Amnesty International (AI) a consacré une grande partie de son nouveau rapportàla situation des droits humains au Maroc. L’organisation non gouvernementale (ONG) a souligné plusieurs dépassements et violations observés au cours de l’année 2021. Elle évoque en premier lieu des atteintes à la liberté d’expression et d’association. «Les autorités ont continué d’utiliser le décret-loi d’urgence sanitaire de 2020 pour restreindre arbitrairement la liberté d’expression et de réunion, notamment celle des journalistes, des militant·e·s et des travailleuses et travailleurs», ont précisé les auteurs de l’enquête. Ils dénoncent que durant l’année écoulée des militants des droits de l’Homme, des journalistes, des utilisateurs de réseaux sociaux et des universitaires «ont été réprimés dans l’exercice légitime de leur liberté d’expression».
Lire aussi :Affaire Omar Radi : la cour d’appel confirme la peine de six ans de prison ferme
Dans son rapport, AI indique qu’au moins sept personnes ont été arrêtées pour des infractions liées à la liberté d’expression. L’ONG cite en ce sens le cas de l’universitaire Maâti Monjib, «sous le coup depuis octobre 2020 d’une mesure arbitraire d’interdiction de quitter le territoire».Il s’agit aussi dujournaliste Omar Radi etde la militaire Jamila Saadane. Cette dernière a écopé de trois mois de prison pour avoir accusé surYouTube «les autorités marocaines de couvrir des réseaux de prostitution et des faits de traite des êtres humains à Marrakech».Le rapport évoqueaussile militant Noureddine Aouaj, condamné à deux ans de prison « outrage » aux institutions de l’État, et Soulaiman Raissouni, ex-rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum.
Lire aussi :Affaire Soulaimane Raissouni : la peine de 5 ans de prison confirmée en appel
Certains dépassements observés par AI
Amnesty International revient en outre sur le mauvais traitement qu’ont subi les enseignants contractuels lors de leurs manifestations concernant leur intégration à la fonction publique. Elle avance qu’en 2021,33 enseignants contractuels ont été appréhendés lors de leurs protestations pacifiques à Rabat, alors que le reste des manifestants ont été dispersés et malmenés par les forces de l’ordre bien qu’ils respectaient les mesures de sécurité liées à la pandémie de Covid-19, comme la distanciation physique.
De plus, AI n’a pas manqué d’aborderles « révélations » de Forbidden Stories, qui selon lesquelles le Maroc aurait utilisé le logiciel espion israélien Pegasus pour surveiller plusieurs dissidents. «L’outil de surveillance a été utilisé contre des journalistes, des militant·e·s et des personnalités politiques de nationalité française et marocaine» a réitéré l’ONG dans son rapport.
Autre point de contestation soulevé par l’organisme international, l’article du projet de loi 36.21 sur l’état civil, adopté en juillet 2021 par le Parlement,et qui stipule quele genre assigné à un nouveau-né « hermaphrodite » peut être modifié ultérieurement. Le rapport mentionne aussi le cas de l’artiste Abdelatif Nhaila, traduit en justice pour « violation de l’état d’urgence sanitaire » et « outrage à un fonctionnaire ». Ce dernier, remis en liberté en février 2022, a été arrêté après s’être déplacé dans un poste de police pour déposer plainte contre des personnes qui l’avaient menacé de mort suite àune campagne de « Outing » lancée sur les réseaux sociaux depuis avril 2020.
Lire aussi :Affaire Pegasus : les poursuites en diffamation du Maroc jugées irrecevables en France
Amnesty Internationaldénonce le traitement des migrants
Amnesty Internationala également accusé le Maroc dans son rapport d’avoir «arrêté et détenu arbitrairement des personnes migrantes ou demandeuses d’asile». Selonl’ONG, parmi ces détenus, certains ont été renvoyés dans leur pays d’origine, tandis que d’autre ont été envoyésà des zones du Sud du Maroc ou au Sahara. «Les autorités ont mené des opérations dans les hébergements et les campements où se trouvaient des ressortissant·e·s de pays d’Afrique subsaharienne. Dans certains cas, elles ont mis le feu aux biens de ces personnes ou les ont contraintes à quitter leur abri de fortune, selon l’Association marocaine des droits humains», déplore le rapport. Les auteurs de cette enquête citent aussi l’exilde quelque 8.000Marocains vers Sebta en mai 2021, notant que certains parmi eux étaient des réfugiés ou des migrants venus de pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient ou d’Afrique du Nord. «Au moins 2.000 enfants non accompagnés figuraient parmi elles. Entre avril et mai, au moins trois migrants non identifiés et neuf Marocains sont morts en tentant de rejoindre les enclaves espagnoles de Sebta et Melilla depuis le territoire marocain», lit-on sur l’enquête.
Lire aussi :Migration clandestine : plus de 4.000 migrants morts ou disparu en 2021
Lancement du Conseil stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas
Politique - Aziz Akhannouch, a présidé la première réunion du Conseil d’orientation stratégique de l’Agence de développement du Haut Atlas.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Éducation : un budget record, des résultats en berne
Politique - Malgré des budgets records atteignant 73,91 milliards de dirhams, le système éducatif marocain reste embourbé dans des problématiques structurelles.
Ilyasse Rhamir - 2 décembre 2024Italie : inauguration du consulat honoraire du Maroc en Calabre
Politique - La ville italienne de Gioia Tauro a accueilli l’inauguration des nouveaux locaux du consulat honoraire du Maroc pour la région de Calabre.
Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024Maroc-France : renforcement de la coopération migratoire par une réunion inédite
Politique - En marge du séminaire biannuel des consuls généraux organisé par l’Ambassade du Maroc en France, une réunion inédite a eu lieu le 29 novembre 2024 à la Chancellerie, réunissant de hauts responsables des ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères des deux pays.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024Renforcement des relations entre le Maroc et Sao Tomé-et-Principe
Politique - Le 28 novembre 2024, à Casablanca, le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli Patrice Emery Trovoada, Premier Ministre de la République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Gérer les tensions entre l’Algérie et le Maroc
Afrique, Diplomatie, Politique - Depuis 2021, l’Algérie et le Maroc traversent une crise diplomatique marquée par une rupture des relations entre les deux pays.
Mbaye Gueye - 29 novembre 2024Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc
Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024Le Maroc participe à la 40e session du Conseil des ministres arabes de la Justice
Politique - La 40e session du Conseil des ministres arabes de la Justice a été lancée ce jeudi au siège du Secrétariat général de la Ligue arabe
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Forces auxiliaires : un corps de supplétifs ?
Composante essentielle du Makhzen marocain. Les Forces auxiliaires Maroc sont chargées du maintien de l'ordre public. Obtenez des informations précieuses sur Lebrief.
Hafid El Jaï - 16 juillet 2022Chambellerie royale : la gardienne de la cour
Hafid El Jaï - 13 février 2021Akhannouch revient sur l’augmentation des salaires
Politique - Le gouvernement mise sur l’implication des administrateurs et cadres administratifs pour réussir la généralisation de la protection sociale, explique Akhannouch.
Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024Sahara : Paris veut aider le Maroc à l’ONU et l’UE
Politique - Macron a affirmé à Rabat l'engagement de la France pour soutenir la solution marocaine au Sahara, aussi bien à l'ONU qu'au sein de l'UE.
Rédaction LeBrief - 30 octobre 2024Emmanuel Macron en Algérie : quelles sont les implications géostratégiques de cette visite ?
Afrique, Diplomatie, Politique - Le président français est arrivé ce jeudi en Algérie, où il va rester pendant trois jours. Pour que chaque partie réponde aux attentes de l’autre, un seul point est en jeu : la question du Sahara.
Nora Jaafar - 25 août 2022Sahara : le Maroc se félicite de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 2756
Politique - Le Royaume du Maroc se félicite de l'adoption, jeudi, de la résolution 2756 du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet du Sahara.
Rédaction LeBrief - 1 novembre 2024