastateurs au Moyen-Orient et en Asie centrale, où les pays pauvres ou touchés par des conflits sont ceux qui souffrent le plus de l’élévation des températures et des phénomènes météorologiques extrêmes», font savoir les experts du FMI dans le même blog.

Les températures de la région ont augmenté, au cours des trente dernières années, de 1,5 degré Celsius, soit deux fois plus que la hausse observée au niveau mondial (0,7 °C). À cet égard, le FMI observe qu’«il est essentiel que la communauté internationale coopère pour tirer le meilleur parti de l’adaptation et en gérer les coûts, en particulier pour les pays les plus vulnérables».

Lire aussi : Agriculture : une pénurie d’eau imminente malgré les bonnes performances agricoles

Dernier articles
Les articles les plus lu

LF 2025 : le gain aux jeux de hasard désormais imposé

Économie - À partir du mois de juillet 2025, tout gain réalisé grâce aux jeux de hasard deviendra imposable dans le champ de l'impôt sur le revenu (IR).

Mouna Aghlal - 24 décembre 2024

Digital Now 2024 : une édition marquante pour un avenir numérique inclusif et transformateur

Économie - Le Congrès international "Digital Now" 2024, tenu à Casablanca sous l’initiative du Club des Dirigeants (CDD), a rassemblé plus de 5.000 participants

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Réforme des litiges commerciaux : le ministère de la Justice renforce l’arbitrage

Économie - Le ministère de la Justice a annoncé plusieurs mesures juridiques pour moderniser la gestion des litiges commerciaux.

Rédaction LeBrief - 24 décembre 2024

Tourisme : une année record et des ambitions pour 2025

Économie - Le Maroc a enregistré en 2024 une progression exceptionnelle en matière de tourisme, consolidant sa position parmi les destinations les plus attractives.

Ilyasse Rhamir - 24 décembre 2024

Sportech : les startups STADIUM by MDJS brillent à Munich

Économie - Cinq startups marocaines, issues du programme STADIUM by MDJS d’Accelab, ont marqué l’édition 2024 du sommet international Sports Tech Nation.

Ilyasse Rhamir - 23 décembre 2024

Ports situés sur la Méditerranée : baisse de 17% des débarquements de pêche à fin novembre (ONP)

Économie - À fin novembre 2024, les débarquements de la pêche côtière et artisanale en Méditerranée ont atteint 13.461 tonnes, en baisse de 17% par rapport à 2023.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

L’Office national des Pêches tient son Conseil d’administration

Économie - Le Conseil d’administration de l’Office national des Pêches (ONP) s’est réuni vendredi à Rabat, sous la présidence de Zakia Driouich, secrétaire d’État auprès du ministre de la Pêche maritime

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Soumission aux marchés de BAM : le format électronique obligatoire en 2025

Économie - À partir du 1er janvier 2025, Bank Al Maghrib (BAM) impose la soumission électronique obligatoire pour tous les marchés publics.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc

Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire