Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Société / 94% des victimes de violence au Maroc ne dénoncent pas leur agresseur

94% des victimes de violence au Maroc ne dénoncent pas leur agresseur

Temps de lecture : 3 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 3 minutes

Alors que la violence domestique reste l’un des problèmes les plus graves dans les foyers marocains, la majorité écrasante des victimes ne la dénonce pas, révèle une enquête commanditée par le gouvernement.

Temps de lecture : 3 minutes

S’exprimant à Rabat le mardi 9 juillet, lors d’un forum sur les droits des femmes au Maroc, Bassima Hakkaoui, ministre marocaine de la Famille, de la Solidarité, de l’Égalité et du Développement social, a longuement évoqué les principales causes des violences domestiques au Maroc.

Hakkaoui a souligné que le patriarcat est profondément enraciné dans le pays, affirmant que les contraintes sociales empêchent la plupart des victimes de la violence sexiste de parler de leurs expériences qui sont parfois extrêmement traumatisantes.

Concrètement, 93,4 % des victimes de violences sexuelles n’ont pas signalé leur détresse aux autorités, selon l’étude.

L’étude, parrainée par le gouvernement et menée entre janvier et mars de cette année, a révélé que la violence domestique et les agressions sexistes persistent dans le tissu social du Maroc. Le ministre a qualifié la violence sexiste de « réalité dominante » au Maroc, indiquant que la moyenne nationale de la violence contre les femmes était de 54,4 % au moment de l’enquête.

Étonnamment, les résultats de l’enquête ont peut-être établi que la violence familiale est plus répandue en milieu urbain, 55,8 % des femmes affirment l’avoir subie — entre janvier et mars — d’une manière ou d’une autre. Ce chiffre était légèrement inférieur, soit 51,6 % pour les femmes vivant dans les zones rurales et éloignées.

Comme on pouvait s’y attendre, l’enquête a révélé que les femmes âgées entre 25 et 29 ans sont les principales victimes de cette sombre pratique. 59,8 % d’elles auraient été victimes de violence sexiste au cours des douze derniers mois.

Mais malgré ces chiffres alarmants, la triste réalité de la violence domestique est particulièrement préoccupante — et difficile à aborder — parce que la majorité des femmes ne la dénoncent pas.

Se soumettant aux stéréotypes patriarcaux des « femmes courageuses » dont la bravoure réside fondamentalement dans le « support des conséquences », aussi horribles soient-elles, du mariage ou de la maternité, seulement 6 % des victimes ont porté plainte auprès des autorités compétentes.

La différence entre le nombre ahurissant des cas de violence et le nombre insignifiant d’incidents signalés peut également s’expliquer par le fait que la société croit généralement que « le linge sale » des familles ne doit pas être dévoilé en public.

Hakkaoui a exprimé son regret de voir si peu de femmes s’adresser aux autorités pour dénoncer leur souffrance que leur partenaire leur a fait subir au sein de leur foyer. Elle a souligné que la législation en vigueur pour protéger les femmes ne sera pas d’une grande utilité si les femmes ne prennent pas sur elles de témoigner de leurs expériences.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Réseaux sociaux : quels sont les favoris des Marocains en 2024 ?

Trois applications du groupe Meta sont les plus utilisées quotidiennement au Maroc. C'est ce que révèlent les derniers chiffres de Sunergia.…

Fondation Zakoura : 27 ans de réalisations et de nouveaux horizons pour l’éducation

Lors de la conférence de presse tenue à Casablanca ce jeudi, la Fondation Zakoura a célébré son 27ᵉ anniversaire. L'occasion pour l'institut…

Aïd Al Adha : une fête à prix d’or

À l’occasion de Aïd Al Adha, les prix des moutons ont connu une augmentation par rapport à l’année précédente, constituant un véritable coup…

Acte de mariage dans les hôtels : les règles changent

Depuis des années, de nombreux hôteliers imposent aux clients nationaux la présentation d’un acte de mariage pour accéder à leurs établissem…

Genre et éducation : un regard sur les disparités scolaires au Maroc

Les écarts de genre dans les résultats scolaires au Maroc révèlent une dualité marquée : d'une part, les filles excèdent les performances de…

Santé : maintien de la pression et appel au dialogue

Ils sont venus de toutes les régions du Royaume. Des milliers de personnes se sont rassemblées en fin de matinée pour participer au sit-in n…

Plus cher sera le visa Schengen

Dès cet été, obtenir un visa Schengen coûtera plus cher. Cette augmentation des frais, justifiée par l'inflation et la modernisation des sys…

HCP : situation socioéconomique des réfugiés au Maroc

En 2022, le Haut Commissariat au Plan (HCP), en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), a mené un…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire