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Le contexte de ces journées flamboyantes commence bien avant, dans les tumultes de la colonisation. Au début des années 1950, le Maroc était une terre partagée, sous le régime du Protectorat français et sous le règne de son Sultan légitime, le sultan Mohammed V, porteur d’une vision d’indépendance. Il a été relégué à l’exil en Corse puis à Madagascar en 1953. L’acte d’exiler le monarque fut perçu comme un affront national, une tentative de briser l’esprit du peuple marocain. Mais loin de briser les esprits, l’éloignement du Sultan cimenta une résistance silencieuse, un éveil collectif qui allait bientôt s’embraser.
Les rues des villes impériales — Fès, Marrakech, Meknès et Rabat — murmuraient déjà de récits d’insoumission. Les mouvements de résistance s’organisaient dans l’ombre, dans les médinas et les villages, autour d’un rêve commun : le retour du Sultan et l’indépendance du pays. Ce désir ardent devint la flamme qui guidait le peuple marocain, transcendant les différences tribales, ethniques et linguistiques.
Les Trois Glorieuses, la montée vers la liberté
Lorsque feu le sultan Mohammed V regagna enfin le Maroc le 16 novembre 1955, après plus de deux ans d’exil, ce fut comme si le soleil s’était levé pour la première fois sur un pays endormi dans la pénombre de la domination étrangère. Son retour marqua un triomphe politique et symbolique.
Le 16 novembre, une marée humaine inonda les rues de Rabat, Casablanca et Tanger, scandant des chants d’allégresse et brandissant des portraits du Sultan bien-aimé. Certaines femmes vêtues de haïks blancs, les hommes arborant le fez rouge, tous semblaient n’être qu’une seule et même âme. Cette première journée fut une reconnaissance mutuelle incroyable entre un monarque et son peuple.
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Le 17 novembre, l’euphorie laissa place à l’action concertée. Des délégations de différentes régions du Royaume vinrent vers Rabat pour réaffirmer leur soutien au sultan Mohammed V et à son projet d’un Maroc libre. Il y eut alors des discours enflammés et des prières collectives dans les Mosquées. Les citadins et les ruraux, tous semblaient animés par une même flamme. C’était un jour de promesse, celui où l’avenir du pays se dessinait avec une clarté nouvelle, libérée des chaînes de l’oppression coloniale.
Le 18 novembre, point d’orgue des Trois Glorieuses, vit le sultan Mohammed V déclarer officiellement la fin du Protectorat et l’avènement d’un Maroc indépendant. Le discours du Roi, prononcé avec une gravité majestueuse, résonna dans les cœurs comme une nouvelle aube sur une terre enfin affranchie. Ses mots, portés par le vent du changement, passaient d’un quartier à l’autre, d’une maison à l’autre, écouté et suivi de près par les familles rassemblées autour de leurs radios.
Une renaissance collective
Les Trois Glorieuses ne furent pas simplement trois journées d’allégresse, elles furent l’expression d’un rêve collectif devenu réalité. Ces journées sont gravées dans l’Histoire du Maroc comme une fresque vivante de l’esprit national. Elles marquèrent l’accomplissement d’un long combat, mais aussi le début d’un nouvel élan pour bâtir une nation sur les fondements de la liberté et de la dignité retrouvée.
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La ferveur de ces journées s’étendit bien au-delà des frontières, inspirant d’autres mouvements d’indépendance à travers l’Afrique et le monde arabe. La libération du Maroc devint le symbole d’un continent en quête de justice, d’une terre autrefois soumise, désormais dressée fièrement face aux anciens maîtres.
Chaque année, le 18 novembre, le Maroc célèbre sa Fête de l’Indépendance, mais c’est l’esprit des Trois Glorieuses qui est véritablement commémoré. Les rues se parent de drapeaux, les discours officiels se succèdent, mais au-delà des cérémonies, c’est un moment de réflexion sur le chemin parcouru et sur la force d’un peuple uni dans la quête de sa souveraineté.
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