L’Espagne a enfin appuyé le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara. Une démarche historique qui vient mettre fin à la crise diplomatique que connaissaient les deux pays depuis l’épisode Brahim Ghali, chef du Polisario. Dans un message adressé au roi Mohammed VI, le chef de l’exécutif ibérique, Pedro Sanchez, a ainsi confirmé la décision de son pays de se rallier à la position marocaine. Une décision qui, rappelons-le, intervient plus d’une année après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. Dans son communiqué, le gouvernementSanchez a affirmé «son engagement à garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale du Maroc», tout en promettant au Royaume un respect mutuel, une application des accords, l’absence d’actions unilatérales, la transparence et une communication permanente.
Pour donner davantage de poids à sa lettre et à son contenu, Pedro Sanchez a annoncé qu’il compte se rendre au Maroc afin de souligner «la place qu’occupe le Royaume chérifien dans la région». Une visite du chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, est également prévue pour la fin du mois en cours, et vise à inaugurer un nouveau cycle dans les relations triangulaires entre le Maroc, l’Espagne et l’Europe.
Selon le quotidien français, Le Point, l’Espagne considère le Maroc comme son premier partenaire commercial africain et son troisième partenaire économique en dehors de l’Union européenne (UE). Mais pas que. En effet, pour Madrid, Rabat est aussison partenaire «privilégié» en termes delutte contre le terrorisme, la gestion des flux migratoires et la lutte contre le crime organisé. De plus, la collaboration entre les deux pays s’élève à 16 milliards d’euros d’échanges commerciaux et concerne 17.000 entreprises espagnoles, dont 700 installées au Maroc. Et,entre 2020 et 2021, les exportations espagnoles vers le Royaume ont enregistré une hausse de 29 %. L’Espagne abrite aussi pas moins de 800.000 Marocains.
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Le retour del’ambassadrice du Maroc en Espagne
Pour confirmer la fin de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid, l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a été autorisée à reprendre ses fonctions après une suspension de plusieurs mois. Cette dernière avait été rappelée au Royaume par la diplomatie marocaine le 18 mai 2021, où elle a assuré la poursuite descontacts entre les responsables des deux pays.
Leretour de Benyaich à Madrid clôture le feuilleton d’une crise qui a duré plus de dix mois. Les tensions entre les deux pays avaientété enclenchés suite à la décision du ministère espagnol des Affaires étrangères d’accueillir de façon illégale Brahim Ghali. Le leader du front séparatiste a été infiltré dans le territoire espagnol grâce à un faux passeport algérien.D’ailleurs, cette affaire fait encore l’objet d’une instruction judiciaire menée par un juge d’instruction du Tribunal 7 de Saragosse, qui enquête sur les circonstances de l’entrée illégale de Brahim Ghali.
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La colère de l’Algérie
Suite à l’annonce du soutien espagnol au plan d’autonomie marocain pour le Sahara, le gouvernement algérien a décidé de rappeler son ambassadeur en Espagne pour des «consultations». Une déclaration du ministère algérien des Affaires étrangères note que le pays a été «très surpris» par le changement de position de Madrid en faveur de la proposition du Maroc. «Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l’ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat», a indiqué la diplomatie algérienne dans un communiqué.
De son côté, le gouvernement espagnol a assuré avoir prévenu en amont l’Algérie de son soutien au plan d’autonomie marocain. «Pour l’Espagne, l’Algérie est un partenaire stratégique, prioritaire et fiable avec lequel nous souhaitons maintenir une relation privilégiée», a assuré l’exécutif ibérique.
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Enfin, il faut préciser que la colère d’Alger, l’un des principaux fournisseurs de gaz de l’Espagne,risque de menacer l’approvisionnement en gaz dudit pays. Ce dernier importe plus de 40% du gaz naturel depuis l’Algérie, dont l’essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz. Affaire à suivre
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