Image d’illustration. © DR
Liée étroitement au contexte international, l’inflation a connu un rebond marqué depuis les deux dernières années, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Après la pandémie, les tensions géopolitiques actuelles et la sécheresse, ces circonstances pourraient accentuer la hausse des prix, particulièrement ceux des produits alimentaires.
Le monde entier a connu une hausse des prix à la consommation et qui a été sensiblement modérée dans la plupart des économies.De même, l’inflation au sein des pays del’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est passée de plus de 1,4% aux années 2000, à 4,0% en 2021. C’est le taux d’inflation le plus élevé depuis plus de 20 ans. Pour l’Europe, le taux d’inflation est passé de 0,3 en 2020 à 2,6% en 2021. Le taux a également augmenté de 0,9% en 2020 à 3,5% en 2021 pour les pays du G7.
En outre, le taux d’inflation pour les économies non-OCDE a enregistré des augmentations pour les années 2021 et 2022 de 8,3% contre 3,2% pour le Brésil, 0,9% contre 2,5% pour la Chine, 4,9% contre 5,6% pour l’Inde et de 6,7% contre 3,4% pour la Russie.
IPC au Maroc: une flambée inattendue
En effet, les statistiques de ce constat montrent une augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC) en 2021 et en 2022. Il a atteint son plus haut niveau pendant le mois de février 2022, avec 3,6% en termes de glissement annuel. Cette montée est due essentiellement à la flambée de l’indice des produits alimentaires de 5,5% et de celui des produits non alimentaires de 2,5%.
Pour les produits alimentaires, la hausse a commencé depuis le mois de janvier 2021, avec des taux de 1,8%. En ce qui concerne les huiles et graisses, ils ont atteint des variations à deux chiffres avec 13,7% en février 2022. Pour les prix des pains et céréales, la hausse a connu une accélération notable depuis septembre 2021 avec 5,0% pour atteindre 13,2% en février 2022.
En revanche, les produits non alimentaires ont enregistré la hausse la plus importante, notamment au niveau des carburants et lubrifiants, avec des hausses successives depuis avril 2021. Le prix du gasoil à la pompe a dépassé le niveau de 11dh/litre. Par conséquent, l’augmentation du mois de février a été de 22,0% en termes de glissement annuel.
Cette montée inattendue des prix ces deux dernières années affecte explicitement le pouvoir d’achat et la situation économique des citoyens marocains. «La hausse du taux d’inflation nuira principalementau pouvoir d’achat des citoyens, d’autant plus l’impact économique de la pandémie est toujours présent. Sans oublier les travailleurs qui ont perdu leurs emplois et la hausse du taux de chômage, notamment 17% dans la zone urbaine…» a commenté Youness Firachine, membre de la Confédération démocratique du travail (CDT) et un des coordinateurs nationaux du Front social.
Il a ajouté également : «À la CDT, nous avons demandé une augmentation des salaires pour les secteurs public et privé lors du dialogue social. Mais cela ne suffit pas. Le gouvernement doit intervenir aussi pour contrôler les prix, à travers ce qui est prévu par la loi en matière des prix et de la concurrence, et assurer la sécurité alimentaire et énergétiqueaussi».
Accélération de l’IPC en 2022
La hausse des prix aux niveaux national et international en 2022 risque de générer des conséquences négatives, notamment l’instabilité de la monnaie, de l’économie et du pouvoir d’achat des citoyens. De facto, l’inflation sera plus élevée et généralisée que prévue à cause de l’augmentation des prix de pétrole, en plusdes prix des produits alimentaires qui ont atteint un record élevé en février 2022, selon la note du HCP.
Au niveau national, les risques inflationnistes sont liés aux facteurs externes et à la sécheresse. La crise dans la région de la mer Noire et la hausse des coûts des matières premières importées peuvent engendrer une flambée des prix du baril, à environ 140$/baril.
Le citoyen marocain subit de plein fouet les conséquences de cette crise internationale.Youness Firachine explique:«La situation internationale est très difficile, et le monde entre dans une phase de crise d’inflation, en plus des répercussions économiques de la guerre. Mais c’est dans ces contextes que les gouvernements doivent montrer leur compétence pour gérer une crise aussi difficile, en prenant en considération l’aspect social».
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