Accueil / Société

Face à la surexploitation, l’Intérieur appelle à rationaliser les réserves en eau

Temps de lecture

En 2022, le Maroc sera probablement confronté à l’une de ses pires vagues de sécheresse depuis 30 ans. Dans le Sud-Est du pays, en plus de la pénurie des précipitations, les agriculteurs surexploitent les nappes phréatiques et exacerbent le stress hydrique de la région. De son côté, le ministère de l’Intérieur a adressé aux Walis et Gouverneurs une liste de directives afin de rationaliser les réserves en eau du Royaume.

Le Maroc est confronté à la perspective d’une grave sécheresse cette année en raison d’une importante pénurie de précipitations. L’agriculture du pays, qui dépend de lapluie, sera probablement la plus durement touchée par la sécheresse. Faisantpartie de la deuxième plus grande région importatrice de céréales au monde, le Royaumecroule déjà sous le poids d’un déficit croissant sur fond de flambée des prix alimentaires mondiaux, notamment ceux des céréales.

En début de semaine, le gouvernement a annoncé qu’il compte renforcer les subventions pour les céréales dans un contexte d’engorgement de l’offre internationale et de tensions géopolitiques en Europe occidentale. La hausse des frais de transport n’a guère contribué à atténuer cette tendance désastreuse, car le Maroc devrait subventionner les importations de céréales à hauteur de plus de 3,8 milliards de DH (MMDH) tout au long de l’année 2022.

Lire aussi Sécheresse : le Roi ordonne de débloquer 10MMDH

Crise de l’eau dans le Sud-Est du pays

Les provinces du Sud-Est du Maroc souffrent depuis déjà trois ans d’une sécheresse sans précédent, et ce, en raison de la baisse croissante du niveau des eaux souterraines due au manque de précipitations. Face à cette situation, les habitants de cette région parlent aujourd’hui d’une possible catastrophe humanitaire, dont les prémisses se font déjà ressentir. Ils évoquent aussi une sécheresse que le Sud-Estn’a pas connue depuis plus de 30 ans et qui touchetoutes les provinces du Drâa-Tafilalet. Le stress hydrique et la surexploitation aveugledes lits d’eau risquent égalementd’impacter la part annuelle d’eau par habitant.

Unresponsablede l’Agence des bassins hydrographiques de Guir, Ziz, Rheriss et Drâa a souligné à Hespress FR que plusieurs agriculteurs dans le Sud-Est du pays exploitent excessivement les nappes de la région en les utilisant pour des cultures saisonnières consommatrices d’eau. Il note que ces derniers contribuent à plus de 50% à la crise hydrique actuelle et que «ce danger augmente de jour en jour, surtout à l’approche de la saison estivale».

Pour éviter le pire, la direction régionale du ministère de l’Équipement, des Transports, de la Logistique et de l’Eau explique que la tutelle a élaboré en coordination avec les secteurs intervenants «une liste des barrages qui pourraient être créés dans les cinq prochaines années». De plus, elle a invité les groupes locaux ainsi que les chefs des communautés de terreà interpeller le gouvernement pour étudier d’éventuelles propositions concernant le secteur de l’eau et les barrages.

Lire aussi Retard des pluies : les sécheresses seront de plus en plus récurrentes au Maroc

Les nouvelles directives de l’Intérieur

Par ailleurs, le ministère de l’Intérieur a adressé une circulaire aux walis et aux gouverneurs exigeant l’adoption de mesures strictes pour mieux gérer les réserves en eau et assurer une meilleure distribution. Il s’agit notamment del’activation de cellules provinciales de coordination et du recours à un dispositif de rationalisation afin de pallier les gaspillages et les utilisations excessives de cette ressource.Les autorités locales sont appelées àmener des actions de sensibilisation et à interdire l’arrosage des espaces verts à l’aide de l’eau potable ou l’eau de sources souterraines. Cette interdiction s’étend également au lavage des espaces publics et des routes.

La circulaire ordonne aussi de réprimer l’utilisation irrationnelle de l’eau des puits, des sources naturelles et des rivières. En plus, les walis et gouverneurs doivent superviser les opérations de gestion de l’eau afin de minimiser le gaspillage d’eau qui se produit au cours du processus de collecte et de distribution. Selon la missive de l’Intérieur,les dispositions réglementaires régissant l’utilisation des puits imposent des autorisations basées sur le respect des normes techniques. La même source ajoute d’ailleurs que des directives ont été données ces dernières semaines pour recenser les puits dans différentes régions du Royaume et identifier leurs propriétaires et les personnes qui en ont la responsabilité. Cette mesure s’inscrit dans le cadred’un plan d’action s’étalant sur les trois prochains mois visant à lutter contre la prolifération des puits clandestins ou à ceux présentant un danger pour les riverains. Des sanctions sévères sont prévues à l’encontre des personnes qui les exploitent sans s’être soumis aux exigences réglementaires en vigueur.

Lire aussi Campagne céréalière 2019-2020 : la sécheresse entraîne une baisse de 39% de la production

Enfin, il faut préciser quele ministère de l’Intérieur a émis d’autres consignes dans le but d’assurer l’approvisionnement en eau potable des zones rurales les plus touchées par la sécheresse, et ce, à travers le déploiement de citernes mobiles.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle

Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Spoliation immobilière : un homme d’affaire écope de six ans de prison ferme

Société - La Chambre criminelle de première instance a condamné Abdallah Boudrika à six ans de prison ferme pour spoliation immobilière.

Mbaye Gueye - 16 décembre 2024

Alerte Météo : vents violents au nord du Maroc

Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange concernant des rafales de vent localement fortes prévues lundi dans certaines provinces du nord du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024
Voir plus

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Horaires des prières à Rabat

Société - Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Rabat ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Rabat ainsi que d'autres informations utiles.

Rédaction LeBrief - 13 mars 2023

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Bistouri : du glamour à la dérive

Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.

Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire