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Mais avant de se lancer dans ce récit et pour comprendre la portée de ce retour, il faut revenir quelques décennies en arrière, en 1912, année où le Maroc est placé sous protectorat français, tandis que l’Espagne contrôle une partie du Nord.
L’administration coloniale française tente d’éclipser le pouvoir de feu le roi Mohammed V. Ce dernier impose son autorité dans presque toutes les sphères de la vie politique et économique. La population marocaine, elle, vit de plein fouet les transformations imposées par les colons qui exploitent les ressources et tentent d’imposer leur culture.
Face à cette domination, des voix commencent à s’élever. Dans les années 1930, un nationalisme marocain prend forme et les mouvements pour l’indépendance se structurent, notamment autour du parti de l’Istiqlal, fondé en 1944. Feu le roi Mohammed V refuse avec force de jouer le rôle imposé par la France, il devient la figure de proue de la lutte pour la liberté, rassemblant autour de lui l’espoir et la colère des Marocains.
L’exil, une tentative de soumission
La tension atteint son paroxysme en 1953, lorsque l’administration coloniale décide d’arracher le Sultan à son pays et de l’exiler à Madagascar. Ce coup de force, destiné à museler la ferveur nationaliste, a l’effet inverse. Le Maroc est secoué par une vague de protestations et de grèves. La tentative de la France de nommer Mohammed Ben Arafa, un cousin éloigné de la famille royale, comme successeur, est accueillie par un rejet unanime. Pour le peuple marocain, il n’y a qu’un seul Souverain légitime : le roi Mohammed V !
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En imposant cet exil, la France cherche à briser la résistance marocaine, mais elle se heurte à une solidarité nationale inédite. De Tanger à Marrakech, en passant par les villages reculés et les quartiers populaires de Casablanca, les Marocains se rassemblent autour de leur Souverain exilé. Ce mouvement, bien au-delà des slogans et des marches, est un véritable plébiscite pour l’indépendance. L’éloignement du Sultan ne fait qu’amplifier sa présence dans le cœur de la nation.
Les événements mondiaux, en particulier la guerre d’Indochine et les troubles en Algérie, affaiblissent progressivement la position française en Afrique du Nord. Pressée de trouver une issue à la crise marocaine, la France entame des négociations avec feu le roi Mohammed V. C’est ainsi que, le 16 novembre 1955, après des mois de discussions, le Roi fait un retour triomphal dans son pays.
Son arrivée à Rabat, saluée par une foule en liesse, est un moment d’une intensité rare. Pour le peuple marocain, il ne s’agit pas simplement du retour d’un Roi, mais de la renaissance d’une Nation ! Dans un discours désormais gravé dans la mémoire collective, le roi Mohammed V annonce la fin du protectorat et appelle les Marocains à l’unité pour construire un État libre.
L’indépendance et la renaissance
En mars 1956, après des décennies de luttes et de sacrifices, l’indépendance est officiellement proclamée. Le Maroc se libère des chaînes du protectorat français et espagnol, mais cette victoire est loin de résoudre tous les problèmes. Feu le roi Mohammed V se retrouve à la tête d’un pays profondément meurtri par des décennies de colonisation. Les structures économiques, le système éducatif, les institutions politiques : tout est à construire ou à reconstruire. Et si le pays est indépendant, il doit encore relever le défi de l’unité nationale, car des fractures régionales et sociales persistent.
Le roi Mohammed V entreprend des réformes pour poser les bases d’un État moderne. L’éducation devient une priorité et une armée nationale est formée pour garantir la sécurité et l’intégrité territoriale du pays.
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La transition vers la souveraineté pleine et entière n’est pas un chemin facile, mais le retour du Roi donne au pays une énergie nouvelle et un but commun. En l’espace de quelques jours, ce retour triomphal allait poser les jalons de ce que l’on appellera les «Trois Glorieuses» – trois jours de célébration intense qui scelleront définitivement le destin du Maroc comme nation indépendante. Ce sera l’occasion de commémorer les victoires et de rêver au Maroc de demain, où la liberté et la souveraineté ne sont plus des aspirations, mais des réalités.
Rendez-vous la semaine prochaine pour revenir en détail sur ces «Trois Glorieuses» et sur l’esprit d’unité et de résistance qui continue d’inspirer le Maroc d’aujourd’hui.
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