Accueil / Politique

Plans de développement : haro sur l’exécution et les délais

Temps de lecture

Problèmes d’ordre technique, administratif et social, changement dans le montage financier, non-respect des délais de livraison… Autant de dysfonctionnements qui entravent la bonne marche des plans de développement territoriaux. Dans son rapport 2019-2020, la Cour des comptes fait le point sur les anomalies récurrentes observées dans l’exécution des programmes de développement et émet une série de recommandations pour une meilleure gestion de ces programmes.

Zoom sur un autre volet du rapport 2019-2020 de la Cour des comptes. Il s’agit de la gestion des projets de développement au niveau territorial. Dommage que les magistrats de la Cour des comptes ne se soientpas penchés sur le programme « Al-Hoceima : Manarat Al Moutawassit », exemple type d’une mauvaise gestion qui a fait tomber des têtes. Trois ans après l’échéance prévue (2019), tous les projets programmés ne sont pas livrés et les responsables se targuent d’un taux de réalisation de98%.

Lire aussi :Al-Hoceima : les damnés de Manarat Al Moutawassit

Des défaillances à tous les niveaux

Dans son chapitre « Gouvernance territoriale et gestion des services, des projets et des équipements publics communaux », la Cour des comptes s’est focalisée entre autres sur la gestion des projets publics réalisés au niveau des régions du Royaume, les dispositifs de coopération entre les collectivités territoriales, l’élaboration et exécution des plans stratégiques des communes et la gestion des préfectures et des provinces. La Cour a aussi scruté à la loupe le Plan de développement de la Région du Grand-Casablanca 2015-2020. Concernantla planification stratégique des communes, plusieurs carences liées à l’élaboration des plans d’action des communes sont relevées.«Chose qui s’est répercutée sur leur exécution et a entravé la réalisation de plusieurs projets prévus par ces plans», juge la Cour. Les plans stratégiques des communes sont incomplets. Plusieurs éléments nécessaires à leur mise en œuvre ainsi que lesdispositifs de suivi et d’évaluation ne sont pas précisés.La Cour recommande de faire preuve de réalisme dans la sélection des projets de développement à réaliser et de les classifier par ordre de priorité.

Lire aussi :Zoo de Aïn Sebaâ : la réouverture de nouveau reportée

En ce qui concerne la coopération entre les collectivités territoriales, lerapport a recensé, fin 2020, 139 organismes de coopération créés et a fait part d’obstacles qui entravent le développement et l’efficacité de cette coopération. D’où la nécessité de mettreen place d’une stratégie nationale de coopération entre les collectivités territoriales, et la détermination des domaines prioritaires et des principes à respecter pour la création de tout organisme de coopération. C’est là une mission confiée indirectement au ministère de l’Intérieur. La Cour note que le département dirigé par Abdelouafi Laftit «a pris l’initiative, au début de l’année 2021, de mettre en œuvre un projet visant l’adoption d’un schéma national qui a pour objectif de rationaliser le processus de création des organismes de coopération, à travers la mise en place de principes directeurs clairs».

Les régions en difficulté

Les projets publics réalisés dans les régions sont confrontés à bon nombre dedifficultés lors de leur exécution ou exploitation. Unemission thématique menée par la Cour des comptes a permis de recenser à fin 2020 2.635 projets en difficulté pour un montant global estimé à 19,4 milliards de DH (MMDH), dont 1.369 projets pour un coût avoisinant 14,8 MMDH bloqués au niveau de l’exécution des travaux et 1.266 projets, pour un montant d’environ 4,6 MMDH, confrontés à des difficultés d’exploitation. On retrouve dans la liste établie par la Cour desprojets à l’arrêt après la réalisation des études, des projets non achevés et abandonnés lors de l’exécution des travaux, d’autresachevés, mais inexploitables, ainsi que des projets réalisés et non transférés à la partie chargée de l’exploitation, ou encore des projets achevés et équipés, mais partiellement ou irrégulièrement exploités. Les principaux facteurs qui ont conduit à ces blocages l’absence ou la faiblesse des études techniques et financières et des études de faisabilité en plus du défaut d’apurement des assiettes foncières abritant les projets programmés ou de l’inadaptation des emplacements des projets choisis. Pour sa part, la phase d’exécution souffre d’un respect limité par les partenaires de leurs engagements contractuels etle suivi limité des travaux. Enfin, le blocage au niveau de l’exploitation des projets est principalement dûaumanque des ressources humaines et des équipements nécessaires. Afin de prévenir toutes ces difficultés, la Cour recommandela création d’une commission permanente à l’échelle régionale présidée par le wali de la région. Cette dernière aura pour missions principales de recenser les projets publics à réaliser et suivre leur exécution, de s’assurer de l’adéquation des objectifs des projets programmés aux orientations des plans et programmes régionaux et nationaux et de veiller à la mobilisation d’un foncier assaini et approprié pour les projets programmés.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Entretien à Rabat entre Abdellatif Ouahbi et Qassem Al-Araji

Politique - Ouahbi a rencontré lundi à Rabat Qassem Al-Araji, Conseiller à la Sécurité nationale de la République d'Irak.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Le Maroc : pilier stratégique de la coopération sécuritaire et du renseignement dans un contexte géopolitique évolutif

Tribune - Par une approche intégrée combinant soutien au renforcement des capacités sécuritaires, le Royaume se positionne comme un acteur central.

Rédaction LeBrief - 23 décembre 2024

Maroc-Mauritanie : quelles conclusions tirer de la visite du président ?

Afrique, Diplomatie, Politique - Relations, gazoduc… Quelles cartes se jouent derrière cette rencontre Maroc-Mauritanie ? Analyse.

Sabrina El Faiz - 23 décembre 2024

Sanchez à Rabat : « Les principes de la souveraineté sont menacés »

Politique - A Rabat, l'IS s’est rassemblée avec des personnalités socialistes, telles que Driss Lachgar, Pedro Sanchez, ou encore Anne Hidalgo.

Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024

Assises de la régionalisation avancée : le roi Mohammed VI accorde une attention particulière à la réussite du développement régional

Politique - Le message du Roi adressé aux participants de la deuxième édition des Assises nationales de la régionalisation avancée met en lumière l'importance que le roi Mohammed VI accorde à la réussite du développement régional.

Farah Nadifi - 21 décembre 2024

Transformation digitale au Maroc : défis et perspectives pour les régions

Politique - La transformation digitale s'impose comme une priorité stratégique pour le développement des régions marocaines, un enjeu mis en lumière lors des Assises de la régionalisation avancée.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2024

Le roi Mohammed VI reçoit le président de la République Islamique de Mauritanie

Politique - Le roi Mohammed VI a reçu ce jeudi au Palais Royal de Casablanca, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, président de la République Islamique de Mauritanie, selon un communiqué du Cabinet Royal.

Farah Nadifi - 20 décembre 2024

A Tanger, la régionalisation avancée en quête d’un nouveau souffle

Politique - À Tanger, les débats battent leur plein lors des Assises nationales de la régionalisation avancée.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024
Voir plus

AMO : simplification en vue

Politique - Le Conseil de gouvernement marocain a adopté un nouveau projet de loi (n° 54.23) modifiant la loi n° 65.00 relative à l'AMO.

Ilyasse Rhamir - 7 novembre 2024

Droit de grève : malgré la modification du texte, le projet divise toujours

Politique - Face à la pression des syndicalistes, le gouvernement a fait un geste visant à améliorer le projet de loi sur le droit de grève.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Sahara : Sainte Lucie, la Dominique et Grenade réaffirment leur soutien au Maroc

Politique - Sainte Lucie, la Dominique et Grenade ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

Rédaction LeBrief - 28 novembre 2024

Le roi Mohammed VI préside le Conseil des ministres

Politique - Le roi Mohammed VI a présidé un Conseil des ministres, ce mercredi 4 décembre 2024, au palais royal de Rabat.

Mbaye Gueye - 4 décembre 2024

Un Symposium international célèbre la justice transitionnelle à Rabat

Politique - Sous le patronage du roi Mohammed VI, un Symposium international sur la justice transitionnelle a débuté à Rabat.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Akhannouch : bâtir aujourd’hui, rayonner en 2030

Politique - Aziz Akhannouch a mis en avant les progrès significatifs réalisés par le Maroc grâce à des choix stratégiques déterminants.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire