Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé vendredi 25 mars, un financement de projets d’investissement d’un montant de 180 millions de dollars afin d’appuyer une agriculture résiliente et durable au Maroc.
Face à la pression accrue des changements climatiques et de la croissance démographique sur les ressources hydriques et foncières du pays, le prêt alloué au Projet pour une gestion de l’eau résiliente et durable dans l’agriculture (RESWAG) vise à renforcer la gouvernance des ressources hydriques dans le secteur agricole, améliorer la qualité des services d’irrigation et élargir l’accès des agriculteurs à des conseils techniques dans ce domaine, peut-on lire dans un communiqué de la Banque mondiale.
Le Maroc est menacé d’une pénurie d’eau à cause de la sécheresse dont il est victime cette année, rappelle le communiqué. Les précipitations en baisse et la multiplication de phénomènes météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les canicules provoquent une réduction du débit des cours d’eau et une augmentation de l’évaporation. La Banque mondiale a indiqué que l’essor démographique, le plus grand recours à l’irrigation pour les cultures et le développement pèsent également sur les ressources en eau renouvelables.
Le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel a souligné que «l’agroalimentaire est un moteur crucial pour le développement économique et social de la population marocaine. Le secteur représente 21 % du PIB et près de 39 % de l’emploi, et ces taux sont encore plus élevés en milieu rural».
Il a ainsi ajouté que «L’agriculture figure au cœur des ambitions économiques et sociales du Maroc, et ce financement de projet vient soutenir ce secteur vital, en s’inscrivant dans le droit fil de la stratégie «Génération Green», du Plan national de l’eau et du Nouveau modèle de développement poursuivis par le pays».
Le projet constitue un programme innovant et inédit puisqu’il allie investissements structurels avec la modernisation des services d’irrigation et de drainage, et investissements immatériels destinés à renforcer la gouvernance des ressources hydriques et à apporter des services de conseil agricole aux cultivateurs, ajoute le communiqué.
Il s’articule autour de trois volets. Le premier cherche à améliorer le cadre de gouvernance de l’eau et garantir des prélèvements durables dans le secteur agricole. Le deuxième, de son côté, vise à fournir des services d’irrigation et de drainage climato-intelligents à travers le déploiement de techniques de conservation de l’eau sur de nouvelles surfaces. Cette approche implique de moderniser les équipements hydrauliques (réseaux d’irrigation, canaux…) et de donner aux gestionnaires publics chargés de l’irrigation les moyens d’optimiser les services d’irrigation et de drainage. La Banque mondiale a révélé que «Les bénéficiaires seront les petits exploitants agricoles des grands systèmes d’irrigation à gestion collective, l’objectif étant de toucher quelques 16.000 agriculteurs répartis sur plus de 50.000 hectares, à Souss-Massa et Tadla, deux des bassins versants les plus importants du pays pour l’agroéconomie». Quant au troisième volet, il prévoit d’apporter à 23.500 agriculteurs des services de conseil visant à optimiser les investissements, à renforcer la résilience climatique et à intensifier la productivité de l’eau, a mis en exergue la même source.
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