Accueil / Économie

Les grandes lignes de la nouvelle charte de l’investissement

Temps de lecture

Annoncée depuis plusieurs années et maintes fois repoussée, la nouvelle charte de l’investissement a été présentée mercredi par le gouvernement devant le roi Mohammed VI, lors d’une séance de travail consacrée spécifiquement à ce projet. Les détails.

À l’issue d’une réunion de travail présidée mercredi par le roi Mohammed VI à la résidence royale de Bouznika, un communiqué du Cabinet royal est venu détailler les grandes lignes de la nouvelle charte de l’investissement. Cette dernière a été présentée au Souverain par le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques.

Cette charte, qui s’inscrit «dans l’esprit et l’ambition» du Nouveau modèle de développement, se fixe comme objectif «d’inverser la tendance actuelle où l’investissement privé représente près d’un tiers seulement de l’investissement total, l’investissement public représentant les deux tiers», explique le communiqué. Elle prévoit de porter la part de l’investissement privé «aux deux tiers de l’investissement total à l’horizon 2035».

«Il y a une réelle volonté de voir émerger de nouveaux modèles de développement et de se désabonner de l’investissement public», constate l’économiste Abdelghani Youmni. «L’investissement public est important pour les infrastructures, mais n’est pas rentable au niveau de la valeur ajoutée et de l’emploi. Aujourd’hui on a fini de construire au Maroc, on a des routes, des ports, des autoroutes, des barrages ou encore des ponts. Désormais, il faut aller vers le privé, car nous avons besoin d’investisseurs marocains et étrangers pour créer de la vraie valeur ajoutée».

Les objectifs majeurs assignés à la nouvelle charte de l’investissement «sont la création d’emploi, la promotion d’un développement équitable des territoires et la priorisation des secteurs porteurs pour l’économie nationale», précise le communiqué du Cabinet royal. 

«Cette charte donne un cadre stratégique très intéressant pour s’orienter», estime Abdelghani Youmni. «De plus, il y a des primes qui sont mentionnées, même s’il n’est pas précisé le type de primes dont il est question. Elles pourront prendre la forme de subventions ou bien d’un allégement de dépenses fiscales, comme c’est le cas pour les zones franches par exemple», précise le spécialiste des politiques publiques.

Le projet de la nouvelle charte comprend effectivement un dispositif de soutien principal, composé de primes communes en soutien aux investissements en ligne, d’une prime territoriale additionnelle, visant à encourager l’investissement dans les provinces les moins favorisées, ainsi que d’une prime sectorielle additionnelle, accordant des incitations en vue de dynamiser les secteurs porteurs.

 

Un projet de longue date

Annoncée depuis juillet 2016, la nouvelle charte de l’investissement a pris du retard et avait commencé à susciter des interrogations auprès de la classe politique. Interpellé à ce sujet le 21 juin dernier par des parlementaires lors de la séance des questions orales de la Chambre des représentants, Moulay Hafid Elalamy, alors ministre de l’Industrie et du Commerce, avait expliqué que le projet en était à sa 42e version depuis l’élaboration par le ministère d’une première version en novembre 2019.

 

Les demandes des exportateurs

Au début de la semaine, les exportateurs, par le biais de l’ASMEX, avaient dévoilé une série de recommandations pour la nouvelle charte de l’investissement à venir. L’ASMEX plaidait notamment pour un cadre incitatif afin d’exhorter les opérateurs à se développer à l’extérieur, en insistant pour que les investissements extérieurs soient gérés par une structure ad hoc. L’Association des exportateurs marocains revendiquait également l’octroi d’incitations pour encourager la pénétration de nouveaux marchés à l’export.

Contacté par LeBrief.ma à propos de la nouvelle charte présentée hier, l’ASMEX explique ne pas souhaiter commenter le projet pour le moment.

«Le projet ne mentionne pas explicitement les exportations, mais à partir du moment où vous parlez d’investir dans le privé, vous allez monter en grade au niveau de vos productions nationales pour commencer à exporter», estime Abdelghani Youmni.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit

Économie - L'exécution budgétaire du Maroc a montré des signes de tensions financières, avec un déficit qui s’est creusé de 11,6 MMDH par rapport à la même période en 2023.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Le besoin de financement du Trésor en légère baisse à fin novembre

Économie - À fin novembre 2024, le besoin de financement du Trésor s’est établi à 55,9 MMDH, contre 59,2 MMDH à la même période en 2023.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Légère hausse de l’inflation en novembre 2024

Économie - En novembre 2024, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,8% par rapport à novembre 2023, selon le HCP.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Tanger-Tétouan-Al Hoceima : plus de 9.700 entreprises créées au T3-2024 (OMPIC)

Économie - Selon l’OMPIC, 9.761 entreprises ont été créées dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima durant les neuf premiers mois de 2024.

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

12-18 décembre : le déficit de liquidité bancaire se creuse de 2,4%

Économie - Le déficit de liquidité bancaire au Maroc s'est creusé de 2,4%, atteignant 138,9 milliards de dirhams.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024

Délais de paiement : l’amende réajustée au nouveau taux directeur

Économie - La Direction générale des Impôts (DGI) a annoncé que les factures dont le délai de retard du paiement commence à partir du 1er décembre 2024, sont passibles d’une amende pécuniaire fixée au nouveau taux directeur (TD) de Bank Al-Maghrib (BAM).

Mbaye Gueye - 20 décembre 2024

Casablanca-Pékin : RAM relance sa liaison directe

Économie - La RAM relancera sa ligne directe Casablanca-Pékin dès le 20 janvier 2025, ce qui renforce des liens entre le Maroc et la Chine.

Ilyasse Rhamir - 20 décembre 2024

Essaouira : Akhannouch préside le développement de la station Mogador

Économie - Akhannouch a présidé à Essaouira une cérémonie de signature d’une convention pour le développement de Mogador.

Rédaction LeBrief - 20 décembre 2024
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc

Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire