Accueil / Société

Guerre en Ukraine : où en est le rapatriement des Marocains ?

Temps de lecture

Après avoir multiplié les appels à l’aide sur les réseaux sociaux, la voix des Marocains toujours bloqués en Ukraine semble avoir été entendue. Plusieurs solutions de prise en charge et de rapatriement ont été mises en place au cours des derniers jours.

Depuis les premières frappes russes, survenues en Ukraine le 24 février dernier, les Marocains toujours bloqués sur place s’empressent de quitter le pays et de rejoindre les pays limitrophes par voie terrestre, l’espace aérien de l’Ukraine étant désormais fermé. Sur les réseaux sociaux, bon nombre de vidéos circulent, montrant des personnes s’amassant dans les gares ou empruntant les routes ukrainiennes au gré du danger.

Contacté par LeBrief.ma au lendemain de l’attaque russe, Ayman Harrandou, ressortissant marocainvivant en Ukraine, expliquait alors sa détresse face à la situation et au silence des autorités concernant le sort des expatriés coincés sur place. Vendredi, l’ambassade du Maroc à Kiev a finalement donné ses orientations et consignes, indiquant qu’elle œuvrait «en coordination avec les ambassades du Royaume dans les pays voisins» à faciliter l’opération de transit des citoyens marocains «dans des conditions sûres».

La représentation diplomatique marocaine a également appelé les ressortissants désireux de quitter le pays «à se rendre aux points d’accès frontaliers avec la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie», où des cellules d’accueil et d’accompagnement ont été mises en place depuis cette annonce. D’abord resté à Dnipro dans l’attentede consignes de la part de l’ambassade, Ayman Harrandou nous indique ce lundi être finalement«en route vers la Roumanie».

Lire aussi :Ukraine : les points de transit frontaliers ouverts aux Marocains

L’accueil des réfugiés s’organise en Roumanie et en Pologne

«La nuit dernière, la Pologne a accueilli sur son territoire environ 300 citoyens marocains fuyant la guerre», précise ce lundi l’ambassade de Pologne au Maroc sur ses réseaux sociaux. Samedi, les autorités faisaient déjà état d’une soixantaine de Marocains ayant traversé la frontière polonaise.

«Ceux qui ont réussi à traverser la frontière ont reçu un laissez-passer de 15 jours et ont été reçus dans des centres d’accueil», affirmaitsamedi Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc en Pologne, dans des déclarations à 2m.ma et à la chaîne Al Aoula. «Les autorités polonaises ont confirmé que tous les Marocains arrivés en Pologne sont en sécurité, en bonne santé, ils sont bien traités et seront assistés dans leur besoin. Il est également important de noter qu’un élan de solidarité s’est créé autour de ces Marocains, notamment de la part de la communauté marocaine en Pologne».

Sur place, les distributions alimentaires sont assurées gratuitement «à tout arrivant et toute nationalité confondus», selon l’ambassade du Maroc en Pologne, dans des propos corroborés par de nombreux témoignages publiés sur les réseaux sociaux par des Marocains ayant traversé la frontière.

La Roumanie est également l’une des destinations les plus sollicitées par les ressortissants marocains fuyant le théâtre de guerre ukrainien. Au point de transit frontalier de Siret, un camp a été établi pour accueillir les réfugiés, «composé de 30 tentes, et prêt à assurer un hébergement temporaire aux citoyens arrivant de la zone de conflit», souligne le gouvernement roumain. De son côté, l’ambassade du Maroc à Bucarest informe «tous les ressortissants marocains arrivant d’Ukraine à travers les points de passage terrestres de Roumanie qu’un centre d’accueil est mis à leur disposition à Bucarest», dans un communiqué publié dimanche soir par la représentation diplomatique.

«Pour les étudiants marocains en Ukraine qui ont pu entrer en Roumanie, les autorités roumaines, en coordination avec leur homologue marocain, leur ont accordé un visa pour 15 jours», peut-on lire sur la page Facebook « Les Marocains en Roumanie« .

Lire aussi :Casablanca : un rassemblement en solidarité avec l’Ukraine

Des vols de rapatriement mis en place par la RAM

En concertation avec les autorités, la Royal Air Maroc (RAM) a décidé de mettre en place trois vols spéciaux destinés à la communauté marocaine en Ukraine. «En raison des restrictions aériennes en vigueur, ces vols prendront le départ depuis lespays limitrophes de l’Ukraine», fait savoir la compagnie nationale par le biais d’un communiqué publié dimanche.

Dans un premier temps, trois vols seront opérés mercredi 2 mars au départ de Bucarest (Roumanie), de Budapest (Hongrie) et de Varsovie (Pologne) et à destination de Casablanca, au tarif fixe de 750dirhams TTC. Ces vols sont exclusivement réservés aux Marocains établis en Ukraine et aux membres de leurs familles, fait savoir la RAM. Les billets sont disponibles sur le site web de la compagnie :www.royalmaroc.com.

À ce sujet, l’ambassade de Roumanie a appelé les ressortissants marocains à se rendre au centre d’accueil de Bucarest, à remplir un formulaire et à réunir leurs documents «afin de faciliter les échanges et de mieux organiser le vol spécial prévu le mercredi 2 mars par la Royal Air Maroc».

Dernier articles
Les articles les plus lu

MRE, qui ne veut pas de vous ?

DOSSIER - C’est l’histoire d’un MRE qui a failli perdre la vie dans une altercation autour d'une terre. Une affaire sordide où advient aussi le « racisme anti-MRE ».

Sabrina El Faiz - 21 décembre 2024

L’école marocaine, un rêve empreint d’inégalité

Société - Malgré des avancées notables, le Maroc continue de faire face à des inégalités éducatives importantes.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Casablanca intègre le C40 des villes engagées pour les actions climatiques

Société - La commune de Casablanca a annoncé son adhésion au réseau mondial C40 des villes, regroupant près de 100 villes engagées dans des actions climatiques.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Alerte météo : chutes de neige samedi et dimanche

Société - Des chutes de neige sur les hauteurs dépassant les 1.800 m, sont prévues dans certaines provinces du Royaume.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Quel est le vrai taux de chômage au Maroc ?

Société - Un jeune Marocain sur deux, âgé de 15 à 24 ans, vivant en milieu urbain, est au chômage selon BAM. Le HCP révèle un taux de 13,6 % et 21,3 % d’après le RGPH.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Latifa Akharbach défend le droit universel à l’éducation numérique

Société - Latifa Akharbach, présidente de la HACA, a souligné que l’éducation à l’information et au numérique doit être considérée comme un droit universel.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Radars fixes : 270 millions gaspillés, une enquête en cours

Société - La BNPJ enquête sur les anomalies relevées par la Cour des comptes concernant le marché public de radars fixes.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024

Migration : un nouvel axe Maroc-UE en construction

Société - Le Maroc et l’Union européenne (UE) s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur collaboration stratégique sur le dossier migratoire.

Ilyasse Rhamir - 19 décembre 2024
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Bidonvilles, pourquoi y en a-t-il encore ?

Dossier - Ces habitats se concentrent dans les périphéries ou au sein de bidonvilles, où les efforts de résorption peinent à suivre.

Sabrina El Faiz - 30 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire