La Direction des études et prévisions financières (DEPF), relevant du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), vient de publier sa note de conjoncture mensuelle(mars 2022). Dans cette note, la DEPF s’arrête sur l’orientation globale de l’économie nationale dans un contexte international incertain.«L’analyse des indicateurs conjoncturels disponibles fait état d’une orientation globalement favorable de l’activité économique nationale en ce début de l’année 2022, malgré une campagne agricole qui semble sévèrement affaiblie par le déficit pluviométrique», indique la DEPF.
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L’économie nationale tire son épingle du jeu
Dans sa note du mois de mars, la DEPF souligne que l’économie mondiale entame une année 2022 marquée par de fortes incertitudes, au regard de l’envolée des prix des matières premières et énergétiques, amplifiées par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec des incidences économiques porteuses de risques baissiers importants. Malgré ça, «les activités secondaires confirment leur redressement, particulièrement au niveau du secteur de l’énergie électrique, du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) et du secteur extractif. Ce dernier a poursuivi son dynamisme, bénéficiant de l’évolution positive de la demande extérieure adressée au Maroc au niveau des activités de l’OCP», peut-on lire sur la note de la DEPF. Bizarrement, la DEPF estime que sur le plan de la demande intérieure, la consommation des ménages devrait maintenir une tendance positive, allant même prédire uncomportement globalement favorable des principaux baromètres des revenus. Il est vrai que la DEPF prend en compte les indicateurs desmois de janvier et février, mais tout de même. Comment les analystes du MEF peuvent tabler sur une amélioration des baromètres des revenus dans une conjoncture aussi délicate avec une tendance inflationniste confirmée par le Haut-Commissariat au plan (HCP) qui indique que l’indicateur d’inflation sous-jacente est en hausse de 3,5% sur une année (à fin février 2022) ? Quoi qu’il en soit, la DEPF relève une croissance des crédits à la consommation de 2,5% à fin janvier 2022 et unmaintien de l’effort de compensation par le gouvernement (5,3 milliards de dirhams à fin février 2022) afin d’atténuer l’incidence de la hausse des prix à l’international sur le pouvoir d’achat des ménages.
Au volet des échanges extérieurs, les exportations se sont accrues de 23% à fin janvier 2022, suite à la hausse des ventes à l’étranger de la quasi-totalité des secteurs d’exportation, notamment les secteurs des phosphates et dérivés, de l’agriculture et agro-alimentaire et du textile et cuir ainsi que les secteurs de l’aéronautique et de l’électronique. Parallèlement, les importations ont progressé de 39,5% à fin janvier, creusant le déficit commercial de 75,2%. Par ailleurs, les réserves en devises semaintiennent à leur niveau de fin décembre 2021, assurant la couverture de 6 mois et 22 jours d’importations de biens et services.
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Évolutions sectorielles
La DEPF s’est penchée sur l’évolution des principaux secteurs de l’économie marocaine. N’ayant pas les données relatives ausecteur extractif pour les premiers mois de l’année 2022, les analystes du MEF ont fait le point sur le comportement du secteur durant l’année 2021 avec uneamélioration de son indice de production de 2,1%, en consolidation d’une hausse de 5% un an auparavant.
Pour ce qui est de la production de l’énergie électrique, cette dernières’est accrue de 3,4% au terme du premier mois de 2022, après une hausse de 1,8% un an auparavant.
Les ventes de ciment, principal indicateur du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP), se sont renforcées de 5,8% au terme des deux premiers mois de 2022, après une baisse de 10,1% un an auparavant.
Enfin, l’activité du secteur touristique affiche des perspectives prometteuses pour cette année. La DEPF se montre optimiste pour l’activité touristique du fait del’amélioration de la situation épidémiologique au Maroc et de la mise en place du programme d’urgence accordé par le gouvernement pour le soutien du secteur d’un montant de 2 milliards de DH (MMDH).
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Il est clair que l’économie nationale a montréune certaine résilience pendant les deux premiers mois de 2022. Seulement voilà, cette tendance pourrait être inversée durant le mois de mars à cause de la guerre en Ukraine et de l’érosion du pouvoir d’achat des ménages qui influera certainement sur la demande intérieure.
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