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Inquiétude du gouvernement autour de la pérennité des systèmes de retraite

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Au cours d’une journée d’étude, mercredi à Rabat, Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances, a fait le point sur la situation actuelle des régimes de retraite au Maroc. Selon le gouvernement, la situation serait critique pour le régime des pensions civiles, géré par la Caisse marocaine des retraites (CMR), dont les réserves financières pourraient s’épuiser d’ici 2028. Les détails.

Une journée d’étude sur le thème de « La pérennité des régimes de retraites à l’aune de la généralisation de la protection sociale »a étéorganisée mercredi à la Chambre des représentants à Rabat, en présence de la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui et du ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa.

À cette occasion, la ministre de l’Économie et des Finances a fait le point sur l’état actuel du régime de retraite au Maroc depuis la réforme paramétrique, entrée en vigueur en 2016. Et c’est au sujet durégime des pensions civiles, géré par la Caisse marocaine de retraite (CMR) au profit des fonctionnaires civils de l’Etat et des collectivités locales, que la ministre s’est montrée le plus alarmiste : le système épuisera ses réserves, estimées à 70 milliards de DH(MMDH), d’ici 2028, affirme Nadia Fettah Alaoui. Pour faire face à ses obligations par la suite, la CMR aura besoin d’environ 14 MMDH par an pour financer le déficit du système, selon les estimations du ministère.

«Le niveau actuel du taux de cotisation (28%) et l’âge légal de départ à la retraite (63 ans) ne laissent qu’une faible marge pour adopter une nouvelle réforme paramétrique», a fait remarquer la ministre à ce propos, qui affirme que la réforme paramétrique de 2016 se limite à la réduction de la dette implicite, sans aborder la problématique de l’épuisement des réserves du système. «Le système est actuellement équilibré par rapport aux droits acquis après la réforme de 2016, la dette implicite actuelle étant particulièrement importante pour les droits acquis dans le passé», a-t-elle soutenu.

Un rapport annuel sur le secteur de la prévoyance sociale au titre de l’année 2020, publié le mois dernier par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps) s’était également inquiété de la pérennité des différents régimes de retraites, CMR, Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), et Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) inclus.

L’Acaps avait alors estimé que «la pérennité de la majorité des régimes se trouve menacée sur le court et le moyen terme. Les évolutions futures de leurs soldes techniques et globaux ainsi que de leurs réserves montrent la fragilité de leurs équilibres financiers».

Lire aussi :Régimes de retraite : le rapport inquiétant de l’Acaps

Des réformes envisagées

Intervenant au cours de cette journée d’étude, Hassan Boubrik, directeur général de la CNSS, a mis l’accent sur les changements démographiques que connaît le Royaume, notamment le vieillissement de la population et l’amélioration de l’espérance de vie. À cet égard, le directeur général souligné la «nécessité de mettre en œuvre uneréforme» du système de pension géré par la CNSS, afin d’accompagner ces changements démographiques et garantir sa pérennité financière.

Même son de cloche chez Mohamed Ali Bensouda, directeur de la branche Prévoyance à la CDG-Prévoyance / CNRA / RCAC , qui a préconisé«l’accélération des réformes paramétriques, un préalable pour préparer les bases d’un nouveau système de retraite durable qui permettra le passage à uneréformeglobale» ajoutant que «la répartition équitable des dettes implicites entre l’ensemble des parties concernées est une condition pour évoluer vers un nouveau système».

Le directeur a également tenu à rappeler que la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) adhérait «entièrement» au chantier de la généralisation de la protection sociale, «notamment dans son volet relatif à la retraite».

Par le biais de son secrétaire général, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a également pris la parole lors de cette journée d’étude. Le CESE a notamment recommandé plusieurs mesures, avec par exemple l’instauration d’un régime national de retraite unifié, basé sur trois piliers : un régime obligatoire de base, un régime complémentaire obligatoire contributif pour les revenus supérieurs au plafond, et un régime individuel facultatif en capitalisation. Le Conseil a également préconisé l’instauration d’un revenu minimum vieillesse qui ne soit pas inférieur au seuil de pauvreté au profitdes personnes qui ne bénéficieront pas de pension de retraite dans le cadre de laréformeglobale des régimes de retraite et du système de protection sociale en général.

Lire aussi :Retraites : le CESE plaide pour une accélération des réformes

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