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La guerre en Ukraine assombrit de plus en plus l’avenir des étudiants qui y poursuivaient des études en médecine. Rentrés au Maroc depuis le début de l’offensive russe, les plus chanceux poursuivent leurs cours à distance avec leurs universités, alors que les autres restent dans l’attented’éventuelles solutions mises en place par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé. Il s’agit notamment, et principalement, de leur intégration dans les facultés de médecine du Royaume.
Cependant, cette mesure a été fortement contestée par la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie (CNEM). Dansun communiqué publiéledimanche 20 mars 2022, cette dernière a «exclula possibilité d’intégrer les étudiants marocains rentrés d’Ukraine dans les facultés et hôpitaux universitaires». Elle a expliqué son refus par «la situation difficile actuelle à l’intérieur des universités et des hôpitaux universitaires, et les difficultés que vivent les étudiants». Et notequ’il faut «rechercher d’autres solutions qui n’affectent pas négativement la qualité de la configuration».
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4.000 étudiants marocains rentrés d’Ukraine
Pour la CNEM, l’intégration des quelque 4.000 étudiants marocains en médecine, médecine dentaire et pharmacie rentrés d’Ukraine viole «le principe constitutionnel de l’égalité des chances». Elle estime aussi que cette démarche menacela qualité de la formation médicale théorique et pratique dans les formations hospitalières, qui sont déjà confrontées à une surpopulation sans précédent. «Alors que vous suivez la situation actuelle en Ukraine et que nous sommes tous préoccupés par le sort et l’avenir de nos camarades étudiants marocains, nous, au sein de la Commission nationale, espérons que cette crise sera libérée au plus vite et qu’ils reprendront leurs études avec une solution qui ne touche pas aux lignes rouges évoquées ci-dessus», précise la Commission dans soncommuniqué.
De son côté, Mohamed El Mahdi Ben Hamida, secrétaire général de la CNEM, souligne qu’avant d’envisager l’intégration de ces étudiants, il faut d’abord assurer l’amélioration et le renforcement du système actuel. Pour lui, les autorités compétentes doivent avant tout trouver des solutions rationnelles en termes d’intégration ou de compensation des concernés, sans pour autant léser personne. Autrement dit, poursuit-il, en prenant «en considérant le principe d’égalité des chances et la situation actuelle des études en matière de cours magistraux et de stages hospitaliers».
De plus, la Commission tient à préciser qu’elle ne rejette pas les étudiants rentrés d’Ukraine, mais qu’elle conteste leur intégration sans la prise en considération du principe de l’équité des chances et sans l’amélioration de la situation actuelle de leurs homologues des facultés marocaines concernées. Autre aspect problématique évoqué par cet organisme, le niveau linguistique et scientifique des étudiants rentrés d’Ukraine. «On ne connaît pas leur niveau, on ne peut pas vraiment les intégrer directement dans les facultés en médecine au Maroc. Cela léserait la qualité du diplôme», affirme le secrétaire général de la CNEM à H24Infos.
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Des examens d’évaluation du niveau des étudiants d’Ukraine
De son côté, la Coordination des étudiants marocains d’Ukraine (CEMU) a déclaré : «Les circonstances nous ont imposé de quitter l’Ukraine. Il nous est inconcevable de devoir tout reprendre à zéro». Cette dernière a exprimé en ce sens le souhait que le niveau et les compétences des étudiants concernés soient jugés à travers des examens de médecine. Pour le représentant de la CEMU, bien qu’il soit stigmatisé, ces étudiants sont «en majorité inscrits dans des universités publiques, dispensant des formations de qualité» en Ukraine. Et de rappeler que la durée du cursus de médecine en Ukraine est la même qu’en Allemagne ou en France, à savoir une formation de six ans.
Une autre solution à envisager :le statut de « candidat libre »
Par ailleurs, Pr Jaâfar Heikel indique que vu le contexte actuel, il est préférable de recourir à «une approche pragmatique et humaine». Il propose de ce fait d’adopter provisoirement le statut de « candidat libre »pour ces étudiants revenus d’Ukraine. «Ils pourront assister aux cours et effectuer leurs stages en attendant que la situation s’améliore et qu’ils puissent repartir sans avoir perdu leurs acquis», suggère le spécialiste.
S’agissant de la pénurie des infrastructures pour les stages, il propose d’accorder des accréditations aux structures privées pour accueillir ce surplus d’effectifs. «L’ouverture au secteur privé, qu’on appelle des structures privées accréditées, serait une solution transitoire pour que ces étudiants ne perdent pas leurs acquis et parfassent leur formation. Ces stages leur seront validés quand ils repartiront dans leurs facultés d’origine», plaide le professeur. Ce denier précise qu’une intégration totale serait très complexe au vu des lois actuelles et des règles déjà en place.
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