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Depuis l’affaire « sexe contre bonnes notes », ayant éclatée le 27 septembre dernier à l’École nationale de commerce et de gestion d’Oujda (ENCG) et la vague de dénonciations de harcèlement sexuel qui s’en est suivie, plusieurs universités ont mis en place des moyens d’expression pour les étudiants victimes de harcèlement en milieu universitaire.
Dans un communiqué publié le 2 janvier dernier, l’université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan avait annoncé l’ouverture d’un numéro vert ainsi que la mise à disposition d’une adresse mail pour dénoncer tout acte de harcèlement et de violences sexuelles, garantissant l’anonymat des plaignantes. L’université Moulay Ismaïl de Meknès avait annoncé l’ouverture d’un service similaire quelques jours plus tôt.
Après le scandale survenu à l’ENCG, l’université Mohammed Premier d’Oudja a de son côté mis en place une cellule d’écoute le 31 décembre dernier, destinée aux étudiantes désireuses de prendre la parole de manière anonyme. Contactée par LeBrief.ma, Ouafae Boulouiz, secrétaire générale de l’université, nous donne les détails de son fonctionnement.
«Quand on reçoit la plainte, par mail ou via le numéro vert, on demande à l’étudiante si elle souhaite juste discuter, si elle souhaite être entendue par notre psychologue, ou bien encore si elle désire engager des poursuites judiciaires», détaille la secrétaire générale. «La décision revient toujours à l’étudiante, qui a également le choix de se présenter ou de rester anonyme».
Lire aussi : Sexe contre bonnes notes : l’affaire prend de l’ampleur
Si, pour l’heure, aucune étudiante n’a encore choisi d’opter pour le recours judiciaire, Ouafae Boulouiz estime qu’il y avait un réel besoin de s’exprimer de la part des étudiantes. «Certaines sont revenues à plusieurs reprises. On a eu aussi plusieurs appels lors desquels les personnes n’osaient pas parler une fois que nous décrochions».
La cellule d’écoute va désormais rester permanente et le numéro vert a été étendu à d’autres problématiques. «Les étudiants en proie à des soucis de précarité, de financement ou à tout autre problème peuvent nous joindre via ce même numéro», assure la secrétaire générale de l’université Mohammed 1er.
Ces mesures prises par plusieurs universités interviennent aussi en réponse aux directives du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui a incité tous les établissements à se doter de dispositifs d’écoute et de lutte contre le harcèlement sexuel.
Des condamnations récentes
Des suites de la vague de dénonciation du chantage et harcèlement sexuel en milieu universitaire, plusieurs condamnations judiciaires commencent à tomber.
Comme le rapportait l’AFP ce lundi, le tribunal de première instance de Tanger a condamné un professeur à une peine d’un an de prison ferme pour harcèlement sexuel contre une de ses étudiantes. Âgé de 46 ans, l’enseignant de langue espagnole à l’École supérieure de traduction de Tanger avait été arrêté début janvier. Le 12 janvier dernier, c’est cette fois-ci un professeur de l’université de Settat qui a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir fait un chantage sexuel à des étudiantes.
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